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Nouveau gouvernement : Que faudrait-il retenir ? Les leçons et les critiques de l’ équipe Klassou
Publié le lundi 29 juin 2015  |  AfreePress


© aLome.com par Parfait
Le PM Ahoomey-Zunu a passé la main à Selom Klassou en fin de matinée ce 10 juin. Le sortant s`est dit disposé à servir à nouveau le plus tôt possible l`Administration de son pays.
Lomé, le 10 juin 2015. Primature. Passation de service entre les sieurs Ahoomey-Zunu et Selom Klassou, en attendant la formation du nouveau Gouvernement


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Togo - Le gouvernement Sélom Klassou 1er est connu depuis dimanche 28 juin à 13 heures Gmt. Il comprend 23 ministres et deux ministres rattachés à la présidence de la République. Après une longue période d’attente faite d’impatience et de questionnements sur le retard pris dans la composition de ce gouvernement, l’heure est désormais aux commentaires sur l’équipe proposée.

Comblera-t-elle les espoirs des Togolais ? Les ministres sont-t-ils aux postes qui les convient et à la hauteur de la mission ? Ont-ils les compétences nécessaires pour la fonction ? Voilà autant de questions que se posent la majorité des Togolais.

Et le débat fait rage sur les réseaux sociaux, devenus de véritables agoras de discussions à bâton rompu. Une école de démocratie où les citoyens s’exercent à prendre part au débat public.

Ce qu’il faut retenir, c’est que ce gouvernement ne ressemble en rien aux précédents.

Il faut dire qu’enfin le Parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR) tient à assumer sa victoire et à gérer le pays avec ses femmes et hommes. Pour une fois, on a une équipe composée à plus de 90% de femmes et d’hommes issus des rangs d’UNIR. Ce qui vient trancher avec les habitudes qui étaient prises.

Seules exception à cette règle, la présence au sein du nouveau gouvernement de personnalités issues des rangs du parti Union des forces de changement (UFC). L’UFC y est présente avec André Johnson (ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières) et Eliott Ohin, (ministre auprès de la Présidence de la République). On note également la présence d’un ministre CPP en la personne d’Octave Nicoué Broohm. Ces deux formations étant des partenaires historiques du parti au pouvoir, leur présence ne surprend guère, sinon elle s’impose de droit.

L’opposition, qui avait été annoncée tambours battants dans ce nouvel exécutif brille par son absence. Aucun ministre de l’OBUTS ni du NET n’y sont présents. Faudrait-il comprendre par-là que le la gestion de la chose publique n’est plus considérée comme un gâteau que les uns et les autres iraient se partager pour des questions d’apaisement ? En tout cas c’est un point positif qu’il faudrait apprécier à sa juste valeur. Lorsqu’on remporte une élection, on applique son programme politique avec ses hommes et femmes.

Il faut noter le retour au sein de ce gouvernement de ceux qu’on appelle affectueusement par ici les « barons ». C’est l’autre enseignement qu’il faudrait retenir. Payadowa Boukpessi, Guy Lorenzo et Batienne Kpabré Silly font leur grand retour dans l’équipe gouvernementale après avoir figuré dans les gouvernements Houngbo ou d’autres avant.

Ces hommes sont présentés comme des durs du parti au pouvoir. Ils ont été entre-temps mis au frais le temps d’un ou deux remaniements et les voilà de retour.

A côté de ceux-ci, le nom de Solitoki Esso, ancien secrétaire général du RPT et ministre chargé des Affaires présidentielles dans le précédent gouvernement ne figure nulle part. Est-il encore membre du nouveau gouvernement sans être pris en compte par le nouveau décret ? Est-il lui aussi mis au frais pour de futures missions ?

La question s’est posée sur les réseaux sociaux et voici ce qu’avance un débatteur : « Esso Solitoki n’est pas nommé par décret collectif qui a nommé le gouvernement. Il est nommé à part et n’est pas dans le gouvernement mais à la présidence. C’est comme M. Batienne Kpabré Silly qui est nommé et rattaché à la présidence de la République (sic). C’est une anomalie jurisprudentielle introduite récemment par Abdou Diouf dans sa conception de l’appareil d’Etat et qui a fait beaucoup d’émules pour s’imposer », avance celui-ci.

Les critiques

Dans cette nouvelle équipe, ce qui saute aux yeux c’est la « forte » absence de la gente féminine. Elles étaient une demi-douzaine à faire partie du précédent gouvernement contre seulement quatre (4) dans cette nouvelle équipe. Exit Dédé Ahouefa Ekoué, Kouméalo Anaté, Angèle Amouzou-Djaké. Seule une dame fait son entrée en la personne de Mme Kolani Tchabinandi, nommée ministre de l’Action Sociale.

Autre critique portée à l’encontre de ce gouvernement, l’absence notée du portefeuille des Droits de l’Homme. Le ministre Hamadou Yacoubou qui occupait ce ministère n’y figure plus et ce portefeuille n’est plus pourvu. Chose qui révolte les défenseurs des Droits de l’Homme. Raphaël Kpandé-Adzaré, président du HCDH est monté au créneau pour dire tout ce qu’il pensait de cette situation et espérer que les choses reviendraient très vite dans l’ordre.

A.G.

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