Le président du Nouvel engagement togolais (NET), Gerry Taama ne ménage plus le CAP 2015 et son parti majoritaire, l’Alliance nationale pour le Changement (ANC) dirigé par Jean-Pierre Fabre. M. Taama a appelé dimanche au micro de LCF, le CAP 2015 reconnaître la responsabilité du peuple togolais et de réviser sa méthode de conquête de pouvoir.
L’ancien officier des Forces armées togolaises (FAT) a accusé l’ANC de se donner systématiquement dans la diabolisation, une méthode qui n’a pas permis de conquérir le pouvoir depuis plus de vingt-cinq ans. Gerry Taama a demandé à ses pairs d’abandonner la diabolisation et de repenser la lutte.
« Cette mentalité de l’exclusion n’a pas marché depuis 25 ans, ni permis de gagner les élections dernières et elle n’est pas conforme à celle de la majorité des Togolais », a-t-il déclaré.
M. Taama précise que cette pratique n’a pas avantagé l’opposition mais lui fait plutôt perdre du terrain. Il prédit la fin de ce courant extrémiste dans les rangs de l’opposition dans la décennie qui vient.
Le patron du NET analyse la vie sociopolitique du Togo avant cette élection présidentielle et pense que dans un autre pays, le président sortant aurait eu des difficultés pour se faire réélire.
«Si le Togo était un autre pays, avec le climat politique et la fronde sociale que le pays a connue avant l’élection présidentielle, le président sortant aurait moins eu des difficultés, soit en termes de taux de participation ou en termes de suffrages exprimés à son endroit, ce qui n’a pas été le cas au Togo», a-t-il dit.
Gerry Taama prévient ses pairs de l’opposition de ce qui pourrait arriver s’ils ne repensent pas la lutte politique pour la conquête du pouvoir.
«Ce que l’opposition fait jusqu’à présent n’a pas marché et si elle continue ainsi, sur les quatre-vingt-onze (91) députés à l’Assemblée nationale, la majorité au pouvoir pourra avoir 90 députés prochainement et personne ne crierait », a-t-il dit indiquant que cette situation marquera un retour à un parti unique de fait.
Sur la question des réformes politiques et sur la nouvelle position du CAP 2015, Gerry Taama dénonce une complicité de ce regroupement dans l’échec des réformes avant la présidentielle 2015. Le patron du NET accuse le CAP 2015 et l’ANC d’avoir œuvrer pour la pérennisation du régime UNIR qui part pour rester à la tête du pays pour les quinze années à venir.
«On avait l’occasion unique d’avoir les réformes en acceptant d’avaler les couleuvres de la candidature de Faure Gnassingbé. Mais on a dit que Faure Gnassingbé de devrait pas être candidat et on a bloqué les réformes. Aujourd’hui, Faure a été aux élections et nous en avons au moins pour 15 ans», a regretté Gerry Taama.
L’ancien candidat à l’élection présidentielle pense qu’avec la limitation de mandat, Faure Gnassingbé serait actuellement dans son premier nouveau mandat.
La responsabilité incombe uniquement au courant extrémiste de l’opposition qui a bloqué les réformes, a-t-il conclu.