Selon une l’étude sur les violences basées sur le genre (VBG) diligentée par le ministère de l’Action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation en 2010, la prévalence des violences dans les ménages chez les filles de 9 et 18 ans est de 62,5% pour les violences physiques, 91,9% pour les violences psycho-morales, 5,5% pour les violences sexuelles, 25% pour les violences économiques, 21,1% pour les violences institutionnelles et 22,5% pour les discriminations.
Face à ce constat, trente (30) moniteurs et monitrices des centres d’apprentissage et des agences de placement des travailleurs domestiques se forment depuis ce lundi à Lomé pour éradiquer les violences basées sur le genre dans le secteur de l’apprentissage et celui des domestiques et pour promouvoir leurs droits à la santé sexuelle et reproductive.
C’est une initiative du Groupe de réflexion et d’action femme, démocratie et développement (GF2D) avec le soutien financier du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) qui veut amener ces participants à s’engager, à former et à sensibiliser les apprentis et les domestiques sur les violences basées sur le genre, de la santé reproductive et le VIH/Sida.
« Il sera question au cours de ces cinq jours de parler aux participants sur l’introduction au genre et les violences basées sur le Genre, cadre juridique et institutionnelle de promotion et de protection des droits des femmes et filles, les techniques et les contenus d’information, éducation, communication en matière de promotion du droit à la santé de la reproduction », a déclaré Lonloko Gbadegbegnon, secrétaire générale du GF2D.
La directrice de la famille et de l’éducation de la jeune fille, Boko Afi, s’est réjouie de cette initiative du GF2D qui, selon elle, vient renforcer les connaissances des responsables des syndicats et des agences de placement de domestiques en matière de ses violences basées sur le genre, du VIH/SIDA et de la santé sexuelle et reproductive, leur permettant ainsi de jouer pleinement leur rôle d’éducateurs.
« Le Togo fait partie des rares pays qui ont réussi à renverser la tendance de la prévalence du VIH dont le taux connaît depuis quelques années une baisse continue avec un nombre croissant de PVVIH sous traitement antirétroviral et des avancées significatives ont été notées dans le cadre du genre », a-t-elle rappelé.
Pour rappel, les résultats de l’analyse situationnelle des VBG et de l’offre des services en services relatifs (SR) à la santé de reproduction, à la planification familiale (PF) et au VIH chez les apprentis et travailleurs menée en 2014 par le GF2D, relèvent les causes de ce phénomène à savoir les pesanteurs socioculturelles, la vulnérabilité économique des jeunes filles, la méconnaissance et la non-application des textes de protection de droits des femmes et plus spécifiquement ceux des apprentis et des travailleurs domestiques.
Cette étude a également relevé le faible accès de ces derniers à l’information et aux services relatifs à la santé de reproduction, à la planification familiale et au VIH.