Rarement une campagne électorale aura autant attiré peu de monde dans la capitale togolaise, Lomé. C’est le cas des législatives 2013, même si les principales écuries de partis politiques ont choisi d’aguicher l’électorat plus en campagne que dans les grandes cités du Togo. D’un côté comme de l’autre, on explique ce choix par « des habitudes électorales figées dans les principales agglomérations du Togo qu’il est presque impossible de modifier en l’espace de quelques jours de séduction politique».
Du côté des candidats d’Unir (formation au pouvoir) dans la circonscription électorale du « Grand Lomé » (qui embrasse Lomé-Commune et la préfecture du Golfe), on n’a de cesse d’embrayer sur les « grandes réalisations infrastructurelles à mettre à l’actif du président Faure Gnassingbé depuis 2005 ». Et « on promet de continuer ces chantiers, de les dupliquer et de les améliorer, si Unir décroche la majorité dans le prochain Parlement », explique entre autres Mme Dagban-Zonvide, tête de liste Unir dans le « Grand Lomé ».
Du côté de l’Opposition, tout singulièrement du CST (Collectif sauvons le Togo), on participe au scrutin du 25 juillet avec un grand sentiment d’insatisfaction, après le dernier dialogue inter-togolais du 5 au 9 juillet 2013. « La Déclaration présentée comme consensuelle par le Gouvernement et rendue publique le 9 juillet dernier a été faite sans des réponses à un certain nombre de questions politiques que nous avons soulevées. Devant le blocage dans les discussions, nous avons demandé en vain à rencontrer directement le président Faure Gnassingbé le 10 juillet. Depuis cette date, nous n’avons pas de suites provenant de la Présidence, et le président est introuvable », dénonce le coordinateur général du CST, Me Zeus Ajavon.
Une dénonciation qui fonde la défiance politique qu’il lance à Unir le 25 juillet : « Unir ne se remettra jamais des résultats des prochaines joutes électorales, s’il maintient la date du scrutin sur le 25 juillet», prévient Me Ajavon. « Pour ce faire, il faut de la vigilance durant le dépouillement ; tout se joue dans les CELI (Commissions électorales locales indépendantes) où on organise habituellement la fraude », rappelle Jean-Pierre Fabre, président de l’ANC, principale formation politique du CST. « Même sans réforme de l’actuelle CENI (Commission électorale dont 14 des 17 membres sont favorables aux partis présents dans l’actuel gouvernement togolais), je monterai personnellement la veille à leur siège pour m’assurer de la véracité de leurs travaux finaux, en prélude à la proclamation des résultats », lance confiant, Zeus Ajavon.
« Nous devons nécessairement obtenir les 10 sièges en jeu à Lomé, et il n’est pas question de laisser perpétrer à nouveau des fraudes électorales comme en 2007 », renforce Jean-Pierre Fabre.
« Nous n’avons pas arraché beaucoup d’acquis durant le dernier dialogue mais nous irons aux élections avec la détermination du peuple de les remporter. Nous avons un handicap de 9 sièges sur Unir avant ces élections à cause de l’invalidation de la liste CST à Kara par la Cour constitutionnelle, alors même que cette juridiction n’a pas compétence à le faire », précise davantage M. Fabre.