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Liberté N° 2044 du 8/10/2015

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TOGO : Deux personnes continuent de croupir à la prison civile de Lomé
Publié le vendredi 9 octobre 2015  |  Liberté


© Autre presse par DR
Façade prison civile de Lomé


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Au Togo, le processus de désengorgement des prisons est loin d’être enclenché, sinon fortement hypothéqué par les abus dont se rendent coupables certains responsables de l’Administration pénitentiaire. Les surveillants et les régisseurs des prisons sont en première ligne et agissent plus en fonction de leurs intérêts qu’ils n’obéissent aux décisions de justice. C’est ce qui vaut le maintien en détention des sieurs Hoingbesso Elavagnon Espoir et Adjatey Bassirou. Des cas parmi les centaines dont regorge la prison civile de Lomé.

« Quelle image pour nos prisons aujourd’hui ? ». C’est sous ce thème qu’a été placée la 5ème édition de la Semaine du détenu au Togo. Un thème qui devrait traduire la mise en place de mécanismes visant à faire des centres de détention du pays des lieux où les conditions de vie soient les meilleures, du moins acceptables. Lors de la cérémonie de lancement de cet événement qui attire l’attention des populations, mais surtout des autorités sur le sort des détenus, les discours ont appelé à l’amélioration des conditions de détention.

Dans son allocution, Pius Agbétomey, ministre de la Justice et des Relations avec les institutions de la République, a annoncé l’objectif du gouvernement d’atteindre à l’horizon 2030 une réduction de 50% du nombre de détention préventive. Un noble objectif dont l’atteinte est d’ores et déjà compromise, vu les nouvelles qui nous parviennent des différentes prisons du pays. Non seulement les détentions préventives sont innombrables, mais aussi le nombre de détenus ayant purgé leur peine et devant être libérés est en constante augmentation.

Le 12 décembre 2013, Hoingbesso Elavagnon Espoir arrive à la prison civile de Lomé où il est détenu pour faux et usage de faux et escroquerie. Sa détention préventive a duré jusqu’au 28 septembre 2015 quand il a été jugé et condamné à vingt (20) mois de prison. De son arrivée à la prison civile de Lomé au jour de sa condamnation par la justice, il s’est écoulé 21 mois. L’article 113 du Code de procédure pénale stipule en son deuxième alinéa : « La mise en liberté est également de droit lorsque la durée de la détention préventive atteint la moitié du maximum de la peine encourue et que l’inculpé est délinquant primaire ». A la lumière de cet article, le détenu aurait pu prétendre à la liberté après dix (10) mois de détention.

Ce qui indigne dans cette affaire, c’est que les personnes en charge des prisons se comportent tels des hommes au-dessus de la loi ou hors la loi. Ils pensent avoir le dernier mot pour ce qui est de l’exécution des décisions de justice. C’est le cas du régisseur de la prison civile de Lomé, Gmakani Nikabou. « Espoir a fait plus de vingt et un (21) mois de prison. Il a été condamné à vingt (20) mois et par conséquent, il devrait recouvrer la liberté le 28 septembre 2015, jour-même de son jugement. Mais depuis, le régisseur refuse de le libérer. Il ne nous donne aucune raison valable qui milite en faveur de son maintien en détention. Peut-être qu’il cherche, comme il en a l’habitude, qu’on lui remplisse les poches », s’indigne une source proche de l’administration pénitentiaire.

Les cas de détention en violation des décisions de justice sont nombreux à la prison civile de Lomé, et toujours, les abus du régisseur sont pointés du doigt et dénoncés par les victimes et leurs proches.

Adjatey Bassirou est, lui aussi, arbitrairement maintenu en prison. Il a été déféré à la prison civile de Lomé le 19 novembre 2014 dans le cadre d’une affaire d’escroquerie. Son jugement a eu lieu le 09 janvier 2015 et il a été condamné à douze (12) mois de prison dont six (06) avec sursis. En d’autres termes, le détenu doit être remis en liberté au bout de six (06) mois de détention, c’est-à-dire le 18 mai 2015. Mais comme dans nombre de cas, le régisseur a opposé un refus catégorique à sa demande de remise en liberté. « Comme il a été condamné à douze mois dont six avec sursis, ses parents ont entrepris les démarches et le régisseur a été saisi pour qu’il soit libéré. Mais quand ils lui ont remis les papiers, il a refusé de le libérer », dénonce notre source.

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