Togo - Le gouvernement togolais a encore ouvert une enquête il y a 24 heures. Elle fait suite à l’accident qui s’est produit mercredi matin sur le site d’extraction du phosphate à Kpogamé, faisant un mort et trois (3) blessés, selon le bilan officiel.
Cette enquête s’ouvre au moment où on ne connaît pas encore l’issue de celle ouverte le 30 juin dernier, suite au drame survenu dans l’usine de cimenterie de Wacem-Fortia à Tabligbo, faisant 5 morts, selon toujours le bilan officiel.
Atsutsè Agbobli, les élèves Anselme Sinandaré et Douti Sinalengue de Dapaong, incendie des grands marchés de Lomé et de Kara, exactions commises sur des jeunes vendeurs de carburants illicites, surtout le drame d’Aného.
Plus loin, on a l’assassinat de Tavio Amorin, l’attentat de Soudou, l’assassinat de Gaston Vidada et bien d’autres événements horribles qui ont émaillé la marche du Togo vers la démocratie, une marche difficile qui continue toujours.
Voilà des dossiers sur lesquels le gouvernement a ouvert des enquêtes pompeusement annoncées aux populations togolaises, meurtries par ces drames.
Mais personne n’a jamais connu l’aboutissement, sinon les résultats de ces enquêtes qui, aussitôt commencées, sont mises au placard. Toute chose qui fait fleurir des supputations au sein de l’opinion. Et naturellement dans ces cas, il faut s’attendre à ce que la population pointe du doigt, à tort ou à raison, ceux qui sont responsables de ces enquêtes.
On se demande aujourd’hui le crédit qu’on pourra encore accorder à ces enquêtes qu’on annonce comme une alternative pour contrecarrer ces événements malheureux. On a l’impression que ces enquêtes ne font leur effet que le jour où elles sont annoncées publiquement.
« Une enquête a été ouverte pour situer les responsabilités dans cet accident », lit-on dans le communiqué du gouvernement déplorant l’accident survenu sur le site d’extraction du phosphate à Kpogamé.
« Voilà la formule magique qui classe cette affaire. Cela a toujours été le cas dans ce pays. Ce qui sera nouveau ou je dirai étonnant dans ce dossier, c’est qu’on nous présente les résultats de cette enquête. Ce sera une surprise et une première », a déclaré un acteur de la société civile qui a toujours suivi de près ces événements.
Désormais, l’annonce de ces enquêtes sonne dans les oreilles comme une mauvaise blague, une manière pour détourner l’attention des populations sur l’essentiel.
Dans tous les cas, ces deux dernières enquêtes annoncées par le gouvernement vont être un test pour jauger sa bonne foi. De plus, il faut que les résultats soient à la hauteur ou reflètent exactement ce qui s’est passé.