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Explosion à Wacem: des habitants de Tabligbo, toujours sous le choc du drame
Publié le lundi 6 juillet 2015  |  Savoir News


© Autre presse par DR
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Assise sur un tabouret devant son étalage de petits poissons fumés dans l’ancien marché de Tabligbo — implanté dans l’enceinte de la gare routière — dame Ayibo (41 ans) a perdu un parent proche dans le drame survenu mardi dernier à Wacem (West African Cement).

"Mon cousin direct est parmi les personnes mortes dans l’explosion. C’est vraiment malheureux. Il a laissé sa femme et ses enfants", confie-t-elle à un journaliste de l’Agence Savoir News, larme à l’œil.

"Il y a trop d’accidents dans cette usine. Nous devons tout faire pour mettre fin à ce mauvais vent qui souffle sur Tabligbo, à travers Wacem. Ça suffit, je dis bien ça suffit. Nous voulons que nos frères qui vont travailler dans cette usine, nous reviennent sains et saufs à la maison. Nous ne voulons plus compter de morts", vocifère non loin de là, une vendeuse de tomate, très irritée.

Au total cinq personnes (quatre togolais et indien) ont péri dans l’explosion d’une citerne à fuel, alors qu’elles faisaient des travaux de soudure. Une autre personne grièvement blessée, est soignée au CHU Sylvanus Olympio à Lomé.

"C’est très difficile à digérer, ce qui s’est passé dans cette usine mardi dernier. Nous voulons que ces drames cessent. Alors j’invite tous ceux qui travaillent dans cette usine à se battre pour les meilleures conditions de travail, avant la reprise de toute activité, car trop c’est trop", martèle Kossigan, conducteur de taxi-moto.

Ce dernier affirme avoir travaillé pendant 3 années à Wacem, avant de raccrocher, les conditions de travail étant "mauvaises".

"J’ai décidé de quitter parce que les conditions de travail sont mauvaises. On n’était pas déclaré à la la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et les responsables de la société nous demandaient des choses impossibles, sans mesures de sécurité", raconte ce conducteur de taxi moto.

"C’est vraiment le moment pour les travailleurs de cette Maison, d’exiger de meilleures conditions de travail. Les autorités doivent également veiller à ce que les responsables de Wacem mettent leurs employés dans les bonnes conditions de travail", suggère Kossigan, soudeur de formation.

Samedi, quelques milliers de personnes dont des employés de Wacem, des parents des victimes ont sillonné les rues de Tabligbo pour une "marche silencieuse", visant à exiger les meilleures conditions de travail.

Partis du centre ville, les manifestants avaient sillonné certaines artères de la ville, avant de se rassembler dans le stade de Zébé où ils ont prié pour le repos de l’âme des personnes décédées. Aucun haut responsable de Wacem n’avait participé à la marche.

"Les accidents sont répétés dans cette usine et cela commence par prendre de l’ampleur. L’explosion de mardi dernier, ne devrait pas arriver, si les mesures de sécurité avaient été prises. Nous déplorons tout cela", confie Kodjovi Sedonou, le secrétaire général adjoint du Sydémines (Syndicat Démocratique des Mines).

"Nous sommes sortis samedi pour nous faire entendre, car trop c’est trop", lance-t-il.

Les autorités togolaises ont annoncé mercredi soir, l’ouverture d’une "enquête", afin de déterminer les "circonstances et les causes exactes" de l’explosion.

Plusieurs partis politiques, ainsi que des organisations de défense des droits de l’homme sont montés au créneau pour dénoncer les mauvaises conditions dans lesquelles travaillent les employés dans cette usine et exiger une "enquête".

Selon Paul, un employé de Wacem interrogé durant la marche, les responsables de la société doivent respecter les textes en vigueur en s’occupant des parents des victimes.

Précisons qu’au Togo, des accidents de travail sont souvent fréquents dans les grandes entreprises industrielles.

Ces accidents sont bien régis par la loi, portant code de sécurité social. Ainsi, lorsqu’un employé décède, des suites d’un accident de travail, les survivants ont droit à une allocation des frais de funérailles, et a des rentes de survivants.

Sont considérés comme survivants : (i) le conjoint non divorcé (veuf ou veuve), ni séparation de corps à la condition que le mariage soit antérieur à la date de l’accident et inscrit à l’état civil ou, s’il est postérieur, qu’il ait lieu un an au moins avant le décès, (ii) les enfants à charge de la victime, (iii) les ascendants directs à charge de la victime notamment l’ascendant qui cohabitait avec l’assuré défunt et dont il est établi par requête sociale que ce dernier assurait de façon permanente, son entretien.

Rappelons que les responsables de Wacem — société indienne — ont démarré leurs activités à Tabligbo en 1996, après avoir racheté les installations de +Ciment de l’Afrique de l’Ouest+ (CIMAO), fermé en 1984, après cinq années d’activités. Le CIMAO avait été créé par les gouvernements du Togo, du Ghana et de la Côte d’Ivoire.

Aujoud’hui, cette société dans laquelle certains locaux détiennent des actions, emploie plus de 900 personnes pour la plupart des togolais.

La société Wacem est présente dans d’autres pays de la sous-région dont le Ghana, le Bénin, le Niger, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Junior AUREL

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