Togo - Il n’est pas arrivé à se mettre d’accord avec les enseignants, surtout ceux regroupés dans la Synergie des Travailleurs du Togo (STT), qui ont été continuellement en grève durant une bonne partie de l’année académique 2014-2015.
Florent Maganawé, l’ex-ministre des Enseignements primaire et secondaire, accusé par ses interlocuteurs de ne pas se rendre disponible a quitté le gouvernement.
« Ce monsieur nous a fait beaucoup de mal à notre lutte. Il a l’art de déclarer et d’inventer ce qui n’existe pas. Nous croyons que le chef de l’Etat a fini par reconnaître les tares de ce monsieur. C’est peut-être la raison pour laquelle il l’a remplacé », a confié un responsable d’établissement scolaire public de la place.
Florent Maganawé n’a pu maîtriser les vagues d’élèves déversées dans la rue par les grèves répétitives des enseignants. Ses détracteurs susurrent que ce sont ces vagues qui l’ont emporté.
Avec les enseignants, c’est un dialogue de sourd qu’il a instauré. Au lieu de chercher de vraies solutions aux problèmes posés par ses interlocuteurs, Maganawé, après avoir tenté en vain de corrompre certains responsables des syndicats des enseignants, a versé dans des menaces et intimidations.
Mais ses humeurs n’ont enlevé en rien à la détermination des enseignants qui ont redoublé d’ardeur dans leurs revendications, appuyés par la STT. Face à cette situation et à la colère des élèves qui descendent continuellement dans les rues, avec les menaces que cela constitue à la campagne électorale, le gouvernement n’a rien trouvé que de donner un mois de congé aux écoliers.
Ce qui a eu des impacts sur le déroulement des examens de fin d’année. Pour toute solution, Florent Maganawé a trouvé une sorte de réajustement du calendrier académique qui n’est pas du goût des acteurs de l’éducation.
C’est ainsi que des élèves qui ont déjà passer leur examen du CEPD continue d’aller au cours pour finir leur programme. La semaine dernière, ce sont les candidats du BAC II qui se plaignaient des épreuves auxquelles ils ont été soumis. « Ils nous demandé des sujets dont les cours n’ont pas été faits », raconte un candidat.
Et pourtant, le ministre Maganawé avait crié sur tous les toits que les sujets se rapporteront aux cours dispensés dans les classes.
Bref, Florent Maganawé a dirigé le ministère des Enseignements primaire et secondaire avec amateurisme, comme le souligne la plupart des acteurs du monde éducatif. Les problèmes sont encore là, peut-être en entier.
Son successeur, Komi Palamwé Tchakpélé, a donc du pain sur la planche. Pourra-t-il faire mieux que Maganawé ?
