Togo - Pourquoi cacherait-on le nombre exact de personnes décédées dans l’explosion à l’usine de cimenterie Wacem-Fortia de Tabligbo ? Voici une interrogation qui fait polémique dans l’opinion jusqu’à ce jour.
Aux premières heures de ce drame, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehame a annoncé 4 morts dans son communiqué. Pendant ce temps, le site officiel du gouvernement (republicoftogo.com) parlait de 10 morts dans un article.
Le lendemain, on apprend que le bilan est passé à 5 morts, y compris un Indien. Mais des sources proches de l’usine, le bilan est plus lourd que ce qu’annonce le gouvernement.
C’est ainsi que contacté mercredi matin par nos confrères de la radio Victoire Fm, le délégué du personnel a parlé de 15 morts dans l’explosion.
« Ce qui s’est passé hier est difficile. Ils étaient 15 personnes à être sous le tank à fuel. Normalement, ils ne devraient pas amener du feu là-bas. Celui qui doit faire le travail a refusé de le faire, mais l’Indien l’a forcé. Et quand il a commencé par chauffer, le tank a pris feu et tous sont morts », avait déclaré Emmanuel Montcho.
D’autres sources indiquent plus de 24 morts dans le drame. Elles soutiennent que ce ne sont pas seulement les ouvriers qui étaient proches du silo qui ont été atteint par l’explosion. Le fuel qui est chauffé à plus de 1 000 degrés s’est propagé et atteint des ouvriers qui étaient à des dizaines de mètres du lieu de soudure.
Une autre source encore au sein de la direction de Wacem, mais qui requis l’anonymat va au-delà de ces 24 morts. Elle parle d’une trentaine de décès dans l’explosion.
Pendant qu’on parle officiellement de trois blessés, les informations recoupées çà et là dans la ville de Tabligbo et auprès de la direction indiquent plusieurs blessés graves. Une situation qui laisse un grand flou autour de ce drame.
On espère en tout cas que l’enquête ouverte par le gouvernement saura vraiment situer les uns et les autres, histoire de mettre fin à la polémique. Encore que cette enquête soit bien menée et les résultats vite connus, puisqu’au Togo, on sait quand les enquêtes commencent, mais on ne connaît jamais quand elles finissent.