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Guerre de succession et accompagnement en douce vers des jours incertains/Diabète, tension artérielle, insuffisance rénale et soucis cardiaques, Kpatcha Gnassingbé : le chant du cygne
Publié le lundi 17 aout 2015  |  Togo News


© aLome.com par Parfait
Me AFANGBEDI Kossi, relève les forces et faiblesses de la cour de justice de la CEDEAO


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Le duel Kpatcha Gnassingbé-Faure Gnassingbé, c’est l’histoire des loups qui se mangent. Mais les notions élémentaires de notre métier voudraient bien que, même dans la jungle, quand le plus faible est aux griffes du plus fort, l’on sauve le plus faible avant de demander ce qui ne va pas. La ‘‘Fatwa’’ lancée contre Kpatcha Gnassingbé amorce son dernier virage. Que personne ne se fasse d’illusion, le bras de fer entre les frères ennemis de la fratrie Gnassingbé qui sont rentrés en guerre de succession depuis 2009 est avant tout un combat de vie ou de mort. Sous Eyadema, tout comme dans beaucoup de dictatures africaines, les peuples ont été témoins des tentatives de coup d’Etat qui finissent par être déjoués avec l’interpellation des cerveaux.


L’interpole, les forces de sécurités nationales, les câbles diplomatiques, tous les moyens ont toujours été bons pour mettre la main sur ceux qui sont supposés être derrière un renversement de régime. Mais jamais l’histoire n’a enregistrée, du moins dans un pays en paix, une interpellation d’un présumé cerveau d’atteinte à la sureté d’un Etat avec une attaque militaire de surcroit aux armes lourdes. C’est dire que ce n’était pas pour caresser Kpatcha Gnassingbé que Félix Kadanga avec ses cinquante militaires, lourdement armés, ont attaqué, le 12 avril 2009 le domicile de Kpatcha Gnassingbé. C’était pour le tuer, n’importe quelle démonstration ne peut convaincre du contraire.

L’attaque n’a échoué que grâce à Dieu et aux renforts d’un autre frère, Rock Gnassingbé.

Acte I d’une série noire. Les bourreaux ne lâchent pas prise, ils déroulent l’acte II en mettant Kpatcha et coaccusés en état d’arrestation dans un milieu de triste renommé où il n’existe de bonnes manières que par la torture. Nous ne voudrions pas revenir sur les gymnastiques que les victimes ont faites pour préserver leur vie pendant cette détention dénoncée par les plus hautes institutions au monde. M. Kpatcha quitte l’ANR avec ses codétenus pour un jugement aux conditions du plus ‘’faure’’.

Victimes d’un procès inéquitable en 2011 après une série de tortures dont ils portent jusqu’ici les séquelles, ils sont détenus dans les différentes prisons du pays malgré les dénonciations des avocats, de la Cour Communautaire de la CEDEAO et de l’ONU contre une justice à pas de charge. Pendants qu’ils sont détenus, la famille de l’un d’entre eux, notamment le général Assani Tidjani, déjà grabataire pendant le procès, sollicite, des mois durant, son évacuation. Celle-ci ne sera accordée qu’une fois le pronostic vitale du malade atteint. Quelques moments après, il mourra en France d’une maladie qu’il a contractée entre les murs de la torture à l’ANR. A cheval entre le combat juridique, les médiations et une lutte pour la survie, la santé des détenus oscillait au gré des moments.


Tous, sans exception aucune mais à des degrés différents, sont des malades. Et après la mort de Tidjani, l’officier Adjinon a déjà été évacué pour raison de santé. Ces derniers moments, la santé de l’accusé principale est sérieusement entamée. Dans une lettre adressée par ses avocats aux fins de son évacuation pour des soins appropriés, le nouveau ministre de la justice répondait, dans un premier temps, que les médias et le conseil de Kpatcha étaient trop alarmistes sur un état de santé qui, en réalité, n’était pas aussi grave. Par la suite, il sera obligé de se raviser pour déplacer au petit matin du 05 août 2015, le désormais malade Kpatcha vers le pavillon militaire loin des visites pour « des soins intenses ». Triste Togo, une santé « très peu inquiétante » qui nécessite « des soins intenses ». Depuis qu’il est au pavillon militaire du CHU Sylvanus Olympio, c’est une traversée du désert pour le croiser.

Le jour où il a été déplacé du pavillon vers le scanner, tous les médecins et malades étaient mis au garde-à-vous, les couloirs militarisés, des hommes en tenus sur les arbres pour veiller à ce que le malade ne s’échappe. Depuis, aucune information ne filtre sur son état de santé et ses nouvelles conditions de détention. La seule certitude est que, contrairement à ce qu’avait voulu faire croire le ministre, l’ancien député de la Kozah est criblé de plusieurs maux.


Il est diabétique, son diabète est probablement né d’un changement drastique des habitudes alimentaires du fait que, malgré que sa femme et ses cuisiniers lui apportent toujours à manger, avec un moral sapé, il est devenu beaucoup plus grignoteur. Le diabète y a trouvé une faille.
Il a l’insuffisance rénale, c’est ce qui explique qu’il traine des œdèmes qui enflent donc ses pieds.
Il a l’embolie pulmonaire. Cette situation peut être provoquée par l’obstruction d’une voie sanguine par un caillot de sang. Pour un monsieur qui est obligé d’être sur place depuis des années, l’absence de mobilité ne permettant pas une circulation régulière du sang. La coagulation n’est donc pas exclue et quand un caillot bloque une voie sanguine, il nait de l’embolie. Si cela se joue au niveau des poumons, imaginez la suite. Cette situation peut accoucher des plaies et autres lésions fatales.

Pour finir, la tension artérielle est aussi signalée.

A la lecture des spécialistes en la matière, le trio, tension-diabète-embolie pulmonaire est un véritable cercle vicieux qui ne se soigne pas sur un coup de tête. Pire, médicalement parlant, l’on ne peut souffrir de ces trois maux sans avoir des soucis cardiaques. Sans informations officielles, c’est pour le moment ce qui ressort des couloirs officieux, mais bien fournit, par rapport à la santé de l’ancien homme fort de la SAZOF. Le hic est que, un flou et une opacité totale s’entretiennent sur son état actuel. Pour ceux qui ont pu le voir, le détenu arbore un sourire qui rassure le profane.

D’ailleurs, n’eut été son déplacement vers le pavillon, le malade même, n’étant pas spécialiste, n’arrivait pas à mesurer la gravité de ce qu’il traverse. S’il savait ce qui se conjugue dans son organisme, nous ne croyons pas qu’avec ces maux, il va recourir aux racines écrasées pour se soulager. Le pire est vraiment à craindre avec le secret de couvent qu’on veut entretenir sur ce qui lui arrive présentement.


L’homme ne reçoit aucune visite. Dans certains milieux, les auteurs de sa détention tentent de faire croire que c’est lui-même qui refuse d’être dérangé. Archi faux, c’est une interdiction formelle des bourreaux. Sous prétexte qu’un capitaine a interdit toutes visites, des aveux des témoins sur place, même son frère jumeau Toyi Gnassingbé a dû bousculer la barrière militaire à coup de points pour parvenir à le visiter au pavillon militaire. Ni ses avocats ni personne ne le voit, l’accès à sa salle de détenu au pavillon militaire est strictement interdit même aux médecins de la boîte. Il n’y a que le DG du pavillon, médecin de son état, qui a accès. Loin de nous l’intention de douter des compétences du médecin DG du pavillon, il est médicalement parlant une tradition établie que dans des cas compliqués de ce genre, le malade soit entouré de plusieurs spécialistes. Le colonel Djibril est bien-sûr un médecin dont les compétences ne sont pas à démontrer.

Toutefois, il est un interniste, c'est-à-dire il touche à tout. Et à côté, il y a des spécialistes dans les différents maux que traine le malade. Il y a des neurologues pour s’occuper de l’insuffisance rénale, des cardiologues pour les soucis de cœur par exemple. Actuellement, il y a six gardes corps à l’entrée de la salle où est hospitalisé Kpatcha, deux bérets verts, deux de la FIR et deux gendarmes. Quel est ce mystère qu’on entretient autour de ce malade sous haute surveillance militaire? Quel sort veut-on lui réserver ? Son sort est-il déjà décidé comme ce fut le cas du défunt général Tidjani? D’une façon ‘’élégante’’ et en douce, voici comment l’on accompagne un détenu vers un sort fatal.

L’évacuer pour des soins appropriés, les gens n’en veulent pas entendre parler. Dans une telle situation, si rien n’est fait pour l’évacuer, il va sans dire que l’attaque inachevée de la nuit du 12 au 13 avril 2009 au domicile du député va s’achever sur les placards du pavillon militaire de Lomé. Ainsi, si cette attaque a ratée sa cible, avec cette incertitude médicale, l’on veut bien saisir la balle au bond.

L’évacuation reste la seule issue pour sauver Kpatcha, si tant est qu’on a besoin de lui vivant. Certains journalistes braient sur les médias que Kpatcha est un détenu comme les autres et qu’il peut être soigné ici. C’est bien vrai, sauf qu’à partir du moment où les hommes du métier estiment que ces maux sont trop compliqués pour être soignés ici, refuser de l’évacuer c’est le condamner à mort. Or, il est une évidence que le sieur Kpatcha est condamné à 20 ans de prisons et non à la mort. Il faut bien qu’il soit en vie pour purger sa peine. Il est la cible de plusieurs maux à cohabitation impossible. S’il n’est pas évacué, il est évident que les gens veulent bien lui administrer quelques calmants afin de lui rejeter à la cellule où sont nées les maux dont il souffre.

Le temps que ces maladies resurgissent avec un coup fatal. Ainsi, à petite flamme, on aura accompagné le détenu vers le caveau familial. Libre ou détenu, tout citoyen est en droit de se soigner et c’est au nom de ce droit que Tidjani fut évacué et que l’officier Adjinon soit présentement en soin en Europe pour des complications aux oreilles. Qu’est-ce qui empêche que le gros profite des mêmes circonstances ? Si un détenu a les moyens pour se faire évacuer, il ne lui est pas interdit, messieurs les journalistes. Mieux, depuis que nos centres de santé sont devenus des mouroirs, combien de nos dirigeants se font soigner ici pour un petit rhume ? Tout le monde se soigne en Europe.

Présentement, l’autorité fait le pied de grue malgré la situation du malade. Elle n’a pas l’intention de le faire évacuer. Plutôt, elle s’évertue à entretenir autour de lui une paix de cimetière. Que cache son isolement loin des regards et visites ? Ces militaires cagoulés qui jonchent les couloirs des lieux de détention d’un détenu déjà souffrant cachent-ils les anges de la mort ? La scène s’est déjà produite au moins une fois. Que veut-on de Kpatcha Gnassingbé ?

Au-delà des apparences politiques, dans une guerre de succession autour d’un héritage qui ne dit pas son nom où les uns veulent se débarrasser des autres pour avoir le contrôle sur des paradis fiscaux, que veut-on faire de l’ancien député ? En attendant une réponse, les sorts de Tidjani et de Kpatcha semblent analogues : deux jumeaux, tous deux inconditionnels artisans de l’avènement de Faure au pouvoir, même ascension sociale avec le père, même chute politique vertigineuse aux mains du fils et même accompagnement en douce vers une triste fin.

Faure et Kpatcha, c’est deux pères de familles nombreuses, ils sont libres de se battre jusqu’à la dernière goutte de sang, mais quel avenir réservent-ils aux deux progénitures puisque quand les éléphants se battent ce sont les petites herbes qui en pâtissent? Il n’est donc pas trop tard pour sauver les meubles.

Abi-Alfa Izotou

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