Une mission d’évaluation du FMI (Fonds monétaire international) séjourne au Togo depuis quelques jours et multiplie les séances de travail aussi bien avec les membres du gouvernement qu’avec les acteurs sociaux.
Selon plusieurs sources, cette mission fait suite à une invitation du gouvernement togolais qui est actuellement confronté à d’énormes difficultés liées à son recours aux fonds vautours avec son corollaire de cycle d’endettement. Après la brouille entre le FMI et le Togo poussant l’institution financière à réduire sa présence dans notre pays, voilà le régime de Faure Gnassingbé au pied du mur, obligé de rappeler les experts de Washington au secours. Comme dans de pareilles situations, ces derniers n’arrivent pas au secours du pays en détresse avec un esprit de philanthropie.
La situation économique du Togo est préoccupante, elle serait même pire que celle de la Grèce, rapportent certains acteurs ayant pris part aux séances de travail. Trois ans après avoir atteint le Point d’achèvement de l’initiative (PPTE), le Togo se trouve dans une situation plus grave que jamais.
Des positions qui rejoignent l’analyse faite récemment par l’association Veille économique qui a passé au scanner l’économie togolaise menacée par un nouveau cycle d’endettement. Le FMI étant l’institution qui ouvre les portes aux financements des autres partenaires, la rupture décidée par les gouvernants devrait naturellement priver le pays d’autres ressources complémentaires, notamment celles de l’Union européenne et bien d’autres. Le recours aux fonds vautours ayant atteint ses limites, voilà le système hasardeux de Faure Gnassingbé tourné vers le FMI. Selon les indiscrétions, les experts du FMI en séjour dans notre pays sont formels.
L’Etat doit réduire de façon drastique son train de vie et le pays doit se préparer et réintégrer un nouveau programme qui n’est pas loin du PPTE, avec les coupes drastiques dans les secteurs sociaux. De quoi raviver les tensions déjà fortes sur le plan social avec les grèves dans les secteurs de la santé et de l’éducation.
Pour l’heure, les experts ne sont pas encore au terme de leur mission, mais selon certains acteurs sociaux qui ont pris part aux entretiens, il faudra s’attendre à une thérapie de choc à l’image de celle que les Grecs subissent actuellement. Des jours sombrent attendent encore le Togo, la faute à ses gouvernants qui ont fait en quelques années des choix économiques suicidaires pour le pays.