Le Sénat américain a voté dimanche 26 juillet 2015, un amendement qui pourrait compromettre un nouveau mandat de l’Exim Bank US, à l'occasion d'un débat très âpre à l'issue duquel 67 voix se sont prononcé pour un nouvel examen de la question devant la Chambre des représentant, le 30 juillet prochain.Rien n'est sûr tant la question reste très disputée, mais le Parlement américain, majoritairement républicain, est accusé de vouloir faire disparaître cette banque qui est l’un des instruments majeurs de la politique de commerce extérieure du président Obama, en tournée actuellement en Afrique.
La question ne semble pas très suivie en Afrique, alors même qu'une des promesses les plus importantes faites lors de la rencontre de juillet 2014 à Washington entre leaders africains et américains était d'apporter une réponse au gap énergétique que connait le continent. Sur les 7 milliards $ promis par l'administration américaine, 5 étaient censés être garantis par Exim Bank US qui, le 30 juin 2015, a subi un coup d’arrêt, alors que seulement 132 millions $ de garanties de financement avaient été accordés dans le cadre de ce projet.
Les crédits qui avaient été garantis avant le terme du mandat de la banque ne sont pas compromis, notamment les 50 millions $ apportés en appui à la construction de ponts en acier au Cameroun à travers un montage de la Société Générale. Mais au-delà de compromettre des mécanismes d'aide à l'Afrique, certains experts estiment que c'est toute la relation commerciale avec le continent qui est mise en danger.
Selon un rapport des services de recherche du Congrès américain, l'institution est devenue entre-temps un important instrument du commerce des produits et services américains à destination de l'Afrique. Il ressort par exemple du document, qu'en 2013, le montant des transactions garanties par elle était de 604 millions $. En 2014, cet indicateur culminait déjà à 2,05 milliards $.
D’autres experts pensent que ne pas reconduire la Banque serait une erreur à l’égard de Afrique qui met désormais en compétition plusieurs bailleurs de fonds, et dont le plus important est aujourd'hui la Chine.