Souvent très anodins dans leur habillement, carnets de tickets à la main, aucune marque de représentants de l’autorité municipale, seul le ticket qu’ils délivrent aux revendeuses attestent leur appartenance à cette institution. Où vont les centaines de milliers de francs collectés par les agents des municipalités par jour dans les grands marchés au Togo ?
La situation économique des Togolais se dégrade au jour le jour. Les défis et préoccupations de la population grandissent, la vie devient de plus en plus chère, mais les méthodes de collecte et de gestion des taxes de la municipalité demeurent les mêmes.
Au Togo, il n’existe aucune estimation exacte du montant de collecte des taxes de municipalités, en l'occurrence dans les marchés publics. Même si les heureux bénéficiaires en font un secret d’Etat, point n’est besoin d’être diplômé de Harvard pour réaliser que c’est beaucoup d’argent.
Quand il s’agit du droit de réclamer, c’est légitime. Mais aucune action concrète ne résulte de la gestion de ces fonds. En général, les requérants (les municipalités) feignent de ne pas savoir qu’ils ont le devoir de dresser un bilan et le rendre public, afin que la bonne dame qui cotise sache à quoi sert son effort.
La gestion calamiteuse des fonds issus de la collecte des taxes crée de la frustration que, très souvent, les commerçants et les collecteurs se livrent à des actes de corruption. Le professionnalisme ne s’est pas encore invité dans les rangs des municipalités au Togo.
Le gouvernement a dû faire appel aux institutions financières internationales pour le réaménagement des grands marchés.
L'incapacité de la municipalité à construire des sanitaires aux alentours de ces marchés, est criarde. Et pourtant, ces marchés sont des lieux où des milliers de personnes se tuent à longueur de journées pour faire vivre leurs familles tout en contribuant au développement économique du pays.
Bien de femmes nous ont rapporté qu’elles sont parfois obligées de faires leur besoins dans un sachet plastique qu’elles insèrent incognito dans le tas d’ordures journalières. Ces ordures, elles paient des agents qui viennent les recycler chaque soir.
« On ne demande pas à l’autorité de climatiser le marché et de nous y installer des sièges tout confort. Nous avons juste besoin de les voir se soucier de certains de nos petits besoins tels : assurer un certain ordre dans l’installation, des petites poubelles à distances raisonnables, et même aménager un parc où peuvent stationner les clients qui viennent se ravitailler », nous a confié une revendeuse au marché d’Akodésséwa à Lomé.... suite de l'article sur Autre presse