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Entretien avec Nicodème Habia, ancien député et défenseur des droits de l’Homme sur la situation sociopolitique au Burkina Faso
Publié le dimanche 20 septembre 2015  |  Horizon news


© aLome.com par Lakente Bankhead
Nicodème Habia, ancien député et responsable de l`UFC.


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Les projecteurs sont une fois encore braqués sur le Burkina Faso « le pays des Hommes Intègres ». La transition qui est en cours, est en passe d’être remplacée par une autre transition menée par le Général Gilbert Diendéré. Nicodème Habia, politicien et défenseur des droits de l’homme, condamne ce coup de force et encourage les Burkinais à continuer la lutte.
Horizon-news : Depuis 48, le Burkina Faso est dans l’impasse politique. En temps que politicien avisé, quel regard portez-vous sur cette attaque ?

Nicodème Habia : Ce qui se passe au Burkina Faso nous interpelle tous. Ce que le Gal Diendéré et ses acolytes sont en train de faire est très grave pour le peuple africain en général et celui burkinabé en particulier. Ce qui se passe au Burkina est impardonnable. La justice devrait publier les résultats de l’enquête sur la mort de Thomas Sankara. Selon nos informations, Diendéré a été à la base de plusieurs assassinats dans le pays; raison majeure, selon moi, de ce coup de force. Mais, je connais bien la société civile burkinabè : ce sont des personnes organisées et disciplinées et elles sont prêtes à tout donner pour la libération de leur pays. Ceux d’entre eux que j’ai contactés m’ont confirmé qu’ils ne baisseront pas les bras pour restaurer la démocratie et j’en suis convaincu. Comme l’a dit quelqu’un, « la volonté populaire finit par triompher ». Je crois en cette bonne volonté au niveau de la population burkinabé.

HN : Les putschistes disent vouloir rétablir l’ordre électoral puisque le processus actuel écarte certaines personnes du scrutin présidentiel. Ne croyez-vous pas que le Conseil National de Transition contient en son sein les germes de cette rébellion ?

NH : Evidemment. Je trouve que le conseil de transition s’est laissé un peu trop aller en laissant la main libre aux anciens du régime de Compaoré. Mais je n’accuse pas Kafando et son gouvernement. Je suis plutôt contre Diendéré et ses alliés. Il y a une main noire derrière ces événements. Je fais allusion, en disant cela, à Blaise Compaoré et les anciens de son pouvoir. Il est important, pour nous, de soutenir le peuple burkinabé dans cette étape difficile de son histoire.

HN : Quelle doit être l’action de la société civile et celle du peuple burkinabè face à ces putschistes ?

NH : Pour moi, en ce qui concerne la libération d’un pays, tous les moyens sont bons. La société civile burkinabé doit s’organiser pour dire non à cette minorité. La population, de son côté, doit continuer la lutte. Il y aura des morts mais la victoire reviendra au peuple.

HN : La communauté internationale a condamné ces actes. Pour vous, quelle doit être la première action que doit mener la communauté internationale

NH : J’ai suivi François Hollande et il a été claire : il a demandé le rétablissement de l’ordre établi. Il faut que la communauté internationale aide le peuple burkinabé à remettre Kafando à sa place.

HN : Les dernières sorties médiatiques de Djibril Bassolé et du chef de file de l’opposition révèlent une certaine discorde entre les acteurs eux-mêmes. Pensez-vous que cet état de choses conduira à une sortie de crise ?

NH : Je n’ai pas ma langue en poche. Djibril Bassolé est resté avec Compaoré jusqu’à la dernière minute. Des personnes de ce genre ne sont pas claires. Le peuple doit se définir un objectif clair et tout faire pour l’atteindre.

HN : Blaise Compaoré pourra-t-il profiter de cette situation pour revenir dans la sphère politique burkinaise ?

NH : Je ne crois pas. Connaissant la détermination du peuple burkinabé, il se battra contre cela.

HN : Comment voyez-vous cette immixtion de l’armée dans les affaires politiques en Afrique?

NH : C’est intolérable et inconcevable. Chacun doit jouer sa partition. Le cas du Mali, Guinée, Nigeria, Cote d’Ivoire sont des exemples sur le continent avec toutes les conséquences incalculables sur les pauvres populations. Le Burkina, actuellement avec ses nombreux décès, on parle déjà de 17 officieusement. La population a-t-elle demandé à l’armée cette mission de renverser le pouvoir du Conseil national de transition ? C’est toujours l’armée qui joue le rôle négatif. Nous devons tout faire pour que l’armée n’intervienne pas dans les affaires politiques. Au Ghana, John Rawlings a réussi cela en mettant en place des institutions fortes. Nous devons, dans notre pays, commencer à nous organiser pour le combat contre cet état de choses.

HN : Quel message adressez-vous au peuple burkinabé en guise de mot de fin ?

NH : J’adresse mes mots d’encouragements au peuple burkinabé qui se bat comme il faut. Une radio pirate a été créée hier selon nos informations, le rappeur Smoky aussi a fait un appel intéressant au peuple et à l’armée. Nous sommes de tout cœur avec eux.
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