Détentions arbitraires : Kpatcha Gnassingbé, Pascal Bodjona, une mort lente

Politique

Publié le mercredi 29 juillet 2015 | L'Alternative

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L’ancien Ministre de l’Administration Territoriale, Pascal BODJONA et le coordonnateur du CST Me Zeus AJAVON.

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L’état de santé du demi-frère de Faure Gnassingbé qui a fait des pieds et des mains pour son accession au pouvoir, se détériore. Selon les sources, il n’arriverait plus à marcher, même avec ses béquilles ! Du coup, il reste cloîtré avec son ennui de santé et ne descend plus de sa chambre carcérale. Plus inquiétant, son médecin a consacré la journée du dimanche 19 juillet à lui faire des soins. Ce qui a fait réagir ses avocats qui plaident pour une évacuation sanitaire en Europe.

A les en croire, la santé de leur client nécessite des traitements adéquats. C’est ainsi qu’en milieu de semaine, les conseils du demi-frère du président ont été reçus par Puis Agbétomey, le ministre de la Justice, chargé des Relations avec les institutions de la République, en réponse à une lettre à lui adressée.

«Nous avons été reçus par le ministre de la Justice qui nous a dit qu’il est très sensible à ce que nous lui avons dit et qu’il va nous répondre et nous aviserons. Notre souhait le plus absolu est qu’il soit élargi », a déclaré l’un des avocats, Me Jil-Benoît Afangbédji qui, visiblement, ne compte pas avec les siens en rester là. Ils envisagent, au cas où les autorités togolaises feront la sourde oreille comme à leur habitude, saisir le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire comme ils l’ont récemment fait.

«Nous avons l’intention de nous tourner vers le groupe puisque la même chose s’est produite au Cameroun et le gouvernement camerounais s’est exécuté. Cela doit pouvoir se faire au Togo qui aspire respecter les droits de l’Homme », a-t-il menacé.

La suite à la requête des avocats est conditionnée aux humeurs de Faure Gnassingbé. C’est un secret de Polichinelle que dans l’affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat qui a conduit son demi-frère derrière les barreaux, c’est lui qui tire les ficelles. Les différents ministres de la Justice qui ont eu à se succéder, Tchitchao Tchalim, Koffi Esaw, et le nouveau Pius Agbétomey ne sont donc que des marionnettes dans ce dossier.

Faure Gnassingbé aurat-il un regard attendrissant en ordonnant l’évacuation sanitaire de son demi-frère qui a déjà purgé 6 ans d’emprisonnement ? C’est le wait and see, car il a maintes fois manifesté sa compassion sélective face à certaines situations. Très prompt à assister les victimes des pays voisins et indifférent aux sorts de ses compatriotes.

Le sort de son demi-frère est donc entre ses mains, tout comme celui de son ancien homme à tout faire Pascal Bodjona tombé en disgrâce et en prison. Sous Faure Gnassingbé, toutes les cabales sont bonnes pour embastiller n’importe qui, fût-il un frère, un ami ou un précepteur.

En août prochain, l’ancien ministre de l’Administration territoriale, des Collectivités locales bouclera un (01) dans les geôles de Tsévié à l’issue des contorsions juridiques qui ont émaillé l’affaire d’escroquerie internationale visiblement montée de toute pièce et qui a conduit au gnouf Pascal Bodjona, l’un des artisans de la venue de Faure Gnassingbé au pouvoir. Dans ce dossier, le locataire du Palais de la Marina garde son mutisme légendaire malgré les requêtes des avocats de l’ancien ministre. Le plus scandaleux, certains individus cités dans le dossier dont le fameux Emirati qui a servi l’argument idéal à Faure Gnassingbé pour se débarrasser de son ex-bras droit, ont depuis disparu des écrans radars de la Justice togolaise.

Tout comme Kpatcha Gnassingbé, Pascal Bodjona ne serait pas non plus épargné des pépins de santé. Kpatcha Gnassingbé et Pascal Bodjona sortiront un jour de prison, mais dans quel état ? De toute évidence, les tenants du pouvoir veulent les voir plus affaiblis que jamais, d’où le refus de leur libération. Une mort lente qui ne dit pas son nom.

Anani GALLEY
L’ALTERNATIVE – N°443 du 28 Juillet 2015

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