Togo - Presque 48 heures après le drame de Tabligbo, des révélations continuent de nourrir les débats au sein de la population. Puisque ce drame, quoi qu’on dise, relève de la « bêtise humaine », même si une enquête est ouverte pour déterminer les causes du drame.
Pendant que les corps cramés et déchiquetés se sont éparpillés partout dans l’entreprise, la population de Tabligbo et les militaires s’engageaient dans une course-poursuite, avec des grenades lacrymogènes et des jets de pierres.
En effet, au lieu d’appeler les pompiers pour venir maîtriser le feu produit par l’explosion, les responsables de Wacem (les Indiens) ont plutôt fait recours aux militaires et forces de l’ordre de la région.
A en croire un des responsables (ce dernier est Togolais) qui a pris la tangente lors de l’émeute qui a suivi l’explosion, les Indiens avaient cru à un sabotage de leur usine. C’est pourquoi ils ont appelé les militaires.
Ces Indiens ont eu cette réaction, parce que les ouvriers se préparaient à entrer en grève ce vendredi. Ils réclamaient l’amélioration des conditions de vie et de travail. Ils insistaient surtout sur une revalorisation de leurs salaires.
C’est ce mot d’ordre de grève qui avait amené l’Indien décédé dans l’explosion à préparer une liste de personnes à licencier, qu’il s’apprêtait à publier mercredi matin. Malheureusement, il n’a pu voir le soleil de ce mercredi.
Voilà pourquoi les responsables de Wacem ont pensé dans un premier temps au sabotage. Mais alors, qui a donné l’ordre à leur compatriote de conduire ces Togolais à l’abattoir, en demandant de souder un silo à fuel chauffé à plus de 1 000 degrés, avec un chalumeau ? Une question pour l’instant en suspens.
Cependant, la vue des militaires a provoqué le courroux de la population qui, dans sa colère, a saccagé les bureaux dans l’usine. Les Indiens ont dû prendre la poudre d’escampette. On parle d’un jeune homme grièvement blessé dans cet affrontement entre la population et les militaires.
Comme quoi, la ville de Tabligbo n’a pas eu le temps de pleurer ses morts, avant que les militaires n’arrivent en semant d’autres désolations.