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Quel est le niveau d’exposition du Togo au Terrorisme ?
Publié le lundi 10 aout 2015  |  togotopnews.com




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Togo - Certains pays de la sous-région sont déjà meurtris par le terrorisme. D’autres ont conscience que cette menace est à leurs portes et prennent des dispositions. Au Togo, le gouvernement pose-t-il les actes qu’il faut pour prémunir les populations autant que possible contre ces nouvelles menaces ? Quel est le niveau d’exposition du Togo ?


En effet, depuis quelques années, notre sous-région est soumise à de nouvelles menaces graves et multiformes qui se jouent des frontières. Il y a Al Qaida pour le Maghreb Islamique (AQMI), Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) et d'Ançar Dine apparues au Mali, BokoHaram partie du Nigéria et devenue Etat islamique pour l’Afrique de l’Ouest, Seleka et Anti-Balaka opérant en Centrafrique. Ces organisations radicales sont alimentées par des trafics illicites de tous genres, parfois avec le soutien de certains cadres dans la haute administration de nos États.

Au Mali, les actions terroristes de ces groupuscules sortent des régions du Nord du pays qui était leur zone de confort, pour se manifester au sud jusqu’aux portes de la Côte d’Ivoire, un pays qui sent aujourd’hui le poids de cette menace.

Ces groupes criminels ont compris qu’il faut s’appuyer sur les populations dans lesquelles ils peuvent se fondre. Cette facilité à se fondre dans la population et à bénéficier souvent de son soutien provient de la capacité de ces groupes à exploiter les récriminations des populations contre les gouvernants. Plongées dans la misère, au bord de la révolte et avec un sentiment d’être abandonnées par le gouvernement, ces populations sont des cibles de choix.

Engagé dans plusieurs opérations de maintien de la paix, le Togo a pris la tête de la lutte contre la piraterie maritime. Il faut à la fois s’en féliciter et s’en inquiéter.

D’une part, il faut s’en féliciter parce que la protection de nos côtes et de nos eaux territoriales est de nature à protéger notre économie et notre stabilité. De plus, l’engagement volontariste du Togo lui procure une reconnaissance internationale comme, en témoigne le prochain sommet de l’Union Africaine sur la piraterie maritime programmé à Lomé en novembre 2015.

Malheureusement, lorsque l’on met en perspective cet engagement avec l’ensemble du contexte politique du Togo, alors cette agitation diplomatique semble n’avoir comme principal objectif pour le gouvernement que de se faire bien apprécier de l’extérieur afin de mieux mettre sous l’éteignoir les graves carences en matière de bonne gouvernance et de démocratie.

D’autre part, il faut s’en inquiéter. On constate avec quelle rapidité Boko Haram a commencé à sévir avec brutalité au Niger, au Tchad et au Cameroun, trois pays qui viennent de s’engager frontalement dans cette lutte. Cette rapidité de réaction pourrait certainement se comprendre par le fait que cette organisation travaillait déjà depuis longtemps au sein de ces populations.

Le Togo présente des caractéristiques géostratégiques qui intéressent tout le monde, y compris les acteurs de différents commerces illicites (armes légères, narcotiques, produits contrefaits etc.), qui alimentent le terrorisme. Favorisé par sa position centrale en Afrique de l’Ouest et son port en eau profonde naturelle, le Togo est un couloir qui s’ouvre sur les pays de l’hinterland. On connait aussi la porosité de ses frontières. Quand on ajoute à cela la fragilité de nos administrations face aux tentations de la corruption, et aussi l’engagement contre la piraterie maritime, on mesure bien le niveau d’exposition du Togo au terrorisme.

Une minorité monopolise les institutions du Togo et pratique une gouvernance qui laisse au bord de la route de nombreux citoyens avec des frustrations démocratiques et économiques. Le pays offre ainsi le terreau dans lequel prennent aisément racines toutes les idées simplistes et dangereuses.

Ces groupes, n’agissent-ils pas déjà subrepticement au sein de nos communautés ? Cette lutte ne sera véritablement efficace que si elle est conduite dans le cadre d’une bonne gouvernance dans un environnement démocratique. Elle engage non seulement toutes les institutions, mais aussi les partis politiques et la société civile, les confessions religieuses et les syndicats, y compris la population dans son ensemble.

C’est cette force engendrée par la bonne gouvernance dans la démocratie qui nous procurera la cohésion nationale nécessaire pour affronter efficacement et ensemble toutes les nouvelles menaces. Au Togo, nous sommes loin du compte et cela doit être une priorité du gouvernement. Comme vient de le déclarer le Président Obama à la tribune de l’Union Africaine « la bonne gouvernance est la meilleure arme contre le terrorisme ».

La mutualisation des ressources, avec le concours de la communauté internationale est une bonne démarche pour couvrir l’urgence militaire, mais cela ne saurait être la seule réponse à ces nouvelles menaces.

Nathaniel Olympio, Directeur de Cabinet du Président du parti des Togolais


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