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    Économie

    Taxis à bonbonnes au Togo
    Publié le lundi 21 septembre 2015  |  L`Indépendant Express


    © Autre presse par DR
    Taxi à Lomé


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    Où vont-ils, parcourant les dédales des rues de Lomé avec des bonbonnes de gaz visibles au fond du coffre arrière de leur véhicule ? Effet de mode ou vont-ils pour faire provision ? Loin s’en faut. Ces automobilistes, des chauffeurs de taxi pour la plupart ont simplement fait une cure de d’adaptation à leur moteur. A essence, ou au diesel, il peut aussi rouler au gaz butane. D’où la présence de ces bonbonnes de gaz.


    Nous sommes à Agoè, banlieue située en périphérie nord-ouest de Lomé. Dans le garage tenu par son grand frère Laurent, “Pastor”, c’est son pseudo, est un mécano-sauveur pour nombre de chauffeurs de taxi. « Avec la hausse du prix du carburant qui est d’environ 600 F CFA le litre (592 F CFA, ndlr), Pastor, nous aide beaucoup avec sa technique d’adaptation de véhicule à essence en véhicule hybride utilisant aussi le gaz butane», dit Koffi, un taximan interrogé sur place. À un autre de renchérir : « La circulation interurbaine a un coût en termes de consommation de carburant. Les nombreux arrêts, les déviations et l’état des routes en sont pour beaucoup.

    J’arrive à boucler 200 voire 250 km avec une bonbonne de gaz payée à 6500 F CFA. Ce qui ne serait pas possible avec l’essence, puisque sur ces distances, je dépensaient en moyenne 20 à 25 mille francs CFA ». De ce pas, le calcul est vite fait, bien fait. Plus de 18 mille francs C CFA de bénéfice en moyenne pour des automobilistes sur 200 km, avec l’utilisation du gaz, comparativement à l’essence.


    En quoi consiste alors cette technique de transformation du moteur à essence en moteur hybride ? Pastor s’explique : « Je tiens à rappeler que cette façon de faire nous vient du Ghana voisin. C’est là que j’ai fait ma formation il y a cinq ans. Et donc, nous avons la possibilité d’incorporer un dispositif mécanique qui permet d’alimenter le moteur essence ou diesel en gaz butane. Des tuyaux (cuivrés et plastiques, ndlr) et un interrupteur qui permet de basculer sur l’alimentation à essence ou à gaz butane, et c’est fait. Cela donne plus de choix aux automobilistes… »
    Nonobstant le savoir-faire de Pastor, on ne peut passer sous silence le côté risques. Double risque, d’ailleurs. D’autant que le gaz est aussi inflammable que l’essence et l’impact à court, moyen ou à long terme sur un moteur, à l’origine, de consommation à essence. « C’est vrai qu’a priori, le gaz peut faire peur. Mais rassurez-vous, le butane, c’est du gaz liquide. Même s’il n’y a pas de risque zéro, nous faisons tout pour réduire voire minimiser d’éventuels risques, à travers les matériels adaptés que nous importons du Ghana ou de l’Europe. Quant à un éventuel impact sur les moteurs, les mécaniciens et automobilistes qui utilisent le gaz à travers notre dispositif sont formels : satisfaction totale », nous dit “Pastor”, sourire narquois aux coins de ses lèvres. Est-ce le mécanicien ou le commercial qui vient de parler ? On ne saurait le dire.
    Néanmoins, au-delà d’éventuels risques que peut comporter “l’hybridation” des véhicules, c’est le côté protection de l’environnement qui entre en jeu.
    A n’en pas douter, les véhicules à essence ou diesel émettent des gaz à effet de serre, contribuant drastiquement au dérèglement climatique dans le monde, selon le GIEC, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat.
    C’est au vu de ces conséquences dramatiques issues du changement climatique, inondation, sécheresse, tsunamis, réchauffement, avancée marine… que la déforestation est combattue dans plusieurs pays par l’introduction du gaz butane dans les usages domestiques. Surtout pour la cuisine. Utiliser le même gaz butane pour l’automobile, serait une avancée technologique notoire pour l’humanité, da l’avis de Sébastien, jeune climatologue à l’Université de Lomé : « Si cette pratique prend de l’ampleur, c’est sûr que les fabricants en tiendront compte et d’ici peu, le gaz butane pourrait remplacer l’essence ou le diesel. Ce serait là, une bonne nouvelle pour l’environnement planétaire ».
    Au Brésil et dans certains pays occidentaux, on parle de véhicules fonctionnant à l’eau ou au bioéthanol. D’autres sont rechargeables comme des appareils téléphoniques avec des heures d’autonomie. On parle là de véhicules électriques.
    Au Togo, le parc automobile est un peu vieillissant avec l’arrivée des véhicules de sonde main importés d’Europe, appelés communément, “venues de France” ou “venus”. Et donc, si à Lomé, les automobilistes utilisent aussi du gaz butane à côté du carburant, c’est tout à leur honneur.

    Puisqu’ils contribuent, tant soit peu, à préserver la couche d’ozone, par ricochet, l’environnement. D’autant que la combustion du butane produit du dioxyde de carbone et de l’eau. Contrairement à l’essence ou au gasoil dont la combustion, en plus du dioxyde de carbone, produit également du méthane, gaz hautement toxique, et du protoxyde d’azote selon un rapport sur « l’Analyse de Cycle de Vie » d’une automobile, de Philippe Cotte et Grégory Launay sur www.gnesg.com .


    La pollution des engins de transports serait certainement à l’ordre du jour de la conférence de Paris sur les changements climatiques qui aura lieu du 30 novembre au 11 décembre 2015 en France. Une fois que la prise de conscience serait partagée et la technologie maîtrisée, Pastor ne serait plus seulement le sauveur des chauffeurs de taxi, mais un « pasteur » pour prêcher un environnement sans gaz à effet de serre.

    Pap Koudjo
    ... suite de l'article sur L`Indépendant Express


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