Togo - Dr William Georges Kouessan, président du parti « Santé du Peuple » a officialisé lors d’un point de presse hier sa sortie du Cap 2015. Les raisons de son retrait, selon ce dernier sont purement dans le respect de l’esprit du protocole d’accord signé le 31 octobre 2014, portant naissance de Cap 2015.
Déclaration du parti « SANTE DU PEUPLE »
Dans la recherche de solution à l’absence d’alternance politique dans notre pays et dans le souci de maximiser les chances de l’opposition à l’élection présidentielle de 2015, les partis politiques de l’opposition, réunis au sein du CST et de la coalition ARC-EN-CIEL, se sont retrouvés en conclave le 1er août 2014 pour la mise sur pied d’une stratégie pour l’obtention des réformes constitutionnelles et institutionnelles d’une part et pour la recherche d’une candidature unique, d’autre part.
Cette rencontre s’est soldée, le 31 octobre de la même année, par la création de CAP 2015 (Combat pour l’Alternance Politique en 2015) et le choix du candidat unique.
CAP 2015, malgré les difficultés de tous genres, l’absence de réformes électorales franches, la campagne de démobilisation des populations par des appels au boycott, a participé courageusement à l’élection présidentielle du 25 avril 2015.
Le parti « SANTE DU PEUPLE » remercie sincèrement toutes celles et tous ceux qui ont porté leur choix sur le candidat de CAP 2015 et leur demande de garder courage et espoir.
En ce moment capital, où le parti « SANTE DU PEUPLE » décide de faire la présente déclaration, il nous parait important de féliciter et de remercier tous les membres de cette coalition, à commencer par son abnégation. Elle a assumé cette tâche avec don de soi et disponibilité qui ont permis à la coalition de mener à bien, toutes ses activités.
C’est le lieu de féliciter également son candidat, monsieur Jean-Pierre Fabre qui n’a ménagé aucun effort pour permettre à la coalition atteindre son objectif c’est-à-dire, l’alternance politique en 2015. Nous saluons sa détermination et son courage qui lui ont permis d’aller, malgré l’état déplorable de nos routes, dans les contrées les plus reculées à la rencontre des populations.
Nos remerciements et félicitations vont également à Me Abbi Théssa, vice-président de CAP 2015, qui a donné tout ce qu’il avait en lui comme ressources pour que les aspirations de la coalition soient réalisées.
Nous remercions enfin tous les autres membres de CAP 2015, avec qui nous avons partagé des moments productifs, exaltants et édifiants.
Le parti « SANTE DU PEUPLE » se retire aujourd’hui, de CAP 2015, un regroupement qui s’est bien porté et qui se porte toujours bien. Cette sortie, je voudrais rassurer mes compatriotes, n’est donc nullement l’expression d’un malaise interne, comme c’est le cas, la plupart du temps, dans les regroupements politiques. Elle ne se fait que dans le souci, non seulement du respect de l’esprit du protocole d’accord signé le 31 octobre 2014, qui s’inscrivait dans le schéma d’une alternance politique en 2015, mais aussi dans celui du retour au programme d’action du parti « SANTE DU PEUPLE », élaboré depuis sa création.
En effet, le parti « SANTE DU PEUPLE » naissait pratiquement à la veille de l’élection présidentielle de 2015, au moment où le besoin d’une dynamique unitaire de l’opposition était très fort et ressenti par tous les acteurs.
C’est dans cette optique qu’il a adhéré, en mettant en veilleuse sa propre stratégie politique, d’abord à la coalition ARC-EN-CIEL, seulement une année après sa création puis à CAP 2015 quelques mois plus tard.
L’adhésion à ces grands regroupements politiques, a, à n’en point douter, renforcé la visibilité et l’expérience de groupe du parti « SANTE DU PEUPLE » Mais un parti qui nait, doit pouvoir, également, se donner les moyens de faire ces propres expériences politiques. Il faut donc, par rapport à ce fait, que parti « SANTE DU PEUPLE » se libère temporairement des impératifs de groupe.
Ceci dit, en dehors ou au sein d’un regroupement, le combat reste le même. Nous avons fait la solennelle option de faire de l’opposition politique, nous devons, à chaque instant, être mus par une seule et unique préoccupation, la bonne gouvernance dans le cadre d’une alternance politique à la tête de notre cher pays.
Pour poursuivre, Nous dirons que nous ne pouvons pas faire ce parcours, si bref soit-il, sans éprouver un besoin de compte rendu au peuple togolais.
En effet, les quelques mois passés dans le landerneau politique de notre pays, nous ont permis de diagnostiquer les problèmes qui minent l’opposition togolaise, auxquels nous devons, pour l’assurance d’un avenir meilleur, impérativement trouver des solutions. Il s’agit de :
1- La recherche permanente de l’intérêt personnel provoquant souvent l’impasse dans de nombreux débats ;
2- Une crise de confiance particulièrement prononcée entrainant souvent de la méfiance et des tentatives, presque systématique, de substitution des propositions des uns par celles des autres
3- Une représentation fortement disproportionnée entre l’opposition et le parti au pouvoir dans le système administratif de base de notre pays, facilitant souvent, l’orientation des résultats électoraux ;
4- Un saisissant contraste, entre les modestes moyens de l’opposition et les lourds investissements du parti au pouvoir dans les périodes électorales.
Face à ces problèmes, le parti « SANTE DU PEUPLE » propose :
1- La mise en veilleuse de CAP 2015, de manière à répondre à l’esprit de l’accord du 31 octobre 2014, et à mettre à plat toutes les divergences nées au sein de l’opposition et de toute la classe intellectuelle non affiliée au pouvoir, au lendemain de la création de ce regroupement. Cette mise en veilleuse, selon nous, ne devrait nullement empêcher la lutte pour le triomphe de la vérité des urnes de se poursuivre ;
2- Des retrouvailles au sein de l’opposition, à l’image d’états généraux, pour l’aplanissement de toutes les divergences existantes ;
3- Le regroupement de tous les partis politiques de l’opposition ayant en partage le principe cardinal de l’alternance politique, non plus dans un cadre formel à l’image du FRAC, du CST, de la coalition AEC ou de CAP 2015, mais dans un cadre beaucoup plus ouvert lui permettant principalement de réclamer et d’obtenir, le plus rapidement possible, les réformes politiques et électorales et surtout les moyens de sa meilleure représentation à la base en l’occurrence les élections locales.
Le parti « SANTE DU PEUPLE » souhaiterait que ces propositions suscitent d’intérêt et fassent l’objet de profondes réflexions au sein de toute la classe politique de l’opposition de notre pays.
Je voudrais, pour finir, encore une fois rassurer mes compagnons de CAP 2015 de toute mon amitié.
Vive le parti « SANTE DU PEUPLE », vive l’opposition togolaise, vive le Togo.
