Le Etats africains, dont les économies ont été affectées par la baisse des prix des matières premières, devraient se doter de fonds souverains pour mieux résister aux prochains chocs, a recommandé le nouveau président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina. «Les fonds souverains permettront aux pays africains d'avoir des tampons fiscaux et des liquidités pour faire face à ce genre de chocs», a affirmé M. Adesina, 55 ans, qui a pris ses fonctions le 1er septembre.
«L’actuel choc ne sera pas le dernier. Il y aura beaucoup de turbulences sur les marchés à l'avenir», a prédit l’ancien ministre nigérian de l’agriculture dans un entretien accordé l’agence Bloomberg.
M. Adesina, qui a remplacé l’économiste rwandais Donald Kaberuka à la tête de la BAD à l’heure où la chute des cours de brut risque de plomber la croissance des économies des pays africains producteurs de pétrole à l’instar de l’Angola et du Nigeria, a également fait remarquer que la dépréciation des monnaies africaines va augmenter le coût du service de la dette, indiquant que son institution contribuera à promouvoir les emprunts domestiques et régionaux destinés au financement des infrastructures.
«Nous pouvons faire beaucoup plus en termes de mobilisation des ressources intérieures, ce qui va limiter les émissions d'obligations libellées en devises», a-t-il dit.
Selon les prévisions de la banque d’investissement Renaissance Capital, l’Afrique subsaharienne devrait voir sa croissance ralentir à 3,5 % cette année contre une moyenne de 5,5 % par an au cours des quinze dernières années.