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C D P A : 25ème anniversaire du soulèvement populaire du 05 octobre
Publié le lundi 5 octobre 2015  |  icilome


© aLome.com par Parfait
6ème Congrès ordinaire de la CDPA, nouvel élan pour un nouveau départ politique
Lomé, les 5 et 6 septembre 2015. Siège du Synphot. La CDPA donne quitus à Brigitte ADJAMAGBO-JOHNSON pour gérer son Secrétariat général, après sa gestion intérimaire.


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Jeunesse togolaise, le courage est le prix de la liberté



Il y a 25 ans, les togolaises et les togolais, particulièrement les jeunes, sont descendus par milliers dans les rues de Lomé et ont porté un coup fatal à la dictature qui leur était imposée depuis 1967.

Ce jour-là, tel un ouragan, la jeunesse togolaise a dit non à l’autocratie. Ce jour-là, le régime, totalement désemparé, a appris à ses dépens la puissance de la colère d’un peuple.

Cet acte héroïque, de bravoure et de courage a ouvert définitivement la voie au processus de démocratisation du Togo. Mais 25 ans après, ce processus oscille entre espoir et désenchantement. Ainsi, la constitution de la 4e République, un acquis majeur de la lutte pour la démocratie, a été «toilettée » consacrant un pouvoir à vie pour le Général Président. Dans la foulée, le fils a remplacé le père avec le soutien d’un quarteron d’officiers de l’armée, dans une ambiance de souffrance immense pour le peuple togolais. Ce bail aussi dure depuis plus d’une décennie, sans perspective légale de fin. Malgré des fonds importants consacrés à la décentralisation qui a fait l’objet d’une loi en 1998, puis en 2007, les élections locales, base d’une vraie démocratie, sont reléguées aux calendes grecques.

Finalement tout se passe comme si le sacrifice de la jeunesse du 05 octobre 1990 était vain. Après la tenue de plusieurs scrutins, force est de constater que le vote a perdu son sens. Le pouvoir d’Etat est confisqué et le peuple observe un refus affligeant de le remettre en jeu. Aujourd’hui, comme la CDPA, les togolaises et togolais se demandent qui détient le pouvoir politique au Togo : Un homme ? Une famille ? Un clan ? Une fraction de l’armée ? Une puissance étrangère ? Une combinaison de tout ce qui vient d’être cité ?

Les togolaises et togolais qui sont des héritiers des femmes révoltées des marchés de Lomé en 1933, des héritiers des martyrs de Pya et de Vogan, des héritiers des combattants de la lutte pour l’indépendance, des héritiers de la jeunesse du 05 octobre, auraient-ils accepté volontairement une servitude ? Non !

« L’oppression se nourrit du silence et de l’inaction ». C’est fort de ce crédo, que les jeunes de la CDPA avaient contribué à ébranler la dictature en 1990.

Aussi, le temps est venu de mettre fin à cette monarchie rampante qui s’installe au Togo. La CDPA demande expressément à ceux qui confisquent le pouvoir d’Etat et à leurs complices de se ressaisir. La CDPA leur demande de faire procéder sans plus attendre :
• aux réformes politiques restaurant, entre autres dispositions, la limitation du mandat présidentiel et les élections présidentielles à deux tours ;
• aux réformes électorales en instituant un cadre électoral fermant la porte aux fraudes.
• aux élections générales dont les locales attendues par le peuple depuis plusieurs décennies.

En accédant à la volonté populaire, ils éviteront d’être considérés comme des ennemis du peuple togolais. L’erreur est humaine ; mais la persistance dans l’erreur est criminelle.

Peuple togolais, aucune dictature ne peut prospérer sans la complicité de la peur. Le courage est le prix de la liberté.

La CDPA dit avec Desmond TuTu qu’être neutre en situation d’injustice c’est choisir d’être du côté de l’oppresseur.

Le temps est venu pour que le peuple, en particulier les jeunes et les organisations de la société civile, se sentent responsables au même titre que les dirigeants des partis politiques de l’opposition, de l’achèvement de la lutte pour une société plus juste et démocratique.

C’est pourquoi, à l’occasion du 25ème anniversaire du 05 octobre, nous, peuple togolais, devons-nous nous départir de la peur, de la lassitude prématurée et des petits calculs pour le confort personnel, afin de nous montrer dignes de ceux qui nous ont précédé et d’éviter que la chape de plomb nous écrase à jamais.

Par notre détermination, nous vaincrons. Rappelons-nous que la force populaire est invincible et que notre hymne national nous invite à vaincre ou à mourir, mais dans la dignité.
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