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Togo : un pays sans commandant de bord, que cachent les absences répétées de Faure Gnassingbé ?
Publié le vendredi 10 juillet 2015  |  L'Alternative


© aLome.com par Dodo Abalo
4ème jour de campagne : Faure Gnassingbé à Tado à la rencontre de son électorat
Tado, le 13 avril 2015. Grand accueil réservé par TADO à Faure Gnassingbé.


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«Il n’ y a pas de temps à perdre, il faudra se mettre rapidement au travail et je ne permettrai pas que le désordre s’installe dans le pays », a déclaré le candidat d’UNIR, Faure Gnassingbé lors d’un meeting à Notsè. Voilà plus de deux mois que l’élection présidentielle s’est déroulée et que Faure Gnassingbé estime avoir gagnée. Seulement au lieu de se mettre au boulot, il disparait des écrans radars laissant le pays dans une incertitude totale.

Où se trouve Faure Gnassingbé ? Pourquoi est-il si absent et qui gouverne actuellement le pays ? Ces interrogations peuvent paraître farfelues aux yeux de certains mais lorsqu’on analyse la léthargie qui s’installe progressivement au sommet de l’Etat, elles prennent tout leur sens.


Le Togo administrativement a cessé de fonctionner trois mois avant la présidentielle du 25 avril dernier. Les tenants du pouvoir n’avaient d’autres priorités que la conservation du pouvoir à travers l’organisation d’une nouvelle élection frauduleuse.

L’administration togolaise totalement inféodée au régime comme au temps du parti unique a cessé de fonctionner normalement, tant ses cadres ont rejoint leurs régions pour faire la campagne pour UNIR. Les dossiers en suspens même les plus urgents ont été renvoyés après l’élection pour ne pas dire aux calendes grecques. Mais ceux qui espéraient une reprise rapide et normale des activités au sommet de l’Etat ont vite fait de déchanter.

Après la proclamation des résultats et la prestation de serment de Faure Gnassingbé le 03 mai, il a fallu plus d’un mois pour que ce dernier nomme un Premier ministre en la personne d’un ancien liseur de motion qui était juste à coté.

Lui, à son tour, a mis plus d’un mois pour sortir de sa gibecière un gouvernement totalement bidon truffé d’anciens prévaricateurs qu’on tente de recycler. Ce flottement de deux mois à la tête du pays a laissé libre cours à des informations sur la santé de Faure Gnassingbé qui aurait été absent du pays pour se soigner à l’étranger.

Finalement l’homme a réapparu à la faveur de la visite au Togo du Sous-secrétaire américain chargé des Affaires africaines Williams Bisa suivi de sa participation aux obsèques de Mgr Julien Mawuli Kouto le 26 avril à Atakpamé. Une fois le gouvernement formé, il disparaît de nouveau pour réapparaitre sporadiquement avec une audience accordée au reliquat des membres de la CENI qui seraient allés lui présenter le rapport sur la présidentielle du 25 avril 2005.


Il s’ensuit une nouvelle disparition et depuis les membres du nouveau gouvernement attendent toujours le premier conseil des ministres et les directives pour se mettre au boulot. Au sein même du sérail, nombreux sont ceux qui ne savent pas au juste ce qui se passe, l’inquiétude grandit même si certains apprentis sorciers qui écument l’espace médiatique se décarcassent pour tenter de cacher le soleil par leurs mains.


Une chose est certaine, Faure Gnassingbé n’est pas au mieux de sa forme et cela impacte sérieusement sur la gouvernance au sommet de l’Etat. Les tergiversations qui ont conduit à l’annulation de l’investiture à laquelle il tenait beaucoup, le temps observé pour la nomination dans un premier temps du Premier ministre ensuite de la formation du gouvernement, le cafouillage monstre qui a présidé l’annonce de cette équipe avec des séances de repêchage, l’attente de plus en plus longue pour la tenue du premier conseil des ministres sont autant d’indices qui renseignent sur la situation qui prévaut actuellement au sommet de l’Etat et qui induit des conséquences fâcheuses sur le fonctionnement normal du pays. Le Président de la République, au-delà de l’individu ou du personnage est une institution.

Il est garant de la continuité de l’Etat : « Le Président de la République est le Chef de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance et de l’unité nationales, de l’intégrité territoriale, du respect de la Constitution et des traités et accords internationaux.

Il est garant de la continuité de l’Etat et des institutions de la République », stipule l’article 58 de la Constitution de 1992. C’est donc dans l’ordre normal des choses que les questions liées à sa santé puissent faire l’objet d’un débat public. Vouloir en faire un sujet tabou comme si nous étions dans une monarchie de droit divin comme certains le clament depuis quelques semaines serait faire preuve d’une posture obséquieuse. Ce débat n’est pas malsain, loin s’en faut, il est plutôt nécessaire pour situer les Togolais des intrigues qui se jouent actuellement au sein du sérail.

Il est de notoriété publique que Faure Gnassingbé est de plus en plus absent du pays même si certains refusent de l’admettre. Et ces absences à un rythme accéléré ces dernières semaines ne peuvent qu’être liées à ses ennuis de santé. Et si tel est le cas, on ne peut que lui souhaiter une prompte guérison afin qu’il revienne accomplir en toute plénitude ses charges au sommet de l’Etat. Mais il faut l’avouer, le pays ne peut pas suspendre tout son sort aux réapparitions éphémères et aux disparitions de Faure Gnassingbé. Tout porte à croire que c’est lorsque sa thérapie lui permet d’être en forme qu’il apparaît sur les écrans.

A l’heure précise, de source généralement bien informée, Faure Gnassingbé serait de nouveau absent du pays. Serait-il à sa traditionnelle thérapie qui lui permettra de retrouver ses forces pour assister aux luttes Evala qui s’annoncent en pays Kabyè ? Quoiqu’il en soit ces absences plombent la vie au sommet de l’Etat.

Cela fait deux semaines que l’équipe de Selom Klassou est en place. En attendant le prochain conseil des ministres pour que les nouveaux membres se fassent connaissance, qu’on recadre leurs attributions, qu’ils apprennent à travailler ensemble, et qu’ils reçoivent enfin les directives; certains ministres inaugurent et ferment les ateliers, d’autres s’invitent comme des surveillants aux examens de fin d’années et autres concours, d’autres enfin contemplent leurs bureaux s’ils ne changent pas les meubles.

De toilettage en charcutage, la Constitution togolaise a été vidée de sa quintessence, avec un système fortement présidentialisé au point que le Premier ministre, chef du gouvernement, ne peut même pas convoquer un conseil de cabinet pour donner des directives aux membres de son équipe. On attend toujours les fameuses « instructions » du chef de l’Etat, ce dernier devenu un « Fantômas » à la tête de l’Etat. Qui gouverne exactement le Togo et qui tient les manettes du pays ? Le seul moyen pour dissiper ces inquiétudes consiste pour monsieur Faure Gnassingbé à mettre fin à ses séries d’absences répétées et à exercer pleinement ses charges.

au sommet de l’Etat même si nous partageons l’avis de Pierre Rentchnick et Pierre Accoce qui déclarent dans leurs ouvrage: Ces malades qui nous gouvernent : « «Il faut tenir compte de la mentalité très particulière de ces malades qui nous gouvernent et qui refusent d’une part, de considérer leur état de santé comme incompatible avec la direction d’un pays ou d’une armée, et d’autre part, d’admettre que les conséquences de leur maladie peuvent être graves pour leurs concitoyens ». Vivement le débat.

Mensah K.
L’ALTERNATIVE – N°439 du 10 Juillet 2015


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