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Faure Gnassingbé : Une gouvernance par embuscade
Publié le samedi 27 juin 2015  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
2ème sortie de FAURE GNASSINGBE à Lomé, dans le cadre de la campagne 2015.
Lomé, le 22 avril 2015. Quartier Hountigomé, Terrain de Tokoin CERFER. Tout près de Hedzranawoé, Faure Gnassingbé va à la rencontre de son électorat vivant dans la capitale du Togo.


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«On indique que le patron (ndlr : Faure Gnassingbé) aurait fait passer le message à ses proches collaborateurs de ne rien communiquer de sa situation pour laisser les adeptes des rumeurs fantaisistes poursuivre leur oeuvre macabre», peut-on lire dans l’article de Jeune Afrique dont le titre est « Togo : Le mystère Faure Gnassingbé».


Si une telle allégation se trouve fondée, et cela est certainement le cas, on voit bien qu’au sommet de l’Etat, Faure Gnassingbé n’est pas seulement conscient de la mission qui lui incombe, mais aussi s’amuse avec le fonctionnement de tout un Etat.

Comment comprendre qu’un Président de la République, garant de la continuité de l’Etat, disparaisse dans la nature sans aucune explication officielle et que l’on trouve anormale que les médias évoquent cette situation qui paralyse le fonctionnementde l’Etat. Il en existe dans la valetaille et les griots qui ont retrouvé de la voix depuis que leur bienfaiteur devenu entre temps un « Fantômas » a réapparu sur les écrans de la télévision nationale à la faveur d’une audience accordée à Williams Bisa, Sous-secrétaire Adjointe des USA aux Affaires africaines.

Les griots et autres troubadours qui, entre temps, avaient disparu des médias au même titre que leur champion ont subitement retrouvé de la voix au point de s’en prendre à d’autres citoyens qui ont posé le débat juridique découlant de cette absence. Certains y sont allés de leur zèle en distribuant des notes, comme des professeurs, à des Rédactions qui ont eu à aborder le sujet. Ils sont devenus des Ayatollah qui lancent des fatwa, ce faisant, ils veulent réinventer le journalisme au Togo avec à la clé des sujets tabous, dont l’évocation peut valoir une peine de mort. Ces gens doivent faire normalement leurs prouesses en Corée du Nord et non au Togo.


On trouve même que Jeune Afrique dans lequel le pouvoir de Lomé passe souvent ses publicités à des centaines de millions F CFA et qui, à son tour, publie des articles laudateurs sur le régime n’est pas crédible (sic). Espérons que ce zèle apporte à leurs auteurs quelques billets de banque pour résoudre les difficultés de leur misérable vie. Même si la poursuite du gain facile dans une République en perdition peut altérer l’intelligence de certains individus et les pousser à tenir des raisonnements de bas étage, personne ne peut empêcher d’autres Togolais de rappeler aux dirigeants les principes élémentaires d’une République et sa gestion. A moins qu’on estime que nous sommes en Corée du Nord ou dans une monarchie de droit divin où les sujets n’ont pas le droit d’exiger des comptes de leurs « guides éclairés ».

La réalité est tout autre, le Togo nonobstant un pouvoir héréditaire cinquantenaire reste une République et ceux qui en ont la gestion légitimement ou illégitimement ont le droit de rendre compte aux citoyens.


Un Président de la République que les contribuables payent gracieusement ne peut se permettre de disparaître pendant plus de deux semaines avec une paralysie totale du pays et réapparaître sans aucune explication officielle.

Le Togo n’est pas une société privée qu’on gère comme une épicerie de quartier. Même dans les pays où les dirigeants sont amenés à prendre des congés, on prend soin d’informer les citoyens. Qu’on le veuille ou non l’absence volontaire ou provoquée de Faure Gnassingbé, ces deux dernières semaines alors qu’un Premier ministre venait d’être nommé et un gouvernement attendu, a provoqué une véritable catalepsie non seulement au sommet de l’Etat, mais aussi, dans l’Administration publique et parapublique.

Lors de la campagne électorale, Faure Gnassingbé ne cessait de clamer qu’il n’y a pas une seule minute à perdre et qu’il faudra se remettre rapidement au travail. Et juste après l’élection, c’est lui qui se volatilise dans la nature pendant plus deux semaines, et ses griots estiment que personne n’a le droit d’aborder le sujet. La Présidence de la République, au-delà de l’individu, c’est une Institution dont la gestion ou le management doit être porté à la connaissance des citoyens.

C’est tout de même drôle qu’un Président qui dit vouloir faire du Togo un pays émergent à l’horizon 2030 même s’il y a des raisons évidentes d’en douter, prend plaisir à gérer les affaires de l’Etat avec autant de légèreté. La gouvernance par embuscade de Faure Gnassingbé nous renvoie à la figure la Corée du Nord où le petit satrape et sanguinaire qui régente ce pays peut disparaître sans explication et dès son retour il passe son ministre de la Défense à l’exécution par un canon anti-aérien.


Le Togo n’est quand même pas une société privée mais une République. Ceux qui ne le savent pas et ne connaissent pas les bases élémentaires de fonctionement d’un tel régime politique peuvent replonger dans leurs cours s’ils en ont la capacité, autrement ils peuvent aller cirer les chaussures dans les quartiers. Faure Gnassingbé préside aux destinés du Togo et il a l’obligation de rendre compte de la gestion qu’il en fait et la question de son état de santé ne saurait être un sujet tabou. Lorsqu’on gère une République, on ne prend pas plaisir à jouer au cache-cache où à mépriser un peuple dont on estime avoir tiré la légitimité.

Mensah K.


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