Agbéyomé Kodjo ou les pitreries d’un cerf-volant en quête d’identité politique

Politique

Publié le vendredi 11 septembre 2015 | L'Alternative

© aLome.com par Lakente Bankhead
Agbéyomé Kodjo ne sera pas candidat à la présidentielle 2015
Lomé, le 31 janvier 2015. Hôtel Sancta Maria. Investi comme Président de la formation politique OBUTS (Organisation pour Bâtir dans l`Union un Togo Solidaire) à l’issue d’un congrès de deux jours, Agbéyomé Kodjo a indiqué samedi dernier qu`il ne sera pas candidat à la présidentielle de cette année. L`ancien premier ministre a justifié son choix par la multiplicité des candidatures au sein de l’opposition.

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«Le bilan de Faure Gnassingbé, c’est le nombre de ses enfants et maîtresses »
«Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément».

C’est par cette citation de Nicolas Boileau-Despréaux que la Rédaction de L’alternative tient à rebondir sur un supposé droit de réponse du sieur Agbéyomé Messan Kodjo balancé sur les réseaux sociaux suite à une chronique parue dans notre parution N° 453 du 1er septembre 2015 titrée : «Agbeyomé, le mythomane, sur la grande avenue de ses amours perdues ». Visiblement, le Président du micro parti OBUTS se trouve dans une course pour l’obtention du prix Nobel des droits de réponse. Le quotidien Liberté en avait déjà eu pour son compte, avec des expressions sorties d’un dictionnaire probablement de l’OBUTS : « Dazibao, écumes blablateuses, confus en diable etc. ».

Le journal Le Correcteur en a également eu pour sa dose, toujours avec les mêmes expressions. C’est donc le tour de L’Alternative de passer au laboratoire du « gromologue ». Nous ne verserons ni dans les injures, encore moins dans les mots dont personne ne maîtrise le vrai sens pour rebondir sur le supposé droit de réponse d’Agbéyomé Messan Kodjo. Comme le dit si bien Boileau-Despréaux, nous ferons usage d’un langage aussi simple et facile pour décortiquer cette sortie.

D’abord Agbéyomé Messan Kodjo s’affuble toujours des titres ronflants de Directeur général du Port, ancien ministre, ancien Premier ministre, ancien président de l’Assemblée nationale. C’est tout à son honneur. Mais lorsqu’on a occupé autant de fonctions, qu’on se proclame à tout vent un homme d’Etat expérimenté, le seul au Togo, et qu’on a été surtout législateur, nous trouvons curieux qu’on ignore que conformément au code de la presse et de la communication, ce qui est communément appelé « Droit de réponse » s’adresse exclusivement au journal incriminé qui a l’obligation de le rendre public; et que ce n’est qu’à défaut qu’on peut saisir les instances appropriées ou le publier ailleurs. Qu’à cela ne tienne, nous lui rappelons à toutes fins utiles les articles du code de la presse et de la communication.

Articles 46 et 47 : «Toute personne physique ou morale ayant fait l’objet d’une information contenant de faits erronés, des assertions ou des déclarations malveillantes de nature à causer un préjudice moral ou matériel, dispose d’un droit de réponse », «La réponse doit être publiée dans un délai de deux jours après sa réception par un quotidien, et dans le numéro suivant pour les autres périodiques de la presse écrite». Il pourra s’y référer pour un prochain droit de réponse, cela participerait de notre point de vue à rehausser tant soit peu sa prétendue posture d’homme d’Etat.

A la Rédaction de L’Alternative, nous ne faisons aucune obstruction à la publication des droits de réponse. C’est d’ailleurs un exercice auquel nous nous accommodons bien dans le strict respect de la loi. L’ex-ministre de la Communication et de la Culture, Anaté Koumealo pourrait le certifier (sic). Parlant justement de son expérience d’homme d’Etat, des soi-disant postes prestigieux qu’il a occupés, il arrive parfois pour le plus idiot du quartier de se poser la question de savoir s’il existe réellement une fierté à se réclamer constamment des postes qu’on aurait occupés sous une dictature implacable, comme celle de Gnassingbé Eyadéma avec l’état catastrophique dans lequel il a laissé le pays. Sous d’autres cieux, et dans les mêmes conditions et moins que ça, des personnalités d’une certaine conscience occultent ces expériences de leur CV.

A la lecture du droit de réponse, voilà ce que nous sommes aux yeux du Président de l’OBUTS : « Un vulgaire et prétentieux diseur de Phébus, alignement amphorique serti de pédanterie brouillonne, poubellière, ordurière et chiffonnière, galimatias ankylosé, scribouille confuse en diable, piou piou ignorant, tartuffe ».

Ce qu’Agbéyomé Messan Kodjo a oublié de dire à ceux à qui il a adressé son droit de réponse, parce qu’il n’en a d’ailleurs pas le courage, ce sont les services du « vulgaire et prétentieux diseur de Phébus» qu’il sollicitait, parfois à la limite du harcèlement, pour passer ses interviews, ses réflexions, ses tribunes, ses diatribes contre le régime et ce, depuis que son « OBUTS » avait été menacé de dissolution par ses bienfaiteurs d’aujourd’hui. Il a passé sous silence le soutien sans faille que lui a apporté une partie des médias, y compris notre Rédaction lorsqu’il était traîné dans boue, traité comme un banit de grand chemin par la soldatesque au service du pouvoir.

A l’époque, nous n’étions pas à ses yeux de vulgaire scribouillard. Il a enfin oublié de préciser, peut-être parce que sa mémoire flanche ou parce qu’il est un adepte du mensonge ; les nombreux échanges qu’il a toujours souhaité avoir avec le «vulgaire et prétentieux diseur de Phébus» sur l’actualité politique. Lorsque l’ancien ministre d’Eyadéma, de jour comme de nuit, sollicitait les services de L’Alternative, il ne s’était pas rendu compte que ce journal était une chiffonnière, une poubelle tenue par « un vulgaire et prétentieux diseur de Phébus ». Le journaliste étant en quelque sorte un archiviste, nous nous ferons le plaisir, au moment venu, de mettre sur la place publique, histoire de rafraichir un peu sa mémoire, les mails qu’il a toujours pris soin d’envoyer à notre Rédaction.

Ces observations faites, revenons sur le fond du fameux droit de réponse ou droit de «gromologie» du Président de l’OBUTS. Lorsqu’on l’analyse, on se fait une idée des effets que la chronique du 1er septembre, qui du reste, est une psychanalyse de l’homme, son parcours, ses choix et orientations politiques, a eu sur sa personne. Les «gros mots» auxquels il a eu recours et les
confusions dont il fait montre sont révélateurs d’une perte de sang froid. « Souffrez d’apprendre que je suis un homme politique responsable, républicain et expérimenté, qui occupa d’éminentes fonctions et que je suis disponible à apporter ma contribution, si besoin pour faire avancer mon pays, et pour servir l’intérêt général. La réorientation républicaine et le discernement politique amorcés par la formation politique OBUTS furent publiquement annoncés et médiatisés. Dès lors, je n’ai nulle intention de camper une posture sectaire et j’assume tout ! Par ailleurs, je n’ai à me justifier d’absolument rien», a débité sans scrupules Agbéyomé Messan Kodjo.

Que Monsieur l’éminentissime Président, du haut de ses anciennes éminentes fonctions, de son expérience que personne d’autre au Togo n’a, souffre aussi qu’on lui rappelle que dans l’action publique, que l’on soit au pouvoir ou dans l’opposition, c’est un devoir élémentaire de justifier ses prises de positions, le choix des opportunités. S’en détourner ou feindre de ne pas le savoir ne fait pas de soi un homme d’Etat ou l’éminentissime responsable politique que l’on prétende être, car il serait trop facile pour des hommes politiques de changer fondamentalement de posture ou de veste sans apporter des justifications pertinentes de leurs choix. Passer alors ses entourloupes à la loupe dans une analyse n’a rien de sentencieux. C’est son devoir de faire des choix politiques, c’est autant notre devoir de journaliste de les analyser.

Dans ses démonstrations vaseuses, il affirme : « Sur le fond, le diseur de Phébus ignore à nul doute que dans les démocraties avancées, lorsque le Président de la République en fonction effectue une visite officielle à l’étranger, il est de tradition constante, qu’à son invitation, l’on retrouve au rang de la délégation l’accompagnant, des hommes politiques, des chefs d’entreprises, des artistes et intellectuels qui sont notoirement d’un bord politique ouvertement opposé au sien ! Pour autant, c’est l’image de la Nation dont le Président de la République est l’incarnation qui est représentée à l’étranger avec la délégation l’accompagnant».

Il a peut-être raison, sauf que c’est le même Agbéyomé Kodjo qui s’était fendu des attaques et déclarations les plus ignobles sur Faure Gnassingbé que nous rappelons ici. Florilège ! « Je ne servirai jamais Faure Gnassingbé qui a trucidé 100 Togolais pour prendre le pouvoir » ; « Faure Gnassingbé est un délinquant selon un président africain» ; « Je connais Faure Gnassingbé mieux que quiconque, il ne peut pas exercer cette fonction. Il est le fils de son père, mais il n’a pas de charisme, la capacité de travail et d’anticipation de son père.

Il était député quand j’étais Président de l’Assemblée nationale et il m’a accompagné lors de certaines de mes missions internationales. Je l’ai vu à l’oeuvre et je sais qu’il n’a pas les canons nécessaires pour prétendre incarner une nation. On ne bondit pas du néant pour atterrir au sommet, surtout lorsqu’on a une addiction à la fête et aux plaisirs hédonistes de la vie. Où était Faure Gnassingbé lorsque nous nous battions aux cotés de son père qui avait perdu tous les leviers de commande de ce pays alors humilié et abandonné ? Où était-il lorsqu’au plus fort moment de la crise post-conférence nationale, son père nous appela au secours ? Aujourd’hui Faure se croit tout permis et pense qu’il a droit de vie ou de mort sur tous. Quelle insolence !

C’est le comble de l’effritement des valeurs qui scellent notre vouloir vivre ensemble »; « Comment peut-on passer de 7% à 30, 40, 50% quand du moins Faure a le bilan qu’il a ? C’est sur le nombre de maîtresses ou le nombre d’enfants qu’il a fabriqués, le nombre de voyages à l’étranger qu’on va le juger ? C’est par rapport de toutes les façons à comment il a cassé sa propre famille biologique, la manière dont il a cassé le RPT, la manière dont il a divisé l’armée qu’on va lui donner le pouvoir ? » ; « Ceux qui dirigent le Togo sont des voleurs. Faure n’a aucune notion de gestion ». Alors quand on a pris plaisir à dire tout de Faure Gnassingbé et bien d’autres, comment peut-on facilement se retrouver dans les mêmes voyages officiels du même chef d’Etat sous un fallacieux prétexte de courtoisie républicaine, de réorientation républicaine ou de discernement politique ?

Georges André Malraux disait : « On ne fait pas de politique avec de la morale, mais on n’en fait pas davantage sans». Visiblement, et de toute évidence, il n’y a qu’Agbéyomé Messan Kodjo qui se délecte de faire la politique au Togo sans aucun principe, ni éthique ni morale. Il est un cerf-volant qui évolue au gré du vent, capable de ravaler sans honte aucune, ses vomissures nauséabondes d’hier. Quand Agbéyomé Messan Kodjo, le chantre du victago se mettait en transe tel un adepte sorti d’un couvent et se répandait en spectacle dans les meetings de l’opposition, sur les radios privées de Lomé, en couvrant Faure Gnassingbé de diatribes, d’insultes, bref de tous les noms d’oiseaux, avait-il perdu les repères d’éminent homme politique ? Etait-il conscient ou dans un état second (sic) ? Etait-il en manque de discernement ou s’était-il laissé aller au populisme comme les autres ? On ne peut pas aller si loin dans l’adversité, entrainer des populations dans une aventure pareille avec tous les risques et se retrouver un beau matin dans les valises, sourire aux lèvres, de celui qu’on pourfendait et prétendre qu’on n’a aucune justification à donner à l’opinion.

Du reste, les exemples qu’il aligne du Sénégal au Burundi, du Zimbabwe au Benin en passant par la Guinée ne peuvent en aucun cas légitimer son mercato politique au Togo. Dans ces pays qu’il a pris soin de citer, aucun opposant ne s’est fendu de déclarations publiques pour soutenir ostensiblement son adversaire. Vouloir s’en prévaloir pour se dédouaner ou justifier sa posture actuelle relève d’une crapulerie politique.

Agbéyomé Messan Kodjo, un homme en perte d’identité politique

Avril 2015. Alors qu’il avait refusé une investiture de son parti à travers une théâtralisation dont lui seul a le secret, Agbéyomé Messan Kodjo s’est lancé dans une campagne électorale discrète au profit de Faure Gnassingbé. Le 25 avril à Tokpli, son village, son domicile était transformé en quartier général d’UNIR avec tous les gadgets. Bien plus il s’est offert en spectacle dans le village à bord de sa voiture en demandant aux populations de « serrer à droite », en d’autres termes, voter Faure Gnassingbé. En compagnie d’un individu qui tenait une sacoche remplie de cartes d’électeurs, il influençait au vu et au su de tout le monde, le scrutin en faisant voter des étrangers et mineurs, en complicité avec les délégués des bureaux de vote. Lorsque la question lui a été posée plus tard sur le rôle qu’il a joué dans le Yoto, sans scrupules aucune, il a répondu à son interlocuteur qu’on a juste sollicité son expertise et que jamais de la vie, Jean-Pierre Fabre, candidat du CAP 2015 ne gagnera dans son fief. Un supposé fief où lui-même n’a jamais réussi à s’imposer depuis des années avec son OBUTS dont le score à chaque élection oscille entre zéro et moins l’infini.

Cet exploit réalisé, Agbéyomé Kodjo Messan se voyait déjà à la Primature. Au nom d’une promesse, on ne sait de qui, il avait d’ailleurs commencé à récolter des CV des gens depuis que l’ex-Premier ministre Arthème Ahoomey-Zunu était hospitalisé à Paris. Après plusieurs semaines de tractations, c’est finalement Komi Selom Klassou qui a été nommé au poste de Premier ministre. Le Président de l’OBUTS a accusé le coup, mais en animal politique rusé et versatile, il était le premier à se fendre d’un communiqué et dire tous les biens du monde du natif de Notsè. Mais en privé, c’est toute une autre personne qui parle. Il a confié à des gens que Selom Komi Klassou qu’il a pris pour une première fois dans son gouvernement en 2002 est un incompétent notoire, un homme qui n’a aucune maitrise des dossiers, et qu’avec les attentes dans le pays, il ne lui donnait pas 6 mois à la Primature. Sacré Agbéyomé ! Quelle duplicité ? De Faure Gnassingbé, Agbéyomé Kodjo ne dit que du bien depuis ! C’est normal, puisqu’on ne pense pas de la même manière dans une chaumière que dans un château. Mais en privé, pense-t-il autant du bien de Faure Gnassingbé ? Pas si sûr.

« Les planificateurs du cercle intérieur » qui tiennent le bulletin de santé de Faure Gnassingbé et qui font circuler des informations sur une probable disparition du fils héritier suivie d’une période trouble à la suite de laquelle le Togo va connaitre une ère de liberté et de lumière d’ici la fin de l’année, le Président de l’OBUTS doit en savoir quelque chose, tout comme ses amis de la diaspora qui s’agitent dans le même sens à travers leurs mouvements respectifs. Nous n’en dirons pas plus, du moins pour l’instant. Mais l’homme n’est pas à son premier coup. Le 30 novembre 2012, Agbéyomé Messan Kodjo était à Paris lorsque la rumeur de la mort de Faure Gnassingbé s’est répandue comme une trainée de poudre. Il s’en ait abondamment réjouis passant des dizaines de coups, de fil pour informer le monde entier.
Nous reviendrons sur les détails au moment opportun. C’est également lui qui envoyait un pseudo-pasteur ou prophète sur les médias pour nous abreuver d’une prophétie de 1946 qui s’accomplirait avec la mort de Faure Gnassingbé, avant la fin de son deuxième mandat. Souhaiter la disparition naturelle d’un adversaire politique pour espérer rebondir est non seulement une preuve de lâcheté, mais aussi d’indécence et de faillite morale. Si tel est le fond de la pensée de celui qui est caricaturé d’opposant « yom-la », il attendra longtemps, parce qu’aujourd’hui il n’y a pas de maladie que les progrès de la médecine ne semblent circonscrire, surtout quand le patient a des moyens financiers suffisants. Dévoré par une ambition maladive, il est prêt à tout pour revenir aux affaires. Depuis sa fameuse et pseudo-réorientation républicaine, son micro parti est devenu une ONG de balayage des rues et du nettoyage des lieux publics dans l’attente d’une suite favorable. Même si son parti s’invite dans l’entretien permanent de la chambre à coucher de Faure Gnassingbé, l’attente d’une suite favorable risque d’être longue, très longue.

Son départ du RPT en 2002 n’était motivé par aucune conviction, mais beaucoup plus par le refus de feu Gnassingbé Eyadema de faire de lui un dauphin. Il a cru se rattraper dans l’opposition, mais plus de 7 ans après la création de son OBUTS, il s’est rendu compte que les Togolais ne sont pas disposés à lui offrir la première place dans l’opposition. Ces Togolais qui n’ont pas encore oublié les actes qu’il a posés à l’époque pour faire entorse au processus démocratique, notamment ses menaces de faire arrêter le Premier ministre d’alors Joseph Kokou Koffigoh, les événements de Fréau Jardin et bien d’autres.

Agbéyomé Messan Kodjo, c’est plus un homme aigri que de conviction. Il croit revenir si facilement aux affaires en oubliant que le système que lui-même a contribué à mettre en place, n’est pas souvent disposé à reprendre ceux qui, à un moment donné, ont choisi de façon ostensible la rupture. A défaut de devenir Président de la République, il compte au moins revenir à la Primature. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il avait refusé en novembre 2013 d’apposer sa signature sur le rapport d’enquête du CST (Collectif « Sauvons le Togo ») sur les incendies des marchés. Il s’était confié à un confrère que sa signature au bas de ce document devrait compromettre sa nomination au poste de Premier ministre au moment où Ahoomey-Zunu semblait être emporté par la maladie. C’est le même objectif qui le poussait à cette époque déjà à s’engouffrer à l’arrière de la voiture aux vitres teintées d’un confrère pour aller à la rencontre des sécurocrates et conseillers de Faure Gnassingbé dans une villa à la cité OUA. C’est toujours pour le même objectif qu’il se fait traiter par une supposée intime de Faure Gnassingbé, originaire de la même préfecture que lui et portant un patronyme à consonance ivoirienne. Et lorsqu’on se complait dans cette nouvelle posture, on ne peut plus s’affubler le titre d’opposant.

Agbéyomé Messan Kodjo, c’est l’homme aigri qui retourne vers ses amours perdues. Mais la morale recommande qu’après avoir dit tout le mal qu’il pense de Faure Gnassingbé, son incompétence, ses jouissances dionysiennes et hédonistes, ses prodigalités, sa gabegie, il fasse profil bas.

Nous n’avons aucune fixation sur sa personne, le nombre de cigarettes qu’il fume par jour ne nous intéresse pas tout comme nous ne cherchons pas à savoir s’il a finalement trouvé la carte grise de la Toyota Land Cruiser qui lui a été donnée par le pouvoir dans le processus de rétablissement de ses droits. Nous faisons juste des analyses pour confronter ses propos aux actes qu’il pose. Le faire pour lui et tant d’autres hommes politiques ne serait pas un crime de lèse-majesté. Pour le reste, il peut toujours, dans son manteau d’homme d’Etat le plus expérimenté du Togo, s’offrir en injures, en spectacles avec des expressions dont lui seul il a le secret. L’exercice auquel il nous soumet nous est familier, et c’est avec plaisir et même abnégation que nous lui opposerons les arguments qu’il faut.

Nous espérons, comme il a la faiblesse de fondre rapidement en larmes, comme ce fut le cas à la Conférence nationale et même aux négociations de Paris qui ont abouti à la création du FRAC (Front Républicain pour l’Alternance et le Changement), il ne se mettra pas à chaude larmes lorsque les choses sérieuses seront étalées sur la place publique. Agbéyomé Messan Kodjo est un homme politique, nous, nous sommes des journalistes et on verra bien qui laissera des plûmes dans cet exercice. Car comme on le dit si bien du côté d’Abidjan, « là où il pense qu’il se cache, c’est là nous on dort ».

Pour son prochain droit de réponse, nous lui suggérons de se rappeler ses slogans favoris : «Agban Agbodji, Agban Agbodji, Faure vi bé Agban Agbodji ! Vitagoooooooooooo ». Sans rancune!

Ferdi-Nando
L’ALTERNATIVE – N°456 du 1 1 Septembre 2015

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