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Approvisionnement en produits pharmaceutiques, le Togo n’arrive pas à s’affranchir de l’extérieur
Publié le mardi 14 juillet 2015  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
Pr Moustafa Mijiyawa, nouveau ministre de la Santé dans le Gouvernement Klassou I
Lomé, le 29 juin 2015. Parlement du Togo. Le Gouvernement Klassou I en scelle.


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A quelques exceptions près, toute l’Afrique n’arrive pas à s’affranchir de l’extérieur en matière d’approvisionnement en produits pharmaceutiques. Le cas du Togo attire plus notre attention.


En effet, presque tous les médicaments industriels dont les Togolais se procurent dans les pharmacies proviennent de l’extérieur. De nombreux étudiants togolais sortent de la Faculté des Sciences ou de la Faculté mixte de Médecine et de Pharmacie nantis de diplômes avec mention excellent, mais aucun laboratoire assez moderne pouvant permettre à ces diplômés de faire des recherches dans la fabrication des produits pharmaceutiques n’est mis en place par le gouvernement.


Même s’il s’avère que ces étudiants, lors de leur formation, ont eu des préréquis en matière de fabrication de médicaments, aucune usine de fabrication de produits pharmaceutiques n’est installée par l’Etat togolais pour que ceux ci puissent mettre en pratique leurs connaissances dans ce domaine. Aussi, devrons-nous noter qu’il se peut que des chercheurs togolais aient pu faire des recherches pour découvrir des médicaments qui puissent être efficaces dans le traitement de certains maux, mais ces derniers sont le plus souvent dans l’obligation de ranger le fruit de leurs recherches dans les placards, faute de moyens pour les publier au grand bonheur des
populations.


Cette situation fait dépendre le Togo de l’extérieur.

Il convient de relever ici que même si des usines de fabrication de produits pharmaceutiques, en l’occurrence Tong Mei et Sprukfield, ont été implantées dans la zone portuaire, elles ne sont pas une propriété des Togolais, mais des Chinois et des Indiens qui emploient comme main-d’œuvre des Togolais. Les produits fabriqués dans ces usines sont des fruits des recherches des Chinois et des Indiens, et c’est de bonne guerre, puisqu’ils ne pourront accepter que les résultats des recherches des Togolais dans ce domaine (s’ils existent) soient mis en œuvre dans leurs propres usines.

Les produits pharmaceutiques issus de ces deux usines sont exportés vers d’autres pays africains par les propriétaires, et cela, nul ne peut le nier, leur rapporte beaucoup de sous qu’ils transfèrent dans leurs pays d’origine. Malgré que ces produits soient fabriqués au Togo, cela n’a pu casser les prix des médicaments que l’on retrouve dans les pharmacies de la place. Ces médicaments que les propriétaires des pharmacies importent de l’extérieur sont, à cause de leur « qualité » vendus aux citoyens à des prix qui coûtent les yeux de la tête.

Et, nombre de Togolais ne pouvant s’acheter des médicaments dans les pharmacies parce que leur bourse ne le leur permet
pas, sont obligés de se jeter sur les médicaments qui courent les rues. Malgré que leur qualité soit douteuse, des Togolais n’y pensent pas lorsqu’ils sont dans un besoin pressant. Conscient des dangers que courent ces Togolais abonnés à ces médicaments « contrefaits », le pouvoir en place, par le biais des forces de sécurité, a décidé de livrer une guerre contre ceux qui importent illicitement ces médicaments dans le pays.

Cependant, les méthodes adoptées pour prohiber l’importation de ces produits n’inquiètent pas ceux qui s’interessent à ce commerce. Nos frontières étant poreuses, ces médicaments continuent d’envahir nos marchés. Tout comme le carburant frelaté continue par se vendre malgré la lutte que le gouvernement mène contre ce phénomène, la tentative du régime en place pour interdire véritablement la vente des médicaments « contrefaits » sera vaine dans la mesure où l’Etat togolais n’arrive pas à relever le pouvoir d’achat des citoyens pour leur permettre de se procurer les médicaments dans les pharmacies, mais aussi à en mettre en place des firmes de fabrication des produits pharmaceutiques. A défaut d’œuvrer pour son autonomisation pharmaceutique, le Togo n’arrivera pas à s’affranchir de l’extérieur.

Agbézo K.
L’ALTERNATIVE – N°440 du 14 Juillet 2015




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