Le pape François est arrivé vendredi au siège des Nations unies à New York pour son premier discours devant l'Assemblée générale de l'ONU en présence du président togolais Faure Gnassingbé.
François a demandé des accords fondamentaux à la prochaine conférence de Paris pour le climat, et dénoncé la culture du déchet et les guerres, dont celle, silencieuse, du narcotrafic.
Le souverain pontife a également dénoncé l'asphyxie que les institutions financières internationales font subir aux pays pauvres en les soumettant à des systèmes de crédits et à des politiques d'austérité.
Il faut que la conférence de Paris sur le changement climatique aboutisse à des accords fondamentaux et efficaces, a martelé le pape, qui a insisté sur ses priorités pour la sauvegarde de la maison commune, qu'il avait exposées dans son encyclique Laudato si' (Loué sois-tu).
François estime qu'il existe un véritable droit de l'environnement devant être reconnu: chaque dommage à l'environnement est un dommage à l'humanité et la crise écologique peut mettre en péril l'existence même de l'humanité.
Il a souhaité le succès de l'Agenda 2030 pour le développement durable à l'occasion du sommet à l'ONU qui commence ce vendredi.
Le pape argentin a dénoncé la guerre assumée et faiblement combattue du narcotrafic, un conflit, qui en silence, provoque la mort de millions de personnes.
Le souverain pontife a critiqué les organismes financiers internationaux qui soumettent les pays, de façon asphyxiante, à des systèmes de crédits qui assujettissent les populations à des mécanismes de plus grande pauvreté, d'exclusion et de dépendance.
Les plus pauvres sont mis au rebut, obligés de vivre des rebuts, a-t-il dénoncé, énumérant la traite des êtres humains, le commerce d'organes, l'exploitation sexuelle des enfants, l'esclavage dans le travail, le trafic de drogue et d'armes, le terrorisme et le crime organisé.
Contre l'exclusion, Jorge Bergoglio a demandé aux Etats d'imposer un minimum absolu qui aurait, sur le plan matériel, trois noms: toit, travail et terre; et un nom sur le plan spirituel: la liberté de pensée, qui comprend la liberté religieuse, le droit à l'éducation et les autres droits civiques.
Il a exigé que ce droit à l'éducation vaille pour les filles, exclues dans certaines régions du monde.
Avec une virulence surprenante, il a jugé aussi que l'ONU devait s'en prendre aux méfaits d'un pouvoir technologique, qui franchit les distances et les frontières. Une réponse indispensable puisque le pouvoir technologique, aux mains d'idéologies nationalistes et faussement universalistes, est capable de provoquer de terribles atrocités.
François a rappelé ses appels incessants pour les chrétiens et les autres minorités d'Orient et d'Afrique qui ne veulent se laisser gagner par la folie et la haine des extrémistes violents.
Il s'est aussi inquiété de la prolifération des armes. Il faut oeuvrer pour un monde sans armes nucléaires, a-t-il dit, saluant positivement l'accord des grandes puissances avec l'Iran (sans citer le nom de ce pays) sur son programme nucléaire.