Togo - La nomination du premier ministre et la formation du nouveau gouvernement vient de confirmer définitivement la propension du jeune président à ne prendre aucun risque et à ne faire qu’avec du vieux.
Sa prise de pouvoir dans des conditions rocambolesques a suscité beaucoup d’inquiétudes chez les togolais avec des sentiments diverses sur la suite de la conduite des affaires du pays.
Pour une partie des togolais Faure Gnassingbé était tout simplement là pour perpétuer le système de son père. Pour l’autre partie il peut faire mieux car il est jeune instruit et a beaucoup voyagé. Un jeune par nature a des ambitions et il ne vas pas tarder à nous le montrer.
A l’orée de son troisième mandat et après dix ans de pouvoir, Faure Gnasingbé semble donner raison aux premiers qu’avec lui le changement ne serait que cosmétique.
Son "lui c’est lui ,moi c’est moi" en réponse à ceux qui avaient peur n’était juste que pour les endormir.
S’il est discret et se veut méthodique, il faut dire que Faure Gnassingbé a de plus en plus de mal à incarner aux yeux des togolais le renouveau, la jeunesse et les profonds changements dont ils ont besoin.
Plus le temps passe plus les pratiques demeurent les mêmes. Les mêmes personnes vont et reviennent. Même au sein du parti présidentiel on ne voit pas de jeunes émergents avec des responsabilités.
L’on a cru que le troisième mandat sera l’occasion pour Faure Gnassingbé de nommer un premier ministre dynamique, jeune et mobilisateur mais c’est un cacique du sérail qu’il a sorti de son chapeau.
L’on a cru qu’il formerait un gouvernement avec l’entrée de jeunes technocrates dont regorge ce pays mais ce sont les mêmes qui sont reconduits et pire le retour des vieux barons.
Décidément Faure Gnassingbé préfère la stabilité de son pouvoir et du système que la rupture qui doit impulser un développement nouveau au Togo.