Depuis quelques années, le personnel de l’hôtel Palm Beach peine à vivre de leur travail. Naturellement, ils se sont organisés en syndicat pour revendiquer leurs droits à travers des doléances adressées à la Direction. De tractations en conciliabules, rien n’y fit.
Des revendications somme toute normales ou légitimes ont été brandies en vain. Ce, au regard de l’article 7 du Pacte international des droits économiques, socioculturels (PIDESC) : « Les Etats parties au présent pacte reconnaissent le droit à toute personne de jouir de conditions de travail justes et favorables qui assurent notamment la rémunération qui procure à tous les travailleurs : un salaire équitable et une rémunération égale pour un travail de valeur égale sans distinction aucune ; une existence décente pour eux et leur famille conformément aux dispositions du présent pacte ; la sécurité et l’hygiène au travail ».
Dans un courrier en date du 3 septembre dernier, le personnel de l’hôtel Palm Beach demande que cette disposition soit appliquée « afin de rendre le travail décent dans nos unités de production. C’est une question de vie des travailleurs ».
Notamment le décaissement de 23000 F CFA sur la base de l’accord de 2008 au titre de reliquat des primes de nourriture et de transport, les problèmes liés aux avancements et aux licenciements abusifs.
L’inspection du travail s’en est mêlée. Plusieurs rencontres tripartites (personnel, Inspection de travail et la Direction) ont abouti à des accords que la gérante de la boîte, Myrna Tabchoury, foule au pied. Dans la foulée, la Direction, non seulement se soustrait aux décisions consensuelles, mais explique au personnel qu’elle veut « procéder à un licenciement pour motif économique » conformément à l’article 73 avant-dernier alinéa du code de travail. « En effet,…Nous comptons, dans un premier temps, diminuer l’effectif à 130 employés », laisse-t-elle entendre. Le collège des délégués du personnel prendre acte « du projet de licenciement ». « Cependant, poursuit-il, nous faisons observer qu’on ne peut pas attendre de meilleurs rendements d’un personnel quoi que très qualifié, s’il n’y a pas de réelles motivations, des mesures incitatives ou d’encouragement et sans aucun respect de la dignité du capital humain affecté à la croissance économique de l’entreprise ».
Des autorités de tutelle entre laxisme et complicité
C’est un secret de polichinelle que les institutions habilitées à trancher les différends entre une société et son personnel jouent toujours à un prétendu équilibrisme si elles ne tranchent pas en faveur de l’employeur. En l’espèce, l’Inspection de travail n’a pas pu obtenir de la Direction de Palm Beach le respect des clauses liées à ces genres de situation. On sait, il est difficile pour l’Inspection de travail d’accomplir sa mission. Au cours d’une assemblée générale du syndicat des employés, ceux-ci ont reconnu à mots voilés qu’ils ont perdu leur crédibilité aux yeux de l’opinion et ont promis tout faire pour la redorer le blason.
Mais les jours passent sans qu’ils parviennent à se remettre en cause fondamentalement et chercher à se départir de l’influence d’un certain employeur véreux.
Du dilatoire aux licenciements abusifs en passant par l’épée de Damoclès en permanence suspendue sur la tête des travailleurs, ces derniers ont décidé de débrayer. « Nous sommes au regret de constater que votre inaction est une adresse de recourir à d’autres moyens dont fait l’objet la présente lette pour obtenir les doléances. Ceci étant, nous nous trouvons dans l’obligation de vous envoyer cette lettre de préavis à compter du lundi 20 juillet 2015 », informaient-ils la Direction de Palm Beach. C’était le 17 juillet dernier. C’est ainsi qu’entre « maladroitement » en scène le ministre de tutelle, Gilbert Bawara.
En effet, après que la Direction est saisie du préavis de grève, Gilbert Bawara rencontre le délégué du personnel et ses camarades pour une discussion le 24 juillet. Ce dernier leur a suggéré de suspendre la grève « dans le souci de rencontrer les différents acteurs impliqués dans le dossier Hôtel Palm Beach pour mieux le cerner », nous apprend une source proche du personnel. « Il a promis nous revenir très bientôt », ajoute-t-elle. Depuis cette date jusqu’aujourd’hui, le ministre n’a plus fait signe aux employés alors qu’ils continuent de broyer le noir dans une structure qui « engrange pourtant » des bénéfices. Pourquoi Gilbert Bawara n’a-t-il plus rappelé les syndicalistes ? Lui aussi tente-t-il de passer ce dossier en pertes et profits ? Son silence soudain laisse libre cours aux supputations et certains franchissent vite la ligne en le soupçonnant de rouler pour Myrna Tabchoury.
Myrna Tabchoury au centre d’un vaste projet d’exploitation
Elle n’est pas seule. Elle fait partie des étrangers accusés d’être en territoire conquis au Togo. Ses faits et gestes donnent malheureusement raison à ses détracteurs. En effet, la toute-puissante gérante de l’hôtel Palm Beach n’est pas en odeur de sainteté avec ses employés. Pour accroître sa puissance et sa suzeraineté, elle a réussi à instaurer la politique de diviser pour régner. ‘’Les bénis oui oui’’ « sont bien entretenues », du moins pour la durée de la coexistence pacifique.
Le reste ayant des germes de la bonne gouvernance est à abattre à tout prix. D’ailleurs, des employés la soupçonnent d’avoir transformé une minorité de la boîte en mouchard qui épie les autres contre des espèces sonnantes et trébuchantes. C’est ainsi que les zélateurs peuvent rapidement gravir les échelons s’ils se montrent plus actifs dans la traitrise, l’hypocrisie, la sournoiserie, la délation, la calomnie.... suite de l'article sur Autre presse