Selon le dernier Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), le Togo compte plus de six (6) millions d’habitants. Au sein de cette population, il y a des nationalités différentes, allant des Européens, des Américains aux différentes communautés africaines. A Lomé, si les Européens et les Américains ont choisi d’élire domicile dans les quartiers les plus chics comme la Résidence du Bénin par exemple, ce n’est pas le cas de la communauté nigériane.
Vulgairement appelée « Ibo », la communauté nigériane est très remarquable aux alentours du marché d’Assiyéyé à Hédzranawoé, quartier situé à quelques encablures au nord du quartier Bè. Rares sont les Togolais qu’on croise dans ce qu’il est désormais convenu d’appeler "quartier nigérian", et à tous les coins de rues, le Mina togolais ou le français est aussi rare que « les testicules d’un lézard», dira Martin, dont le père a construit depuis 1972 à Hédzranawoé et où tous ses enfants sont nés.
« Ici, si ce n’est pas la langue Ibo qui est parlée dans la grande partie des concessions et à presque tous les coins de rue, on a de forte chance d’entendre l’anglais », a-t-il confié à un journaliste de l’Agence de presse Afreepress. Le quartier Hédzranawoé est vendu aux « Ibo », selon Agnélé « Je vis dans ce quartier où les chambres sont anormalement chères, depuis plus de deux ans avec mon mari mais ce que j’ai constaté ici, n’existe nulle part à Lomé. Ce quartier, à moins d'une preuve contraire, a été vendu aux Nigérians que nous appelons affectueusement Ibo », a lancé la jeune dame togolaise. Pour Djiédjom, mécanicien à deux (2) roues à Hédrzanawoé où il a fait construire un hangar en face de l’Eglise catholique Cristo Risorto en guise d’atelier, les Ibo ont leur quartier général ici et passent pour être les « patrons des Togolais », du fait de la somme d’argent qu’ils proposent aux propriétaires des maisons et magasins.
« Quand vous avez la malchance de vous retrouver devant une chance vide que vous voulez louer et qu’au même moment, un Ibo vient prendre c’est que vous êtes foutu. Ils sont capables de tout pour vous ravir la vedette et pour être prêt de leurs compatriotes. Ils peuvent proposer jusqu’à 5 ans de loyers d’avance au propriétaire de maison alors que vous, vous êtes là à supplier ce dernier qu’il vous accorde la chambre à moins d’un an », a-t-il dit avec tout un regret. Selon Edem, un homme de la cinquantaine dépassée, les Nigérians se sont appropriés aussi bien les maisons construites par les Togolais, que des filles et des femmes.
« Je connais deux filles dans ce quartier où je suis né et où j’ai grandi, elles sont des Togolaises mais aujourd’hui si vous les voyez, vous déposerez tout contre quelqu’un qui vous dit qu’elles sont des Togolaises. Elles ne parlent même plus notre langue-là, elles sont complètement devenues des Ibo. Ces cas sont légion ici. Aujourd’hui, la plupart des enfants sont des Togolo-Nigérians », a-t-il expliqué avant d’ajouter que lorsque l’un d’eux arrive à avoir un magasin, il fait appel à ses frères qui sont au Nigeria pour qu’ils le rejoignent. « C’est ce qui explique le fait que les Ibo représentent 90% des riverains qui sont à un kilomètre du marché à la ronde ». ... suite de l'article sur AfreePress
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