Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage


 Autres articles


Comment

Politique

TOGO: Une belle carte à jouer pour le CST et la Coalition Arc-en-ciel
Publié le mercredi 17 juillet 2013  |  togosite


© Autre presse par DR
Dialogue/Législatives : Le gouvernement, le CST et la Coalition "Arc-en-ciel" sont parvenus mardi soir à des points d’accord


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Sous réserve d’un revirement de dernière minute, les Togolais se rendront aux urnes le 25 juillet prochain. La campagne était ouverte depuis le 6 juillet et ne voyait que les deux partis au pouvoir, l’Union pour la République (Unir) et l’Union des forces de changement (Ufc), ainsi que certains de leurs satellites l’animer. Mais depuis vendredi, ils ont été rejoints par les deux regroupements politiques représentatifs de l’opposition, entendu le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition Arc-en-ciel. Toute chose qui confirme leur (probable) participation jusque-là indécise au scrutin. Le processus semblait totalement verrouillé par le pouvoir, avec l’adoption de règles iniques. Mais au fil de la campagne, il apparaît évident que l’opposition a une belle carte à jouer, au vu des déboires manifestes du parti de Faure Gnassingbé sur le terrain.

Un scrutin verrouillé a priori

Les chances de l’opposition de remporter les prochaines législatives sont a priori faibles, au regard des conditions de préparation ; et ce serait bien naïf d’espérer d’elle des miracles. Le pouvoir s’est employé de toute la phase de préparation à poser ses balises de la fraude. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) en son état actuel est occupée presqu’exclusivement par le couple de partis au pouvoir et leurs ramifications dans la société civile, de même que ses démembrements que sont les Célis. Ce n’est qu’au cours du dernier dialogue initié par Mgr Nicodème Barrigah et l’Ambassadeur des Etats Unis au Togo que le pouvoir a consenti les ouvrir au Collectif « Sauvons le Togo » et son alliée de la Coalition Arc-en-ciel. Mais Dieu sait s’il joindra l’acte à la parole. A côté, les règles du jeu ont été taillées sur mesure, avec en pôle position un découpage électoral aussi inique qu’en 2007, malgré quelques jonglages trompe-l’œil.

La Cour constitutionnelle a été mise à contribution, pour invalider les listes des deux fronts concurrents sérieux du pouvoir dans certaines circonscriptions où l’Unir est en délicatesse. L’argent, le nerf de la guerre, c’est aussi le régime en place qui l’a ; et dans le cadre du financement public des partis politiques, il s’est arrangé pour en attribuer la plus grande cagnotte au couple au pouvoir. S’agissant de l’Alliance nationale pour le changement (Anc), le pouvoir se refuse de payer le manque à gagner dû aux neuf (09) députés exclus de l’Assemblée nationale en novembre 2010 avant les législatives du 25 juillet, de peur de se faire hara-kiri, c’est-à-dire donner à ce parti assez de moyens pour mener sa campagne électorale. C’est évident qu’avec tout ce tableau, il serait naïf de donner cher la peau de l’opposition.

Les déboires de l’Unir sur le terrain

C’est sans doute en comptant sur ces circonstances de faveur que Faure Gnassingbé et les siens étaient tout confiants de s’en sortir et sont restés autistes aux appels tous azimuts à la raison venant aussi bien de l’opposition, de la société civile que des hommes de Dieu et de la communauté internationale. Mais ces calculs politiciens sont en train d’être déjoués par les réalités du terrain.

C’est un secret de Polichinelle que le choix des candidats du parti a laissé des traces, à cause de l’autoritarisme de Faure Gnassingbé himself. Ce qui a causé des frustrations au sein même du parti ; d’abord au niveau des candidats écartés de la course, mais aussi au sein des populations de base dont certaines n’ont pas hésité à manifester dans la rue leur courroux. Les observateurs présageaient que cela pourrait coûter cher à l’Unir dans les urnes. Et de toute vraisemblance, la situation n’est pas près de s’améliorer ; mieux, elle empire, à en croire les indiscrétions qui nous parviennent du terrain au cours de la campagne électorale.

Le pouvoir a habitué les Togolais à des campagnes festives, avec des billets de banque et des gadgets de campagne distribués à bout de bras. Mais c’est loin d’être le cas cette fois-ci. Selon les indiscrétions, l’égérie de la République – suivez les regards – qui s’occupe souvent du financement et de la gestion des campagnes électorales du Fils, refuse de mettre les moyens et les articles commandés à disposition pour les besoins de la cause, parce que ses pions positionnés auraient été tous écartés de la liste du parti par le Prince. Une façon donc pour elle de se venger, ce qui fait que la campagne du parti est chétive. Dans certaines localités, c’est à peine un tricot et une pièce de…500 FCFA qui sont offerts aux électeurs. Nous l’effleurions déjà dans la parution d’hier, dans d’autres du Nord peint comme le fief du pouvoir, certains candidats sont purement et simplement chassés à coups de pierres. Il nous revient qu’au village natal du Prince, les femmes qui ont été invitées à aller prendre gratuitement du mil pour préparer du tchouk, la boisson locale boudent. Elles argueraient que depuis la mort du « Vieux » et surtout l’embastillement du « Gros », personne n’a plus pensé à elles, et refusent d’être utilisées comme du bétail électoral.

« Le parti de Faure Gnassingbé a des soucis, de sérieux soucis sur le terrain (…) Depuis le 06 juillet où le pouvoir a ouvert la campagne électorale dans une cacophonie totale, la mayonnaise a toujours du mal à prendre au sein de la population à la base…Pas de mobilisation ! Pas de meetings de taille ! Pas d’ambiance électrique habituelle qui caractérise les campagnes électorales dignes de ce nom…Les quelques rares meetings tenus dans le Zio, dans le Vô, dans le Wawa, dans l’Amou, à Sagbado etc. par les candidats de Unir et ceux de l’Ufc et qui sont montrés à la télévision nationale où sur les réseaux sociaux, laissent réellement à désirer. Une question simple taraude l’esprit des observateurs avisés. Où sont les électeurs togolais sur lesquels Faure Gnassingbé a compté pour lancer le processus électoral en cours ? (…) A plusieurs endroits du pays, ces candidats de Unir suscitent tellement de dégoût qu’ils sont purement et simplement chassés par la population. L’hostilité de la population vis-à-vis de ces représentants du parti au pouvoir est flagrante, très flagrante. Le ministre Christophe Tchao qui est tête de liste de Unir à Sotouboua ne nous démentira pas. Meimounatou dans le Dankpen, et Nabagou dans les Savanes, Batana dans la Kozah en ont eux aussi fait les frais. Les exemples de preuves de cette hostilité sont légion un partout dans le pays. A Sotouboua par exemple, l’on observe, paradoxalement, une montée en puissance du PSR qui mobilise plus de foules et suscite plus d’intérêt de la part de cette population qui, au départ était entièrement acquise au pouvoir en place. Si l’honorable Tchassé ne faisait pas partie de la liste de Unir à Sotouboua, il est évident que cette liste aurait déjà capitulé », écrit le confrère togoinfos.com, et de poser des questions fort légitimes : « Que se passe-t-il concrètement au sein de ce jeune parti de Faure Gnassingbé ? Manque-t-il vraiment d’onction ? Les candidats de ce parti ont-ils un problème de ressources ? Pourquoi la population se désintéresse-t-elle autant de ce parti et de leurs candidats partout où ils passent ? ».

Une chance à saisir pour le Cst et son alliée

Il faut le dire, l’Unir est en mauvaise posture sur le terrain. Visiblement le parti de Faure Gnassingbé est vomi par les populations sur lesquelles il comptait. Et ce parti n’est pas seul. L’Union des forces de changement (Ufc) de Gilchrist Olympio n’est pas mieux lotie. Au-delà des artifices faisant croire à une popularité intacte malgré la trahison de mai 2010, on semble y être bien conscient des limites du parti. C’est sans doute ce qui explique les manœuvres d’escroquerie intellectuelle, du genre monter des images de Jean-Pierre Fabre et de Patrick Lawson sur des supports à l’effigie de l’Ufc pour tromper la vigilance des populations non avisées.

Les deux partis au pouvoir qui donnaient l’impression d’être les chouchous des populations sont manifestement en très mauvaise posture. Une situation que le Cst et la Coalition Arc-en-ciel doivent pouvoir exploiter et qui joue d’ailleurs en leur faveur. Les populations souhaitaient une alliance électorale qui devrait se concrétiser par une liste commune. Mais une chose est évidente, les Togolais sont dégoûtés par la gouvernance du couple de partis au pouvoir, et à l’allure où vont les choses, ils vont le laisser transparaitre dans les urnes. Ce qui est évident, c’est que la plupart des électeurs voudront faire un vote-sanction. « …Même si vous ne faites pas campagne, nous voterons pour vous », c’est la phrase standard lancée à l’endroit de leurs candidats par les militants du Cst ce samedi au cours de la marche scellant son entrée en campagne. A défaut d’une liste commune, une entente cordiale entre les deux entités de l’opposition sur le terrain pourrait leur permettre de tirer leurs marrons du feu. Déjà elles donnent le ton, avec les appels lancés par leurs différents leaders à l’endroit des populations leur demandant de voter pour l’une des deux listes là où l’autre est absente. L’opposition a donc une bien belle carte à jouer.

Tino Kossi

 Commentaires