Au Togo, on compte 12 000 églises chrétiennes pour 6,5 millions d'habitants. Les autorités togolaises veulent réglementer le secteur religieus où règne une certaine anarchie. Le ministre de l'Administration territoriale du Togo en charge des cultes, Payadowa Boukpessi, a entamé des échanges avec les représentants des églises chrétiennes.
Le Togo, à l'instar d'autres pays africains, connaît une prolifération d'églises obscures aux financements pas très clairs. Une situation similaire est relevée chez les musulmans, avec l'apparition de mosquées et d'écoles coraniques dont les financements sont opaques.
Le 9 septembre, le gouvernement togolais avait annoncé son intention d’organiser une large concertation avec les responsables religieux du pays, afin de poser les bases d'une réglementation qui garantisse la liberté des cultes dans le respect et la cohabitation de chaque croyance. Selon le ministère de l’Intérieur, 12 000 dossiers de demandes d'ouverture de lieux de culte chrétiens ont été déposés auprès de l'administration. Ce chiffre est impressionnant pour un petit pays comme le Togo d'environ 6,5 millions d'habitants et d'une superficie un peu plus grande que la Suisse.
Le bimensuel togolais, «Focus», dans une longue enquête sur la prolifération de ces Eglises nouvelles, publiée dans son édition de février-mars 2015, dénonçait déjà une multiplication d’actes délictueux de pasteurs de ces Eglises, souvent connus par les tribunaux.
Au Togo, la liberté religieuse est garantie par la Constitution. En son article 25, elle stipule que «toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion et d’expression». En outre, l’article 2 de cette même Constitution rappelle que «la République Togolaise assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, de sexe, de condition sociale ou de religion et qu’elle respecte toutes les croyances religieuses». Le gouvernement veut néanmoins que cette liberté religieuse s’exerce dans une cohabitation harmonieuse des populations.
Le Togo n’a pas encore connu de problèmes religieux particuliers, chrétiens (35%), animistes (50%) et musulmans (15%) vivant ensemble, sans tension. Mais, en cette période de radicalisation religieuse, les dirigeants du pays entendent prévenir les possibles dérives. - Apic/ibc/mp... suite de l'article sur Autre presse