Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



L’Union N° 621 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Autres articles


Comment

Politique

Allégeance à la CENI : La CDPA-BT dénonce le CST et l’Arc-en-ciel
Publié le jeudi 18 juillet 2013  |  L’Union


© Autre presse par DR
Emmanuel BOCCOVI Membre du Comité Exécutif Secrétaire de la Section CDPA-BT France


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le 25 Juillet prochain, le Togo vote pour le renouvellement de son parlement. Mais en attendant, il faut se demander si les conditions sont finalement réunies pour l’opposition qui décriait tout sur son passage. Non, c’est ce que dit Emmanuel BOCCOVI, Membre du Comité Exécutif, Secrétaire de la Section CDPA-BT France.

Une fois encore, la CDPA-BT demande aux Togolais de ne pas se laisser abuser par des leaders de partis ou d’associations préoccupés plus par leur ascension personnelle au pouvoir, que par une réelle volonté de changement démocratique.

Tenu secret, le dialogue du 14 juin a débouché sur un consensus qui a permis aux responsables du CST et de la Coalition Arc-en-ciel de déposer leur dossier de candidature à la CENI, pourtant décriée et jugée « illégitime ». En contre partie, le Procureur de la République a libéré, dans un premier temps, une dizaine de détenus accusés dans l’affaire des incendies de marchés. Il a aussi annulé les mesures prises à l’encontre de certains « leaders candidats potentiels du CST. »

Sur le même registre, la Cour constitutionnelle a validé ou invalidé des listes à son gré au mépris des dispositions du code électoral dans ses articles 206 à 208 (voir le dernier code électoral).

Lors du mini dialogue des 5, 6, 8 et 9 juillet 2013 réunissant la Coalition Arc-en ciel, le Collectif Sauvons le Togo et le Gouvernement, divers arrangements politiques sur les mesures d’apaisement et d’amélioration du processus électoral ont été trouvés. Le régime a accepté de libérer d’autres détenus, de lever les mesures de restriction pesant sur les inculpés non détenus, de régler définitivement la question des 9 députés de l’ANC.
Le régime a, en outre, accepté le principe de « la ‘’flexibilité’’ pour permettre aux partis de ‘’compléter’’ éventuellement les dossiers » en prorogeant le délai de dépôt des candidatures, et il a avancé la date des élections...
Comment se réjouir de cet accord si l’on comprend que toutes ces mesures acceptées par le pouvoir sous prétexte de créer des conditions des élections libres et apaisées dans le pays sont des manœuvres dont la finalité réelle est de permettre aux partis du CST et de la Coalition Arc-en-ciel de participer aux élections sans perdre la face ?

Sur le fond, le régime n’a rien cédé ; et son ministre de l’administration territoriale n’accepte d’ouvrir un dialogue qu’après les législatives.

Le Collectif et la Coalition se sont laissés convaincre à l’idée que « les discussions ne sont pas terminées » et qu’après les élections, « les concertations vont se poursuivre », alors que les conditions d’élections libres et transparentes ne sont pas réunies. En plus, malgré le refus du pouvoir de revoir le cadre électoral et de rééquilibrer la CENI, ils ont fait allégeance à cette CENI dont ils ont pourtant dénoncé la légitimité avec virulence ; et ils ont finalement accepté qu’elle soit complétée, alors qu’ils exigeaient au départ qu’elle soit rééquilibrée.
Ainsi donc le mot d’ordre « pas de dialogue, pas d’accord, pas d’élection » s’est mué en une simple participation après des concessions mineures faites par le pouvoir lors d’un semblant de dialogue. Dans une interview publiée par le journal burkinabé L’observateur paalga le 7 juillet 2013, Jean-Pierre Fabre rapporte que Blaise Compaoré lui aurait confié avoir « conseillé au régime togolais d’« habiller les choses ». Au lieu d’un dialogue, le régime n’a donc fait qu’« habiller les choses ». Les Togolais l’ont compris.

Si la règle du jeu est d’« habiller les choses », il est alors utile de souligner que le CST et la Coalition Arc-en-ciel se sont faits rouler une fois encore dans la farine : ils n’ont rien obtenu sur l’essentiel de leurs revendications. Un régime qui fait tout pour se maintenir ne se laisse pas avoir par une opposition déstructurée, inorganisée, divisée, affaiblie par ses propres incohérences, incapable, pour ces raisons, de faire pression pour obtenir de meilleures conditions électorales. C’est par une bonne organisation de la masse des opposants que l’on parviendra à contraindre le régime à accepter les conditions requises pour une alternance démocratique au Togo. Et les dirigeants des deux regroupements donnent le sentiment de ne pas le savoir.

Dans tous les cas, l’accord intervenu le 9 juillet 2013 au terme des discussions entre la Coalition Arc-en-ciel, le Collectif Sauvons le Togo et le Gouvernement n’offre aucune garantie d’élections transparentes. Il ouvre pour le régime en place, un boulevard lui permettant de continuer de se maintenir. Comme les précédents dialogues.

Le masque est enfin tombé. Le CST et l’Arc-en-ciel sont entrés en campagne dans des conditions de non transparence qu’ils dénoncent. Contrairement à ce qu’ils ont si souvent fait croire dans leurs meetings à l’adresse de la population, en affichant une unité de façade, ils y vont en rang dispersé ; chacun développant sa propre stratégie dans la confusion et l’incohérence totales.

Dahuku PERE, Président de l’ Alliance, a porté l’incohérence à son comble en allant se faire inscrire en quatrième position sur la liste du parti présidentiel UNIR ; et Aimé GOGUE, Président de l’ADDI, membre du FRAC et membre du CST, va faire des tractations avec le Président de l’UFC pourtant traité de tous les noms et considéré par les deux coalitions comme un allié du régime.

Par ces incohérences, les partis membres du CST et de la Coalition Arc-en-ciel ont accepté de participer une fois de plus au processus vicié des élections législatives comme ils en ont l’habitude, dans « n’importe quelles conditions », en s’engageant dans un processus de collaboration qui ne dit pas son nom, mais qui conforte une fois encore le régime dans sa démocratie grise.

Une fois encore, la CDPA-BT demande aux Togolais de ne pas se laisser abuser par des leaders de partis ou d’associations préoccupés plus par leur ascension personnelle au pouvoir, que par une réelle volonté de changement démocratique.

Paris, le 13 juillet 2013

Pour la CDPA-BT

Emmanuel BOCCOVI
Membre du Comité Exécutif
Secrétaire de la Section CDPA-BT France.

 Commentaires