Sepp Blatter sort de son mutisme depuis l’annonce de sa démission fin mai dernier. Dans une interview publiée dans le journal Welt am Sonntag dimanche, le Suisse est revenu sur l’attribution à la Russie et au Qatar des Mondiaux 2018 et 2022.
Blatter ne passe pas par quatre chemins. Le président démissionnaire de la Fifa accuse l’ancien président français d’avoir pesé de tout son poids pour l’attrbution du Mondial 2022 au Qatar. Et il le dit clairement : ces choix ont fait l’objet de pressions politiques, notamment de la part de Nicolas Sarkozy, qui n’a jamais caché sa proximité avec le petit pays du Golfe.
«Avant l’attribution des Mondiaux au Qatar et en Russie il y a eu deux interventions politiques. MM. Sarkozy et Wulff ont essayé d’influencer leur délégué», explique-t-il, en référence au président français Nicolas Sarkozy et à celui de l’Allemagne Christian Wulff, en poste à l’époque.
La fédération allemande (DFB), notamment, «a été incitée (par M. Wulff) à voter pour le Qatar à cause d’intérêts économiques», selon Sepp Blatter, qui avait déjà à plusieurs reprises formulé ce type de critiques à l’encontre de la France et de l’Allemagne.
«Je ne dirai jamais qu’ils ont acheté le Mondial, c’était la poussée politique aussi bien en France qu’en Allemagne », avait-il expliqué en mai 2014 à la Radio-Télévision suisse. Il faisait référence à un déjeuner en novembre 2010 à l’Elysée entre le président français, des dirigeants qataris et Michel Platini, président de l’Uefa. Ce dernier a reconnu avoir voté pour le Qatar, tout en assumant son choix.