Les premiers chiffres relatifs à l’impact du ralentissement de la croissance économique chinoise sur l’Afrique commencent à tomber. Les importations chinoises en provenance du continent ont plongé de 40 % sur un an en juillet dernier, a rapporté le Financial Times le 30 août, citant une note de recherche du cabinet d’audit et de conseil londonien Fathom Consulting.
«La chute des prix du pétrole et des métaux a déjà frappé les plus grosses économies d'Afrique, dont le Nigeria et l'Angola, respectivement premier et deuxième exportateurs de pétrole brut ainsi que l'Afrique du Sud», note le quotidien britannique.
Le Nigeria et l'Angola prennent la décélération chinoise de plein fouet mais la crise n'épargne pas les autres économies d'Afrique subsaharienne, une région globalement très dépendante des revenus du pétrole et des matières premières. En effet, «les huit pays exportateurs de pétrole représentent environ 50 % du PIB régional», selon le Financial Times.
La baisse des cours de matières premières n’est pas l’unique canal de transmission à l’Afrique des effets néfastes de la baisse de régime que connaît l’économie chinoise.
«Dans le cas de la Chine, il y a plus d'une dynamique en jeu. Outre la dépression des prix des matières premières, il existe un impact négatif sur le commerce et les investissements directs étrangers, y compris le financement des infrastructures», analyse le directeur de la banque d’affaires et d’investissement Rothschild pour l'Afrique subsaharienne, Martin Kingston.
De plus, certaines économies comme le Kenya, le Sénégal, la Zambie, le Rwanda ou encore le Ghana sont exposées à un risque exogène grandissant, car elles ont émis des obligations en devises étrangères. Leur dette risque donc de grossir. Seule solution pour l'Afrique: atténuer sa dépendance à l'égard de la Chine, en attirant des capitaux d'autre provenance et en trouvant d'autres soutiens pour développer ses infrastructures.