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Financement des partis politiques : L’autre condition pour une alternance réussie
Publié le vendredi 16 octobre 2015  |  icilome


© aLome.com par Parfait
1er meeting du CAP 2015 depuis la proclamation des résultats provisoires du scrutin du 25 avril par la CENI: ces opposants contestent toujours les chiffres de la CENI.
Lomé, le 09 mai 2015. Terrain de BENIGLATO, centre-ville de Lomé. CAP 2015 reste ferme dans sa position de contestation des chiffres du scrutin du 25 avril donnés par la CENI et donne jusqu`au 15 mai à cette Commission pour retoucher les PV.


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Bien qu’on en parle très peu, le financement des partis politiques dans notre pays suscite des remous au sein de la classe politique. C'est d'ailleurs l'un des baromètres de la démocratie.

Presque tous les partis politiques au lendemain de la présidentielle, se sont plaint du caractère disproportionné des moyens dont ils disposent, surtout par rapport au parti au pouvoir, au cours de la campagne électorale. Si plusieurs sondages ont révélé que la majorité des Togolais sont partant pour une nouvelle orientation de la gouvernance (l’alternance), il convient tout de même de se demander, qui devra payer la facture.

Six cent millions (600 000 000) de F CFA, c’était le montant débloqué par le gouvernement pour accompagner les cinq (5) partis politiques qui s’étaient engagés dans le processus électoral d’avril dernier. La répartition était donc de 72 000 000 F CFA (soixante-douze millions) pour chaque parti (y compris le parti au pouvoir) et les partis ayant obtenu un suffrage de plus de 5% à la fin des élections devraient se répartir les restes du gâteau.

Entre meetings géants, déplacements des cadres et hommes politiques sur le terrain, les affiches, couvertures médiatiques de taille, invités de marques (les stars), T-shirts, caquettes, dons, pour ne citer que ces actions, il faut reconnaître que les airs de campagne électorale sont souvent bien plus que des spectacles ou concerts inédits, surtout chez le parti au pouvoir.

Et il faut largement plus que soixante-douze millions de nos francs pour en payer la facture. Toutefois, il faut reconnaître que tout l’argent du contribuable ne peut pas être sacrifié dans cette affaire et qu’aucun président sortant, aussi juste soit-il, ne peut se donner le loisir de danser au même rythme que ses adversaires politiques.

Au Togo, les partis politiques vivent des cotisations en leur sein et des dons de bonnes volontés, à l’exception du parti au pouvoir qui s'appuie sur des cadres bien bourrés de CFA (parce que perchés au sommet des sociétés d'Etat qu'ils pillent à volonté).

Pour l’opposition, il est toujours de plus en plus difficile d’obtenir l’alliance financière de ces géants nationaux, même si certaines de ces sociétés d'Etats ou entreprises privées sont tentées de lui porter des coups de mains. Certes, c'est par convictions personnelles et partisanes que des gens vouent un culte au parti UNIR, en lui apportant un soutien massif (des millions) lors des rendez-vous électoraux. Cependant, d’autres le font par souci de mettre à l’abri de représailles de tout genre.

De plus, entre choisir de financer le parti qui détient le gouvernail pour bénéficier à la fin de quelques facilités surtout dans le secteur fiscal et s’attirer des ennuis en finançant un parti de l’opposition le choix est clair.
L’argent est le nerf de la guerre électorale au Togo, et il est vital pour les partis de l’opposition de conquérir le marché des dons individuels et ceux des entreprises tant nationales que les multinationales.

La démocratie est un pur produit de l’occident dans nos pays, et il va donc sans dire que nous devrions copier les choses dans les règles de l’art.

En France comme aux Etats-Unis, les candidats roulent essentiellement sur l’argent issu des collectes. Bien qu’il existe des règles et des limites qui régissent la pratique, Barack Obama a en 2008 fait le record de tous les temps avec 1,7 milliards de dollars de collecte pour financer sa campagne électorale. S’il y avait d’énormes factures qui ont contribué à cette réussite, il faut tout de même reconnaître que cela n’a pas été de l’eau à boire.

Notons d’emblée qu’il est bien plus facile de demander 200 F CFA à un zémidjan (conducteur de taxi moto) que de solliciter un soutien de 200 000F CFA auprès d’une entreprise. Dans le second cas, il faut se montrer beaucoup plus convaincant et exemplaire que ce soit au Togo ou ailleurs dans le monde.

Au Togo, les partis politiques ne déballent leurs programmes politiques que pendant la période électorale et les remettent dans les casiers, tout juste après. Moins de 30 jours pour convaincre et amener le peuple à adhérer à un plan de gouvernance du pays durant cinq années à venir. Est-il vraiment possible ? Il est clair, le lobbying politique se fait désirer chez les partis politiques togolais.

Pour qu’un homme d’affaires prenne le risque d’adhérer à un programme de gouvernance de cinq années, il faut bien plus que des explications ramassées ou résumées sur un document (lacunaire pour la plupart du temps). Les leaders politiques doivent faire un travail de coulisse préalable.

Comme un paysan prépare son champ avant la saison des pluies, les leaders politiques sont appelés à déblayer le terrain. Arranger des rencontres avec les chefs d’entreprises, les investisseurs qui sont déjà sur le terrain comme d’autres qu’on souhaiterait avoir quand on sera aux affaires et les convaincre tout en sollicitant leur apport dans la construction du programme politique.

Le monde tourne autour des intérêts. Cette triste réalité est la preuve vivante qu’il s’avère presqu’impossible d’obtenir l’adhésion d’un homme d’affaires à un programme politique conçu de façon unilatérale (parfois, ils ne trouvent rien qui les arrange ou qui apportera un plus dans leurs affaires). C'est donc nécessaire de se montrer plus à l'écoute.

Les problèmes qu'on observe de façon globale peuvent être bien pires quand on ira au contact des chefs d’entreprises. De même, quel que soient son bagage intellectuel et son expérience en politique, aucun parti politique ne peut maîtriser à lui seul les rouages et fonctionnements de la vie politique d’une nation toute entière au point de porter satisfaction à toutes les couches comme le promettent les candidats au cours des campagnes électorales.

Il faut très souvent, le soutien technique des experts et des chefs d’entreprises qui devront même intervenir sur les plateaux de télévisions et autres médias afin de mieux expliquer des points stratégiques des programmes de sociétés des candidats.

Nos populations, quoiqu’on dise, sont démunies, prêtes à sacrifier un un bon programme de développement au prix du pain d’un jour que leur offre un candidat qui sollicite leur suffrage. Parfois, il faut guérir le mal par le mal.

Autant se bourrer les poches pour jouer le jeu de l’adversaire que sortir chaque fois perdant et voir son mal dans le dos de son adversaire. N’est-ce pas tous les coups sont permis en politique ?

L. Alo
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