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Liberté N° du 16/10/2015

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Les Délégations spéciales commune de Lomé : 4 membres sur 7 décédés, délais de 72 heures non respectés, Suzanne Aho qui s’oppose au président Adegnon…
Publié le lundi 19 octobre 2015  |  Liberté


© aLome.com par Parfait
Hôtel de ville de Lomé, en plein coeur du quartier administratif.
Lomé, le 18 août 2015. Principale mairie de la capitale du Togo.


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L’urgence des élections locales se ressent dans les mairies du Togo/Les Délégations spéciales comme elles vont : cas de la mairie de Nukafu




Les dernières élections locales au Togo remontent à 1987. Depuis novembre 2001, ce sont des délégations spéciales qui régentent la vie dans les communes du pays. Mais si en plus des décès déplorés dans les rangs des membres de ces délégations, Suzanne Aho, femme du président de la Cour constitutionnelle et (simple) Vice-présidente de la Commune de Lomé se permet de faire pression sur le président Fogan Adegnon pour refuser qu’un agent nommé adjoint au conseiller de la mairie de Nukafu soit autorisé à faire son travail, on se demande ce que deviendront les dossiers en attente dans cette mairie et ses cinq agences. Les membres des délégations meurent sans qu’ils ne soient changés, d’où l’impératif de doter les communes rurales et urbaines de maires et autres conseillers municipaux élus par les populations.

Pendant que des citoyens peinent à voir leurs dossiers signés, Suzanne Aho, celle par qui le désordre est érigé en règle à la mairie du 2è Arrondissement de Nukafu depuis la semaine dernière, se la coule douce à l’extérieur. Nous ignorions jusqu’à la semaine dernière que depuis des années, le nombre des membres de la délégation spéciale de cet arrondissement n’est plus ce qu’il était. De 7 lors de leur nomination, ils ne sont plus que 3 aujourd’hui. Mais le président El Hadj Alassane, selon nos informations, est frappé par l’âge et ne vient plus signer les dossiers que dans la matinée. Le conseiller Alex Hunkporti, journaliste service anglais à la TVT, qui le secondait dans ses tâches est aussi alité. Ne reste plus que le 3è, M. Tagba. Celui-ci est l’adjoint au conseiller, et du fait de l’état grabataire de Hunkporti, une note de service a été prise pour permettre à Tagba de continuer le travail. Mais depuis, l’homme ne vient pas s’acquitter de sa tâche. Non pas par manque de volonté, mais du fait des humeurs de Suzanne Aho, Vice-présidente de la Délégation de la commune de Lomé. Parce que M. Tagba lui aurait tenu tête, elle fait pression sur le président Adegnon afin que celui-ci n’autorise pas l’adjoint au conseiller à se présenter au poste conformément à la note de service signée. Et dire que cette dame siège au Comité des Nations Unies relatif aux droits de l’enfant. Gardera-t-elle aussi une dent envers des enfants qui voudront critiquer ses actions ?

Nous avons appris que nulle part ailleurs dans les mairies du Togo, il n’existe de Vice-président ; mais on s’est arrangé pour nommer Suzanne Aho Vice-présidente du Contre-Amiral Fogan Adegnon, et à y voir de près, celle-ci use de son statut d’épouse du président de la Cour constitutionnelle pour narguer son entourage. Mais ce faisant, ce sont les populations dont les dossiers dorment dans cet arrondissement et ses agences qui payent le lourd tribut. Car pour ceux qui ne le savent pas, l’arrondissement de Nukafu compte cinq agences qui dépendent toutes de lui. Attiégou, Bè Kpota Colas, Hédzranawé, Adakpamé et Bè Kpota Blanc Blanc, toutes ces agences transfèrent leurs dossiers à légaliser, de même que les registres de naissance et de décès pour signature au 2è Arrondissement situé à Nukafu. C’est dire le volume de dossiers à viser au quotidien par El Hadj Alassane. Conclusion, les 72 heures prescrites par la même Suzanne Aho pour apprêter chaque dossier ne sont pas respectées du fait des retards de signatures.

Mais malgré cet état de chose, la situation ne serait pas encore désespérée, d’après ce qu’une source nous a assuré, pour peu que le président de la Délégation spéciale s’impose à Suzanne Aho. Au vu de l’âge d’El Hadj Alassane, on nous a expliqué que les signatures ayant la même valeur, il serait plus raisonnable que le président qui ne vient que dans la matinée, se charge désormais de signer des registres des naissances et décès, et que le conseiller et son adjoint s’occupent des légalisations de toutes ces agences en plus de celles de l’arrondissement.

Mais même lorsque la situation reviendra à la normale, demeurera le constat de l’hécatombe au sein des membres des délégations spéciales. Quelle est la situation des effectifs à ce jour dans toutes ces délégations? Combien sont toujours en vie et comment se répartit le travail dans les autres mairies ? Voilà plus de 14 ans que cette histoire a été imposée aux Togolais, sans possibilité pour eux de choisir librement leurs élus locaux, une exigence contenue dans plusieurs recommandations. La question des élections locales revient au galop. Si des élections étaient organisées à intervalles réguliers, évidemment que cette situation de blocage ne serait pas arrivée, les administrés ayant la possibilité de changer à leur guise ceux qui décèderaient.

Le cas de Suzanne Aho mérite d’être résolu. Sur les 35 préfectures ainsi que les communes rurales et urbaines, cette dame est la seule à s’être vu tailler sur mesure un poste de Vice-présidente. Même la préfecture du Golfe n’en dispose pas. Ce n’est pas parce qu’elle est femme de président de la Cour constitutionnelle qu’elle doit disposer de passes-droits. On peut lui créer un poste moins polémique si les autorités tiennent à la maintenir dans leur système, mais alors, ce doit être un où elle ne doit pas faire usage de son statut matrimonial pour écraser ses collègues ; car au cas où elle l’ignorerait, la signature de M. Tagba a la même valeur sinon plus que la sienne, étant donné que la Vice-présidence n’existe pas ailleurs. Et c’est cela la vérité, même si celle-ci doit faire mal. Des dossiers qui devraient être retirés pour des urgences sont en souffrance, pendant que celle qui en est en partie responsable s’est vu confier une mission loin du pays, aux frais du contribuable. Vivement que des élections locales viennent mettre un terme à toutes ces approximations dans la gestion des affaires de l’Etat.

Abbé Faria

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