Le Carnet d’Atavi Gamesu

Politique

Publié le lundi 29 juin 2015 | Le Temps

© aLome.com par Parfait
1ère marche de contestation par CAP 2015 de la réélection de Faure Gnassingbé dans les rues de Lomé
Lomé, le 16 mai 2015. De Bè-Gakpoto à Akassimé, la mobilisation du CAP 2015 a encore fait parler d`elle. Loin d`être massive, elle a tout de même démontré la détermination du CAP 2015 et de ses leaders à ne pas lâcher le morceau.

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Cher grand frère,

Je t’écris cette petite lettre pour demander après ton état de santé et celui de toute la famille au village. Quant à moi, comment tu vas prendre pour faire? Ici à la capitale, ça va comme ci comme ça. Il faut dire qu’après élections là, on ne sait même plus où va le pays. Faurevi a chassé le type de Kpélé de la primature pour donner la clé à Komi de Notsè. Des gens disent qu’il paraît que le Faurevi qui est Kableto veut donner chef de gouvernement là à un homme du sud pour équilibrer équation nord-sud là. Mais je ne sais pas pourquoi il n’a pas nommé le chef-là dans l’opposition. Puisque son parti UNIR là c’est rassembler les gens, pourquoi lui ne donne pas petit pouvoir à Fabre le yovovi président de Lomé.

L’autre fois j’étais sur un Zem pour aller de Totsi vers Agoenyivi et le zemidjanto qui a fait longues études me racontait que lui croit que c’est Fabre qui a gagné elechon là. Je lui demande comment il sait. Le type tourne la tête sur la moto me regarde bizarrement et me répond : « dans ce pays-là tout le monde sait que les gens du RPT ne peuvent pas gagner, donc Fabre est vainqueur ». Comme il a compris que je ne voulais pas causer, il ajoute : « Ils ont volé. Taffa Tabiou n’est qu’une marionnette. C’est un malhonnête. Même la communauté internationale sait que Faure n’a pas gagné ». J’ignore c’est « communauté internationale, mais j’ai préféré ne pas demander à cet intello-zemidjato.

Comme il conduisait vite vite sa grosse moto pour dépasser tout le monde, je l’ai tapé dans le dos et j’ai dit : « mon frère, moi je ne comprends plus rien à vos affaires d’opposition là. On a marché, grêvé, exilé, dialogué, parlementé, élechonné, kakaka mais c’est toujours la même situachon ». Le zem a brûlé un feu rouge et a viré sur la nouvelle route où les poteaux électriques ont les couleurs du parti de UNIR, et a failli me faire tomber. Je me suis accroché comme « chewing gum » à la moto. « N’aie pas peur, la voie est bonne », a dit mon type. Donc le zopposant croit que le pouvoir fabrique de bonnes routes…

Grand, tu sais ce que les journaux de Lomé écrivent sur leur page ? Ils disent que Faurevi est gravement malade est parti se cacher chez Bersulsconi le mafieux. Moi je n’ai pas acheté les journaux, d’habitude l’essentiel est dans leurs titres, et puis moi je n’ai pas d’argent à gazoupiller. Mais affaire de maladie, mon voisin qui est vieux RPTiste devenu UNIRien est venu me dire que « c’est archi-faux ». Il a dit qu’il a appris de la propre bouche de son camarade du parti, qui le tient de la bouche du frère de la copine du ministre-comédien de l’intérieur, laquelle dont on dit qu’elle est la belle sœur du grand chef que le président se porte comme un taureau. Et puis bizarrement, le président qui s’est caché a été montré à la télé en train de causé avec des étrangers venus le saluer. Où est la vérité ?

Mon grand, est-ce que tu as pu trouver une soluchion au problème du terrain de la famille que le cousin Agbanato a vendu au militaire haut gradé là ? Vraiment, moi cette affaire me dépasse. Comment lui aussi peut aller prendre le terrain d’une famille en donnant cent mille francs à un pauvre type comme ça ? Des choses comme ça doivent cesser dans ce pays. Un ami m’a dit qu’il faut prendre un avocat. Mais comment nous on peut avoir raison contre les puissants du pouvoir-là qui veulent que tout dans le pays soit à eux seuls ?

Il faut dire à tanty Veyito que je réfléchis toujours à l’affaire de la petite là qu’elle veut que je prenne comme femme. Vraiment je ne suis pas prêt et puis, je ne sais pas si je veux prendre une analphabète comme épouse. Quand je vais venir on va causer pour que tu me dises comme gérer ça. Tu sais, il y a des filles qu’il ne faut pas amener à Lomé.

J’écoute la radio chaque jour pour voir si le cousin d’Agokoli va nommer son gouverne-ment mais toujours rignin ! Il parait que tout le monde a sa place dans le gouverne-ment là, donc moi aussi le matin quand je me rase je me dis « qui sait l’avenir ? ». En tout cas si mon nom sort, je viendrai directement au village pour faire libation pour les ancêtres. Il paraît que puisque notre village est devenu aussi « beau village » du petit grand d’en haut, on peut avoir la chance d’avoir un ministre.

Je m’arrête ici en te souhaitant bonne santé, de la nourriture pour tous, et moins de peine pour toute la famille.

Ton dévoué frère Atavi Gamesu ... suite de l'article sur Autre presse

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