Togo - Comme on le sait déjà, le Haut commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) au Togo ferme définitivement ses portes aujourd’hui. Après neuf (09) ans d’exercice, les responsables de cette structure estiment que le Togo connaît des avancées encourageantes dans les droits de l’Homme.
Pour Mme Ige Olatokunbo, le Togo n’a plus besoin du bureau du HCDH. Mais chose curieuse. Ce départ coïncide avec l’absence dans le gouvernement Klassou du ministère des droits de l’Homme.
Et pourtant, la question du respect des droits de l’homme se pose toujours avec acuité dans le pays. Arrestation de journaliste avec la remise en cause de la liberté d’expression, détention arbitraire dans des conditions inhumaines des citoyens, justice non indépendante et au service d’une minorité, voilà autant de situations qui font poser beaucoup d’interrogations sur le départ d HCDH et la disparition du ministère des droits de l’Homme du gouvernement.
Aujourd’hui, Kpatcha Gnassingbé et ses co-détenus croupissent toujours en prison, malgré l’injonction du groupe de travail des Nations Unies de les libérer, avec dommages et intérêts. Il y a quelques jours, c’est l’Association des victimes de la torture au Togo (ASVITTO) qui a encore fait des révélations sur l’existence de la torture au Togo, avec une marche dans les rues de Lomé.
Presque tous les jours, ce sont les policiers et gendarmes qui, malgré les formations qu’ils reçoivent, commettent des bévues sur les usagers de la route, bafouant ainsi les notions de civisme et les principes élémentaires du respect des droits de l’Homme.
Peut-être qu’on pourrait comprendre la fermeture des bureaux du HCDH au Togo, puisque comme le dit la Représentante Ige Olatokunbo, le Togo pourrait être suivi depuis le bureau du HCDH à Dakar (Sénégal).
Cependant, c’est la suppression du ministère des droits de l’Homme du gouvernement qui inquiète. Cela donne l’impression que les autorités togolaises croient avoir tout accompli dans le domaine des droits, malgré les déboires constatés çà et là dans le pays. Les minimisent-elles ?
Des sources indiquent que ce ministère n’est plus valable du moment où le chef de l’Etat a créé le Haut commissariat pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) que dirige Mme Awa Nana. Cette dernière ferait donc office du ministre des droits de l’Homme.
Dans tous les cas, nonobstant les autorités togolaises, personne ne pourrait se réjouir de la situation des droits de l’Homme au Togo aujourd’hui. D’où les inquiétudes des organisations de défense des droits de l’Homme et autres associations de la société civile.