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Ces femmes et hommes désespérés qui pleurent en silence
Publié le lundi 21 septembre 2015  |  Icilome


© Autre presse par DR
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C’est plus qu’une tradition en Afrique et particulièrement au Togo. Tout le souci d’une famille est d'avoir des enfants pour perpétuer le lignage. Mais l’insatisfaction de ce désir primordial peut rimer avec l’enfer dans certains couples.


Essénam, 37 ans, fait partie de ces femmes qui souffrent dans l’ombre ; Après 11 ans de mariage, elle n’arrive pas concevoir. Un drame intérieur qu’elle vit.

« J’avoue que je suis malheureuse. Chaque jour que Dieu fait, je m’éloigne davantage de mon mari. Nous n’avons pas encore d’enfant. Une femme inféconde est mal vue par notre société. J’entends toutes sorte de pics provenant de ma belle-mère et de mes belles-sœurs, », avoue-t-elle.


L’émotion l’étreint, la souffrance la pénètre au plus profond de ses entrailles. Des souvenirs s’enchevêtrent dans sa tête, son visage devient moins radieux. Elle revient non sans peine sur une phrase lâchée par sa belle-mère lors d’une dispute : « Comme tu es incapable d’enfanter, il faut rompre avec mon fils !».

Noëlle, enseignante de son état, s’est aussi mariée depuis 6 ans et sa seule prière est d’avoir au moins un enfant. Selon ses propos, elle a fait des pieds et des mains pour y arriver, mais rien pour le moment.

« Mon époux et moi nous avons tout tenté. Après la médecine moderne, nous avons opté pour la médecine traditionnelle. Mais aucun signe jusqu’ici », se confie-t-elle.

Finalement, elle se résigne à attendre un miracle de la part de Dieu. Car selon elle, « c’est lui le seul qui donne d’enfant ».

Mais son mari Atafiou, en fait un sujet tabou et n’a pu s’empêcher de se confier en ces termes : « Cela me blesse dans mon amour propre, je subis le poids de regards des autres ; je me sens impuissant, je me suis senti profondément touché quand un jour mon cousin, sur un ton sarcastique, m'a demandé de lui prêter ma femme… c’est une blague de mauvais goût, mais plein de sens », a-t-il regretté.

Léonard informaticien, vit la même aussi cette situation. C’est vrai, cet homme a tout pour être heureux : une belle villa, une fée comme épouse, une grosse bagnole et les activités marchent à merveille. Mais, son seul regret est que « le créateur ne lui a pas encore donné d’enfant ».

« La plus grande erreur de ma vie aura été de signer la monogamie avec bien commun. Actuellement, je ne peux pas marier une autre femme, alors que la tradition me l’autorise », se plaint- il.

Il faut noter que dans beaucoup de couples, l’absence d’enfants entraine des divorces.

« J’ai divorcé en 2009 parce que je ne supportais plus cette vie de couple sans enfants. Je devenais de plus en plus trop agressif à l’endroit de mon épouse. Elle incarnait pour moi tout le malheur de ce monde. J’ai contracté un autre mariage, mais jusqu'à présent, je n’ai pas d’enfants. Je suis maintenant convaincu qu’on ne pas échapper à son destin », confesse Yves, revendeur des appareils électroniques.

Et de s’interroger sur sa vie : « qu’ai-je fait pour mériter un tel sort ? ».

En fait, les solutions ne manquent pas à tous ces problèmes, surtout que la médecine fait du progrès. Il y en a aussi qui optent pour l’adoption. Peut-être même la fécondation in vitro serait un mode de résolution.

Selon certains médecins gynécologues, les couples ayant ces genres de problème doivent consulter leur médecin et suivre correctement les traitements.

« Certains couples ne cherchent même pas à rencontrer les médecins, ils préfèrent s’attaquer à la tante ou à la vieille du village. D’autres viennent vers nous, mais ne prennent pas le temps de suivre le traitement », souligne un gynécologue d’un hôpital de la place.
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