Il a été relevé à l’issue d’un rapport de l’enquête MICS réalisée en 2010 au Togo que 22% des enfants de moins de 5 ans n’ont pas été enregistrés à l’état civil. Pire, bon nombre d’enfants nés et enregistrés ne détiennent pas d’acte de naissance.
L’enquête démographique et de santé au Togo (EDST) de 2013 à 2014 montre que 40% des enfants de la région des plateaux et 35% de la Kara n’ont pas d’acte de naissance. De façon spécifique, près de 624.586 enfants quel que soit leur âge, seraient aujourd’hui privés d’une existence légale. Pour remédier à cette situation et garantir aux enfants et jeunes la jouissance du droit à une identité, l’organisation internationale de développement BORNfonden, en partenariat avec la Coalition nationale togolaise pour l’éducation pour tous (CNT/EPT) a mis en œuvre deux (2) projets.
Il s’agit respectivement des « droits des enfants à une identité » et « éduquer autrement II » d’une durée de trois (3) ans chacun. Ces deux (2) projets ont été lancés ce vendredi à Lomé par le représentant du ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, Latifou Kégbéro en présence des partenaires techniques et des groupes cibles, a constaté un reporter de l’Agence de presse Afreepress.
Les activités des projets seront réalisées dans 35 cantons et communes des préfectures de Bassar, Doufelgou et Haho en partenariat avec les ONG locales. Objectif, réduire les violences faites aux enfants et jeunes dans leur milieu d’éducation et d’apprentissage.
« Notre vœu est que ces présents projets permettent le raffermissement des expériences acquises en vue de faire du droit à l’identité des enfants, le socle inaltérable d’autres droits non moins fondamentaux, celui de connaître ses parents et d’être élevé par eux, d’avoir une nationalité, d’aller à l’école, de bénéficier des soins de santé, voire de participer plus tard à la gestion des affaires publiques du Togo », a insisté M. Latifou Kégbéro.
Pour le coordonnateur du projet « Eduquer autrement II », Essodèyouna Gnakou, ces deux (2) projets sont mis en œuvre suite au constat selon lequel beaucoup d’enfants n’ont pas d’acte de naissance et ont souvent recours aux jugements supplétifs. « Notre ambition est de travailler avec les partenaires et les communautés à la bases pour que les jugements supplétifs ne fassent plus l’objet d’action au Togo », a-t-il précisé. Les deux projets permettront également de mettre fin au scandale de l’invisibilité dont la principale source est le non enregistrement des enfants à leur naissance, ce qui les empêche de prouver leur identité pour être autorisés à passer les examens nationaux.