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TOGO: Premier frémissement dans le corps judiciaire !
Publié le mardi 16 juillet 2013  |  Autre presse


© Autre presse par DR
Le palais de justice de Lomé


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C’est un mauvais signal, très mauvais signal pour le pouvoir de Faure Gnassingbé.
Pour la première fois dans l’histoire politique et administrative du Togo, les magistrats grognent et ils ne sont pas seuls.

Les greffiers aussi, ceux-là même qui sont leurs premiers assistants dans l’établissement et l’application des actes de justice.

Le corps judiciaire est donc en ébullition.

Les magistrats demandent l’application effective de leur nouveau statut qui a été voté en début d’année et qui propose quelques mesures incitatives, pendant que, de leur côté, leurs auxiliaires exigent que chaque greffier soit doté d’équipements bureautiques et de matériels informatiques, l’allocation d’un crédit de communication consistant à tous les greffes ainsi qu’un matériel roulant pour des fonctions, et l’adoption dans un bref délai avec application immédiate du statut particulier des greffiers du Togo.

Le syndrome des grèves n’a donc pas encore quitté le Togo et il est loin de le quitter de sitôt. Au contraire, il persiste et gagne davantage les secteurs les plus sensibles et les plus instrumentalisés par le pouvoir en place. C’est inédit.

C’est d’autant plus inédit que le statut des magistrats interdit des grèves. C’est dire à quel point les magistrats du Togo en ont réellement marre et sont prêts à en découdre avec le pouvoir qui passe son temps à les endormir et à les utiliser comme de simples abrutis dont le rôle est d’appliquer, aveuglement, les bons vouloir du prince et de ses affidés à travers des décisions iniques vis-à-vis d’honnêtes citoyens.

Pour une fois donc, les juges du Togo qui ont été l’objet, ces derniers mois, d’une critique acerbe à cause des décisions injustes dont ils se sont rendus coupables vis-à-vis d’innocents citoyens, veulent enfin se faire entendre.

C’est tant mieux, car aucun individu qui jouit réellement d’une dignité et d’une fierté d’Homme ne peut accepter longtemps d’être autant plongé dans l’opprobre par la seule faute de ses dirigeants.

Beaucoup de juges et magistrats du Togo ont aujourd’hui un lourd tribut à payer au peuple togolais pour les torts qu’ils lui ont causés à travers leurs arrêts et décisions iniques et injustes.

Et pourtant, et c’est là où se trouve leur bêtise, ils ne bénéficient de rien, de rien du tout de la part de ceux qui les utilisent comme des moutons de panurge.

En réalité, le cancer de ce corps, c’est qu’il est truffé à tous les niveaux des activistes du pouvoir totalement blottis dans les bras de Me Tchalim et consorts et dont la mission est d’habiller les bons vouloirs de ce pouvoir par des décisions fantaisistes.

Ces juges aux âmes particulièrement légères ne sont pas très nombreux, et c’est à eux que le parquet confie les dossiers signalés.

Le doyen Idrissou Tchagba et Hyacinthe Adjoli du deuxième cabinet d’instruction sont, en première instance, l’incarnation achevée de cette servilité dont nous parlons.

Au niveau de la chambre d’accusation, le juge Sogoyou, nommé illégalement par décret comme président de cette chambre en est le porte-flambeau. A sa suite vient la magistrat Ayéva, un bon Kotokoli prêt à tous les coups foireux.



Ils peuvent donc être comptés au bout des doigts, ces magistrats souvent originaires du nord du Togo que Me Tchalim et le pouvoir utilisent à leur guise pour les sales boulots qui discréditent tout le corps judiciaire.



Le mouvement d’humeur que viennent de lancer les magistrats du Togo et leurs greffiers est donc un signe avant-coureur des frustrations et de la révolte qui animent ce corps depuis des années.



Voilà donc un corps que le pouvoir utilise comme une béquille essentielle de survie politique mais qui est autant négligé et laissé-pour-compte.

C’est tout simplement cynique et injuste.

Mais pour l’écrasante majorité des togolais, épris de paix et de justice, c’est une grâce, car il fallait cela pour que l’ensemble du corps commence enfin à se réveiller pour arracher son indispensable indépendance dans l’intérêt du droit et d’une justice responsable.

Dire le droit est un sacerdoce et quelques magistrats pantins ne peuvent pas engluer ce corps dans l’immobilisme et la servilité permanente contre les intérêts du peuple souverain.

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