Togo - Robert Whitehead, l’ambassadeur des Etats-Unis, arrive au terme de sa mission au Togo. Mercredi, il est allé dire au revoir au président de l’Assemblée nationale, Dama Dramani.
Lors de l’entretien entre les deux hommes, M. Whitehead a prodigué d’utiles conseils aux élus du peuple.
Après avoir souhaité que l’Assemblée nationale procède à la révision de certains textes comme le code pénal (qui est en étude), le diplomate américain a voulu que le parlement soit un contre poids utile à l’action du gouvernement, ce qui doit faire avancer le pays.
Nombreux sont les Togolais qui restent dubitatifs sur ce dernier point, connaissant surtout le fonctionnement des institutions togolaises qui, bien que disposant des textes intéressants qui les régissent, n’existent que de nom.
Ce rôle de contrôle de l’action gouvernementale dévolu à l’Assemblée nationale par les dispositions de la Constitution togolaise, n’a jamais été effectif.
Plusieurs fois dans ce pays, le parlement a été interpellé sur les agissements de certains membres du gouvernement. Mais les élus du peuple n’ont pas semblé être concernés. Le comble, c’est lorsqu’au sein même du parlement, les députés de l’opposition interpellent leurs collègues de la mouvance présidentielle sur des sujets sociopolitiques, la réaction de ces derniers frisent le mépris.
Ce n'est un secret pour personne que des ministres n'en ont que faire des interpellations des élus du peuple. C'est à croire qu'ils sont plus puissants que l’institution qu’est l’Assemblée nationale. Ils donnent l’impression de n’avoir de compte à rendre à personne. Ils sont encore là, dans le gouvernement de Papa Klassou.
Le contrôle de l’action du gouvernement par l’Assemblée nationale est une disposition qui n’existe que sur papier. En réalité, c'est le chef de l’Etat et certains de ses proches collaborateurs qui appartiennent au cercle fermé, qui décident de tout. Et pour rendre compte, "y'a pas l'homme", au Togo dira l'autre.
L’on a eu la preuve lors des incessantes grèves des fonctionnaires lancées par la Synergie des travailleurs du Togo (STT). Le ministre Florent Maganawé des Enseignements primaire et secondaire (qui avait en charge un secteur en ébullition) ne s’est pas présenté une seule fois devant les élus du peuple pour s’expliquer et faire le point de la situation.
En lieu et place, ce sont des membres influents du régime, des officiers qu’on a envoyé sur le terrain pour terroriser les élèves qui descendent régulièrement dans les rues, et leurs parents, sans oublier les enseignants qui refusent de donner les cours.
Un état des lieux qui fait dire à de nombreux observateurs que Robert Whitehead est peut-être en train de prêcher dans un désert.