A défaut du sommet sur la sécurité maritime autour duquel on a fait beaucoup de tintamarre, mais qui a finalement fait flop pour cause de mauvaise organisation, le Togo pourrait-il sauver la face avec le sommet de la Francophonie ? C’est le prix Nobel de la désinformation, republicoftogo.com, qui l’annonce. Mais là aussi rien n’est acquis. L’information est à prendre avec des pincettes. Republicoftogo.com lui-même n’en est pas sûr. De là à parler de rumeurs, le pas est vite franchi.
« Lomé pourrait accueillir le sommet de la Francophonie », balance le site du gouvernement. Une belle invention en matière de réthorique ! Si le site officiel du pouvoir reste dubitatif de l’info de première main qu’il donne, que veut-on que les lecteurs en pensent ? Quelle est la justesse ou l’utilité de cette info alors ?
Semble-t-il que lors de la Conférence ministérielle de la Francophonie qui s’est tenue du 9 au 11 octobre à Erevan en Arménie, le chef de la diplomatie togolaise Robert Dussey qui y a pris part, a indiqué que le Togo est disposé à accueillir la Conférence ministérielle de la Francophonie en 2017 et le sommet de l’Oif en 2018. Or une simple annonce ne signifie pas de facto un blanc seing pour le Togo. Voilà comment le site très calé en désinformations intoxique l’opinion.
Le choix du pays devant abriter le sommet de la Francophonie ne se fait pas sur un coup de tête comme semble le supposer le site de Koffi Souza. D’abord l’OIF enregistre les candidatures et c’est au cours du sommet de l’organisation qui constitue la plus haute instance que le choix du lieu se fait à huis clos des chefs d’Etat.
Mais comme republicoftogo.com excelle dans la manipulation de l’info, il fait croire qu’une simple intention ou un vœu de l’esprit du ministre des Affaires étrangères vaut le choix du Togo. Il faut rappeler que tous les pays voisins du Togo qui ont le français en partage, le Bénin, le Burkina Faso ont abrité le sommet de la Francophonie. Comme au Togo, on n’en est pas capable, on continue de se chercher…
Comment lui, occupe-t-il son passe-temps ?
Lors de l’interview qu’il nous a accordée jeudi dernier, le président de l’ANC a fait une confidence intéressante. Lorsque la question lui a été posée de savoir s’il a une idée sur le prix des denrées de première nécessité, Jean-Pierre Fabre a laissé entendre que « chaque fois que l’occasion me le permet, j’accompagne mon épouse faire les courses pour la maison ». Assez intéressant ! Comme pour confirmer l’adage selon lequel derrière un grand homme se trouve une grande dame.
Un homme politique qui aspire à présider un jour aux destinées du pays, doit se présenter comme un bon père de famille, un époux modèle pour ses concitoyens. En dehors des activités politiques et politiciennes auxquelles on consacre la majeure partie de son temps, pourquoi ne pas redescendre sur terre de temps à autre, se montrer un peu humain en accompagnant madame faire des emplettes ! C’est ce que le « gouverneur de la plage » dit faire quand son emploi du temps le lui permet. Ce faisant, il se sent plus proche des populations qu’il compte diriger.
Comparaison n’est pas raison, mais quand on parle du chef de file de l’opposition, les regards se tournent du côté opposé notamment sur celui qui occupe le palais de la Marina. Les Togolais aimeraient savoir comment le numéro 1 togolais occupe ses passe-temps avec madame. Mais malheureusement, il n’y a pas de première dame pour le Togo. Il va donc de soi qu’il ne va pas visiter les rayons du supermarché. D’ailleurs, c’est en singleton endurci qu’il effectue ses différentes pérégrinations ou prend part aux différents rendez-vous internationaux. Rien donc à mettre sous la dent, même si par moments on voit certaines ministres gambader à ses côtés, aucun maire ne les a encore reconnues officiellement. Et l’annulaire de qui on sait est toujours vierge de bague…
Le pouvoir se transmet de père en fils
Bien assis dans son fauteuil présidentiel, le vieux dictateur congolais Denis Sassou Nguesso n’envisage pas une seconde de le céder à l’occasion du scrutin de 2016 auquel la Constitution de 2002 lui interdit pourtant de se présenter. Avec son premier cercle, l’homme fort de Brazzaville, 72 ans, peaufine les stratégies pour un troisième mandat. Il a annoncé l’organisation d’un référendum qui devrait permettre de faire sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel pour se représenter à vie. Un référendum qualifié de coup d’Etat constitutionnel auquel les Congolais veulent faire échec.
Dans certains pays sur le continent, notamment au Togo, au Gabon et dans les deux Congo, le poste de président de la République est assimilé au patrimoine familial. Après le père, les fils pensent que c’est à eux que revient le droit de diriger le pays. La réelle ambition du dictateur septuagénaire du Congo est de mourir au pouvoir comme Gnassingbé père au Togo et Bongo père au Gabon. C’est le fils du dictateur qui révèle l’intention cachée de la dynastie Nguesso sur le Congo. Et comme au Togo, au Gabon et en RD Congo, Sassou fils entend succéder à son géniteur quand celui-ci s’en ira de sa propre mort.
A l’occasion d’un meeting d’associations de la majorité à Pointe Noire pour soutenir le référendum en faveur de la révision de la Constitution annoncée par le dictateur congolais, son fils Denis Christel Sassou Nguesso, député à l’Assemblée nationale, a soutenu qu’il y aura une révision de la Constitution pour permettre à son père d’être candidat aux élections présidentielles de 2016 et briguer un nouveau mandat. Il a aussi laissé entendre qu’il est le mieux placé pour continuer l’œuvre de son père lorsqu’il ne sera plus de ce monde.
Togolais, Gabonais et autres Congolais de Kinshasa font l’amère expérience de la dictature héréditaire. Que les Congolais de Brazzaville se préparent à faire face à la dure réalité. Christel Sassou a annoncé les couleurs, ce qui sous-entend que l’issue du référendum est déjà connue avant l’heure. Pauvres pays à la dictature héréditaire.