Le phénomène ne date peut-être pas d’aujourd’hui. Il serait un sport favori de ces individus qui passent les frontières juste pour aller voter. Ils sont porteurs de cartes d’électeurs aux couleurs togolaises et ghanéennes. Ces électeurs fictifs le feraient, selon certains observateurs en échange de billets de banque. Ils seraient très souvent sollicités par certains partis politiques pour aider à gonfler l’effectif d’autres votants potentiels.
Cette situation est souvent fréquente dans les zones frontalières. Lors de l’élection présidentielle de 2005, dans la plupart des centres de vote dans les cantons d’Aflao Sagbado et Gakli, les populations ont eu à mettre la main sur certains individus adeptes à ce phénomène. Ils sont bien identifiés surtout avec les couleurs politiques des T-shirts qu’ils avaient portés et les véhicules qui les transportaient. Certains parmi eux avaient été passés à la vindicte populaire. Bizarrement, ceux-ci seraient des citoyens du Ghana voisin.
Cette fois-ci, c’est le parti d’opposition Ghanéenne, NPP (New Patriotic Party) qui a constaté le phénomène à l’analyse comparative des fichiers électoraux des deux pays. L’on peut se demander comment ils ont pu obtenir les fichiers électoraux du Togo que même des partis politiques de l’opposition togolaise n’en disposent. La NPP dit avoir détecté plus de 76 286 électeurs fictifs inscrits sur les fichiers électoraux du Ghana et du Togo.
“Notre équipe d’investigation a obtenu le fichier électoral togolais qui a été affiché publiquement avant les élections de 2015 au Togo. En utilisant la technologie de reconnaissance biométrique faciale, le système a trouvé 76,286 enregistrements des mêmes personnes, avec les mêmes noms et visages” a déclaré le vice-président du NPP, Dr Mahamudu Bawumia, dans une conférence de presse tenue mardi dernier par le parti.
Selon Dr Mahamudu Bawumia, ces résultats ne portent que sur 10% du fichier électoral togolais. La NPP exige alors, sur la base de ces résultats, une révision du fichier électoral ghanéen avant les prochaines élections prévues en 2016 au Ghana.
Selon la NPP, la plupart des photos des citoyens togolais détectées sur le fichier du Ghana, sont numériques c’est-à-dire obtenues à partir de photos et de documents existants qui ont subi des traitements donnés. “Nous avons effectivement une situation incroyable d’un bureau de vote dans la circonscription sud à Ketu où la plupart des photos sur le registre des électeurs ont été numérisées.
La question est donc comment ces images numérisées sont entrées dans le fichier électoral ghanéen. Cela ne pouvait être fait que par des personnes avec les autorisations de sécurité nécessaires pour le faire. La preuve est donc incontestable que les électeurs du Ghana registre a été compromise”, a conclu Dr Mahamudu Bawumia.
Ce lundi, une conférence de presse a été organisée à la maison de presse au Togo pour exposer les preuves de cette situation et sensibiliser les populations togolaises à éviter cette usurpation de nationalité qui sont passibles d’emprisonnement.
Comme relevé dans le développement, il faudra attirer l’attention des partis politiques qui s’adonnent à cette pratique pour frauder et imposer un semblant de victoire aux populations. Un comportement généralement propre aux partis au pouvoirs qui ne font pas l’unanimité au sein des citoyens, de part leur façon dictatoriale et opaque de gérer les affaires des pays.... suite de l'article sur Autre presse