Depuis des milliers d’années, le monde est confronté à des variations du climat. Selon plusieurs experts de la question, les changements climatiques ne datent pas d’hier et les modifications du climat sont aussi anciennes que notre planète Terre. Au cours des temps géologiques, les différents changements observés au niveau de la température planétaire ont démontré que le climat a été généralement plutôt chaud, hormis au cours des cinq (5) ères glaciaires. La dernière étant celle du quaternaire, dans laquelle nous vivons actuellement.
Mais l’ampleur actuelle du phénomène du changement climatique est si importante que les dirigeants du monde ont décidé de trouver une solution pour parer à une dégradation du climat qui parait désormais pressante. Ces changements sont en train de pousser le monde entier vers une catastrophe écologique dont les effets directs et indirects sont absolument incommensurables.
Pour arrêter l’hémorragie, les dirigeants du monde se réunissent à Paris en France du 30 novembre au 11 décembre prochains pour tenter de trouver un accord international sur le futur régime climatique qui devra entrer en vigueur à partir de 2020.
L’ampleur des changements climatiques et leurs effets sur les populations du monde
Les changements climatiques actuels sont les plus importants et rapides du fait qu’ils sont à la base d’un réchauffement du climat qui sort de l’ordinaire.
Les experts ont démontré que le changement climatique actuel est principalement lié à l'émission des gaz à effet de serre provenant des activités humaines. Ces émissions d'origine anthropique sont dues pour plus de 3/4 au seul dioxyde de carbone (CO₂). Même si la plupart du temps, la consommation des énergies fossiles notamment la production d'énergie, le carburant des véhicules, le chauffage de l'habitat, l’industrie a été plus incriminée.
De même, la pression démographique a sérieusement agi sur l’environnement avec l’occupation des terres qui a conduit à la déforestation et l'augmentation des émissions mondiales de gaz à effet de serre soit 17% des émissions mondiales.
Ces changements climatiques ont rendu vulnérables les populations des pays les plus pauvres du monde alors qu'ils sont les moins responsables. En effet, il est devenu difficile pour les pays en développement de se prémunir contre les impacts du phénomène et de s'y adapter. Ces populations les plus démunies sont exposées à l’insécurité alimentaire, aux difficultés d’accès aux soins, à l'eau et à l'énergie, au logement... du fait qu’elles misent plus souvent sur des secteurs dépendants du climat tels que l’agriculture.
Une prise de conscience mondiale
Prenant la mesure de la situation, l’Organisation des Nations Unis a tenu pour la première fois en 1992, le sommet sur la terre, un sommet qui a permis d’adopté la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le texte approuvé par 154 États est entrée en vigueur le 21 mars 1994.
Pour les Nations Unies, il était question de mieux cerner ce qu'est le changement climatique et trouver des solutions pour y remédier. Actuellement, cette convention est ratifiée par 195 pays.
Mais avant, en 1997, le Protocole de Kyoto a été adopté et est entré en vigueur en 2005. Il devrait être négocié périodiquement mais la dernière Conférence des parties qui s’est déroulée à Copenhague (COP15) n’a pas permis de dégager de consensus fort sur le régime climatique post-2012. Afin de dénouer l’impasse, la CP a « pris note » de l’Accord de Copenhague, négocié à huis clos par un petit groupe d'États, dont les États-Unis et les pays émergents. Aujourd'hui, les pourparlers entre les États portent essentiellement sur la question de savoir si le prochain régime climatique doit s'inscrire dans le cadre de l'Accord de Copenhague ou du Protocole de Kyoto.
Enjeux et défis de la Conférence de Paris
A Lima en 2014, les 196 Etats présents à la conférence sur le climat ne sont pas parvenus à dépasser les clivages Nord-Sud et ont échoué à définir un échéancier clair. Toutefois, des jalons ont été posés pour l’accord qui doit consacrer la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) pour tenter de contenir la hausse des températures à 2°C d’ici à 2050.
En effet, l’appel de Lima pour l’action climatique a été rédigé et devrait être retravaillé pour être normalement signé fin 2015 à Paris, lors de la 21e conférence des Nations Unies sur le climat. Le texte, une fois adopté, va remplacer le protocole de Kyoto à partir de 2020. Il devra être juridiquement contraignant pour les Etats-parties.
La grande conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre 2015 est certainement l'évènement le plus important des négociations climatiques internationales depuis le premier Sommet de la terre de Rio en 1992. Les chefs d'Etat et de gouvernement des 195 Etats membres de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, seront réunis pour discuter sérieusement d'un accord universel à caractère contraignant.
Pour y arriver, les différents du monde ont élaboré leur Contribution Prévue Déterminée au Niveau National (CPDN), un document qui consigne leurs objectifs dans la réduction des émissions de Gaz à effet de serre (GES) pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C d’ici 2050.
À la veille de la conférence de Paris, le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies rendra publique une synthèse de ces contributions, ce qui permettra de voir l’effet cumulé de tous ces efforts.
Le Togo par exemple s’engage à réduire de 31,14% ses émissions de GES d'ici 2030. Son ministre de l’environnement, André Johnson indique que le pays n’a cessé de respecter la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de son protocole.
40 000 participants-délégués représentants chaque pays, observateurs, membres de la société civile sont attendus à la conférence de Paris. Les négociations qui seront faites sous la présidence de la France devront aboutir à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d’accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone.
De même, Paris devra être l’occasion de traiter de façon équilibrée la question de l’atténuation et de l’adaptation des sociétés aux dérèglements climatiques déjà existants. La conférence de Paris permettra de mobiliser chaque année à partir de 2020, 100 milliards de dollars par les pays développés. Ce fonds permettra aux pays en développement de lutter contre le dérèglement climatique tout en favorisant un développement durable et juste.
La diplomatie française s’active pour la réussite de cette conférence. Marc Fonbaustier, l’ambassadeur de France au Togo mesure la portée de la question et indique que la Conférence de Paris permettra de changer de direction en matière de réduction des émissions de gaz à effets de serre. Pour lui, il est temps d'envisager une croissance économique sans la destruction du climat.
« Il faut que tous les Etats participants, dont le Togo prennent au sérieux ce drame planétaire pour qu’un accord contraignant et universel soit trouvé à l’issue de la conférence de Paris pour pouvoir en quelque sorte rendre une idée très précise de ces efforts et engagements qui sont très réels en faveur de la croissance rentable », estime M. Fonbaustier.
Le Chef de la délégation de l’Union Européenne au Togo, Nicolas Berlanga-Martinez estime qu’un développement économique est possible en étant respectueux avec l’environnement et l’UE est prête à accompagner les pays en développement dans ce sens.
En somme, la COP21 doit permettre de définir des bases devant favoriser un développement équitable et respectueux des pays en voie de développement. Raison pour laquelle tous les acteurs notamment de la Société civile et des médias se mobilisent en vue d'amener les dirigeants du monde à comprendre la nécessité d'aboutir à cet accord.
Des lueurs d'espoirs
La bonne nouvelle pour ce sommet est que les grands pays du monde ont annoncé leurs intentions de réduire les émissions des gaz à effet de serre. Les Etats-Unis s'engagent à réduire leurs émissions de 26 à 28% d’ici à 2025. La Chine dans un récent accord avec les Etats-Unis, pense réduire ses émissions à partir de 2030 et utiliser les énergies renouvelables à hauteur de 20% de sa consommation actuelle.
De plus, les Etats-Unis, le Japon, le Canada, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie, ces 7 pays les plus industrialisés du monde ont décidé de réduire d’ici à 2050 des émissions mondiales de gaz à effet de serre entre 40 et 70% par rapport à 2010.
Des positions qui peuvent favoriser l'adoption de l'accord très attendu à Paris en décembre prochain. Un nouvel échec sera préjudiciable pour l'humanité toute entière.