Le cabinet Selom Klassou, rendu public le dimanche dernier compte 23 ministres dont 4 femmes. Ce nombre réduit de femmes n’est pas du goût des responsables du Groupe de réflexion et d’action Femmes Démocratie et Développement (GF2D), une ONG qui lutte pour la promotion et l’émergence de la gente féminine.
La position du GF2D sur le faible taux de représentativité des femmes (17,39%) dans l’actuelle équipe gouvernementale est a été rendue publique par Mme Épiphanie Houmey Eklu-Koevanu, juriste et coordonnatrice de ladite Ong. « C’est avec regret que nous constatons que le nombre de femmes diminue au sein du gouvernement », a-t-elle déclaré, avant d’inviter les « gouvernants à faire davantage preuve de respect des engagements ». Selon elle, « nous sommes dans un processus de parité : le code électoral a intégré le principe, même s’il n’est pas obligatoire, le principe demeure ».
La coordonnatrice est revenue sur la promesse du chef de l’Etat, qui à un moment donné avait rassuré la gente féminine sur l’importance qu’il accorde à la parité genre. Malheureusement, cette promesse n’a pas été tenue, alors que selon elle, les femmes togolaises sont assez instruites et sont capables de gérer à bien des portefeuilles ministériels. « Le chef de l’Etat a souhaité que la parité soit effective dans les mandats électoraux. Mais, ce n’est pas seulement les mandats électoraux, des femmes togolaises ont besoin de signal qui traduit l’effectivité des engagements. Nous avons besoin que des femmes soient dans le gouvernement pour tirer les femmes vers le haut. Les femmes dans le gouvernement font un travail de qualité qui inspire d’autres femmes », a-t-elle indiqué.
Pour finir, Mme Eklu-Koevanu a tenu à rappeler aux autorités togolaises la constitution de la République togolaise et certains protocoles auxquels le Togo a souscrit et qui font obligation à l’Exécutif d’associer les femmes aux grandes décisions qui régissent les pays. « A l’étape où nous sommes, le Togo n’a pas le droit de reculer par rapport à la déclaration du plan d’action de Beijing, par rapport au protocole de Maputo et par rapport à notre constitution », a-t-elle fait savoir. Elle reste cependant modeste dans ses revendications, « Nous ne demandons pas de remplir le gouvernement de femmes, mais nous demandons aux gouvernants de faire des efforts pour intégrer des femmes compétentes dans le gouvernement ».
Rappelons que le GF2D a pour objectifs notamment d’œuvrer pour l’émergence de femmes décideurs dans tous les domaines de la vie nationale et de faire prendre conscience aux femmes en général de leurs droits de participer à la vie de la nation.
Cette ONG a également pour objectif de promouvoir le bien-être de la femme togolaise, de l’enfant et de l’être humain en général tant en milieu rural qu’en milieu urbain.
Kiwi A-W / FS (228)