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Pour un chantier de 26 milliards, les ministres Ayassor et Gnofam ont encaissé une retro-commission de 10 milliards de fcfa
Publié le dimanche 20 septembre 2015  |  Togo News


© aLome.com par Parfait
L`élargissement de la voie Colombe de la paix-Aéroport de Lomé produit des mécontents qui réclament leurs droits
Lomé, le 03 septembre 2015. Grande salle du Collège Saint Joseph. Les riverains touchés par l`élargissement de la voie Colombe de la paix-Aéroport de Lomé crient leur exaspération à l`approche de l`expiration de la mise en demeure à eux signifiée par l`Etat pour libérer l`emprise de cette voie.


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CECOGROUP :la victime-coupable de l’impossible bitumage de la route Lomé-Vogan-Anfoin

Le Togo commeil va, le sulfureux monde des BTP est un volcan imprévisible. Chaque route bitumée a son jardin secret, même les chantiers à peine lancés sont assez vieuxpour avoir leur petite histoire. Et quand les BTP s’invitent dans la cour dugéant CECOGROUP, l’actualité est encore dense. Depuis un temps, les travaux publics exécutés par la filière BTP de CECOGROUP retiennent notre attention.


Le chantier de bitumage de l’axe Lomé-Vogan-Anfoin aura le plus alerté notre Rédaction.Les dernières révélations sur les non-dits de ce chantier font état des dessous de table de 10 milliards pour un chantier de 26 milliards. Désormais en souffrance, la réalité sur ce tronçon pousse tout analyste à se demander si CECOGROUP est à condamner ou à plaindre.

En effet, nous vous disions dans nos précédentes éditions que cette entreprise a grandi plus que son âge. Raflant les chantiers avec les pieds et les mains, elle est devenue un dinosaure qui renverse tout sur son passage. La quasi-totalité des grands chantiers dans les BTP se résument à CECO. Et puisque « qui trop embrasse, mal étreint », le balbutiement pour ne pas dire la médiocrité, a aussi élu domicile dans les couloirs de la ronflante entreprise. Nous ne le dirons jamais assez, lancé à cor et à cri, le bitumage de l’axe Lomé-Vogan-Anfoin est en souffrance. Tous les arguments avancés pour distraire l’attention des curieux qui s’y intéressent n’ont pas eu raison de nos investigations. C’est ainsi que, cherchant à savoir ce qui gangrène ce chantier mort-né, nous noussommes retrouvés nez à nez avec de tristes réalités.

En effet, le bitumage de l’axe Lomé-Vogan-Anfoin, a été évalué à 26 milliards de nos francs.Puisqu’ « une fois n’est pas coutume », loin de respecter la sacro-sainte règle de passation des marchés, c’est par la très alléchante« consultation restreinte » que le bitumage a été remis à CECOGROU Ppar les ‘‘puissanticimes’’ ministres AYASSOR Adji Othet des finances et son collègue GNOFAM Ninsao. Puisqu’à CECO BTP, on ne veut pas entendre parler degré à gré, pour une consultation restreinte, c’en était une. La consultation aété tellement restreinte que, l’entreprise a vu sa marge de manœuvre elle aussi restreinte. Au finish, le chantier est abandonné.


Pour un travail de 26milliards de CFA, les dieux des travaux publics ont retenu une retro-commission de 10 milliards. Suite à un coup de fil, il est proposé au PDG de CECOGROUP ce marché qui coûte 26 milliards au trésor public.


Les consultants de la consultation restreinte, au nombre de trois, devaient se partager 10 milliards pendant que l’entreprise construit le chef-d’œuvre avec 16 milliards. CECO BTP accepte le deal dont Ayassor en était le métronome. Une fois que les deux camps se sont mis d’accord et les documents signés, le ministre des finances racle les caisses de la République et fini par réunir 16 milliards.


Et puisque la charité bien ordonnée ne commence pas par autrui, les ministres ont en même temps gardé leur dix (10)milliards en remettant six milliards à l’entreprise qui devait se débrouiller pour finir le chantier et encaisser les dix milliards restant auprès de l’Etat. Pendant que les trois décideurs se partageaient leur butin de guerre sauvage, le pauvre entrepreneur, les dents serrées, commence le chantier avec sa maigre prise. A peine une partie de la route commence à recevoir de l’asphalte que l’entreprise est financièrement essoufflée.


Le chantier est désormais noyé dans les eaux de caniveaux abandonnés le long de la route. Le travail a pris duplomb dans l’aile pendant que des canalisations désormais dangereuses sont restées ouvertes le long du tronçon. Pour justifier l’abandon du travail et le repli des engins, l’entreprise parle de priorités ailleurs. Mais en réalité, les vraies raisons et les vraies priorités qui ont fait arrêter les engins lourds sont à chercher sur les comptes bancaires de trois ministres de la République du gouvernement Ahoomey-Zunu.Nous gardons le nom du troisième pour des confirmations.


La consultation qu’ona voulue restreinte au départ a fini par être trop large pour les ministres-consultants et trop restreinte pour CECEGROUP. En temps normal où elle traversait ses temps de gloire, l’entreprise devait déjà colmater les brèches en prenant les moyens ailleurs pour palier à l’urgence sur ce chantier. Une façon de déshabiller l’imam pour habiller le muézin, prendre les moyens icipour achever un chantier là. Mais cette fois-ci, le besoin est né au mauvais endroit et au mauvais moment.

L’entreprise « traverse une difficulté detrésorerie ». C’est en tout cas ce qui a été servi aux nombreusesmicro-entreprises auxquelles CECO sous-traite ses travaux. La direction areconnu cette situation lors d’une récente réunion pour rassurer les créancierssous-traitants. Les petites entreprisesqui pivotent autour des nombreux chantiers de CECO s’inquiétant de tout droit de ce que leurentreprise bienfaitrice devenait de plus en plus insolvable vis-à-vis destravaux exécutés, le DG a tenu une réunion. Il a, en effet, demandé auxcréanciers de garder un peu patience pendant qu’il résolve ses difficultés detrésorerie et surtout, devait-il solliciter d’eux, d’être le moins bavardspossible. Du siège national à Sotouboua à la présidence, à cheval entre lesréunions tantôt avec les sous-traitants, tantôt avec les cadres del’entreprise, ces derniers moments ne sont pas de tout repos pour le DG endétresse.


Nous vous disions dans la dernière parution que, d’après un auditeinterne, la boîte traverse des difficultés financières et que le pire est àvenir à moins d’une oxygénation financière spéciale. Evidement, à un moment oùl’Etat est financièrement étouffé et que seules les grosses entreprisestiennent la route dans la construction du pays, contrairement aux habitudes où un simple coupde fils du PDG à une banque valait un chèque en blanc, les établissementsfinanciers sont devenus réfractaires à CECO.

Celles-ci refusent poliment detraîner les pots cassés des consultations restreintes et des préfinancementsdont seuls les initiés de la finance occulte des BTP au Togo maîtrisent les contours. Non seulement les banquescommencent par s’inquiéter des découverts, mais aussi nous vous disions ladernière fois que des signaux ont été envoyé de quelque part. Pour ceux quisont jaloux des conquêtes de M. Constantin Amouzou, cette situation est aussi àchercher derrière un télescopage entre les intérêts intimes du plus fort de lajungle et du jeune audacieux Constantin qui, fort de son nouveau statut, nesavait plus distinguer sa petite cour de la cour des grands.


Que l’ancien hommede Dieu se fasse taper aux doigts sur le matelas de son bienfaiteur ne nousintéresse pas tant. Mais la question qui revient est de savoir quelle leçontirer de cette situation. Le deal entre CECO et les ministres autour de cechantier a été tellement aisé et facile qu’il va sans dire que les contractantsne sont pas à leur coup d’essai. Est-ce à dire que c’est de cette façon queCECO arrachent à tour de bras les marchés ?

La liste des marchés attribués à CECO dans unenvironnement où même les grandes multinationales se cherchent fait couper lesouffle. Aussi, disions-nous que « CECO,c’est tout un chapelet de chantiers à Lomé et à l’intérieur du pays :projet de la voirie de Lomé ; ce volet comprend au moins trois bassins derétention d’eau pluviale dans la capitale et plusieurs routes allantprincipalement d’Agbalapédogan au quartier Adidoadin, le marché de Niamtougou,la nouvelle direction de la gendarmerie nationale à Lomé, la Cour d’Appel deLomé, la maison des jeunes à Kara, l’immeuble commerciale à Nyékonakpoè, ledémolissement et probablement la reconstruction du marché d’Adawlato, l’écolenationale des instituteurs à Sotouboua, le siège technique de la TVT, la courdes comptes, la liste est longue. Il en est de même des routes : Notsè-Tohoun-frontière Bénin, avecd’autres entreprises, Lomé-Vogan-Anfoin, le boulevard de la paix. CECOGROUP, c’estaussi des pistes rurales à travers les préfectures du pays ». Ceco n’apresque jamais participé à un appel d’offre digne de ce nom. S’il a participé,qu’on nous donne les références des appels d’offre des différents marchés qu’ilexécute ou qu’il a déjà terminés.

De cesmarchés, plusieurs sont arrêtés pour insuffisance technique entre autres le casdu siège de la cour des comptes, d’autre ont dû être corrigés plusieurs foisavant terme. Mieux, quand on attribue un marché à une entreprise qui montre sonincapacité à exécuter le travail, le minimum des dispositions à prendre, c’estde retirer et de le confier à un autre. Mais au Togo, l’entreprise garde sonmarché et ne semble même pas en faire un souci, puisque les dix milliardsindûment partagés par les ministres sont pour lui un bouclier.


La faramineuseretro-commission est devenue une boule dans la bouche des décideurs des travauxpublics.

A supposer même que l’entreprise n’ait aucun souci financier etqu’elle arrive à achever un chantier de 26 milliards avec 16, quel sera laqualité de la route ainsiconstruite ? Quand les premiers décideurs se livrent à ces crimes, à quoi vont ressembler les prestations desdifférents cabinets de contrôle dans l’exécution des travaux de CECO ?

Est-ce à dire que c’est le même langage qui s’utilise dans la passation desautres marchés pour que les avenants dépassent parfois les chantiers mers ? Avec cette façon defaire, quelle garantie offrent les travaux effectués par l’entreprise ?Dans un pays où l’impunité contre les crimes économiques a de beaux jours, nosministres ne sont pas à leur coup d’essai. Il vous souvient qu’il a fallu desrévélations de médias pour que Ayassor et son collègue des mines, à l’époqueDamipi, restituent les quatre milliards qu’ils ont reçus de WACEM.

En effet, cesministres ont reçu et gardé quatre milliards de CFA de WACEM comme une partie des six milliards que WACEM devait donneren contribution dans la construction de la route qui sert en bonne partie àtransiter les produits cimentiers. Mais cette somme a disparu dans les couloirsdes ministères jusqu’au jour où, suite à un accident mortel d’un camion deciment conduit par un fils du milieu, les populations se révoltent contrel’usine pour que les Indiens de WACEM dévoilent avoir déjà donné 4 milliardspour cette voie.


Avec ces comportements au sommet d’un Etat, il y a de quoifaire capoter, en deux ans, le projet ‘‘contour global’’ qui a pourtant coûté125 milliards aux contribuables afin de résoudre définitivement les soucis dedélestage. Avec ces comportements, on comprend comment les contournements de lafaille d’Alédjo, de Bafilo et de Défalé sont en grand travaux de réparation avantmême que la réception ne soit faite. Voilà qui confirme nos appréhensions. Amoins que le marché ait déjà été surévalué, si l’ingénieur agronome ConstantinA. était un vrai professionnel soucieux de la qualité de ses ouvrages, ilsaurait que 16 milliards pour un chantier de 26 milliards n’accouchera que ducolmatage. Bon à suivre !

Abi-Alfa Izotou
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