On ne parlera jamais assez de cette monnaie imposée par la France aux Africains. Timidement, les esprits commencent par s’ouvrir et dénoncer l’emprise du Franc CFA sur les économies africaines.
De nombreux économistes ont déjà exprimé leurs avis sur la problématique que constitue le Franc CFA vis-à-vis du développement de l’Afrique. Ces derniers semaines, c’est le Togolais Kako Nubukpo qui est sur tous les fronts pour démontrer la nécessite pour les Africains d’abandonner le F CFA pour créer leur propre monnaie.
Au début, cette position a valu des persécutions à l’ancien ministre de la Prospective, chargé de l’Evaluation des Politiques publiques. A la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), il était devenu indésirable. Même s’il le rejette, nombreux sont ceux qui pensent que c’est cette position qui a été à la base de son éviction du gouvernement togolais.
Aujourd’hui, tout porte à croire que cet engagement commence par produire des fruits. En effet, une marche de protestation contre le F CFA est prévue la semaine prochaine à Clermont-Ferrand pour « dire non à la monnaie coloniale du F CFA ». La marche se fera devant l’imprimerie du Franc CFA.
Les Africains se retrouveront donc à Chamalière pour « dire non à la monnaie de servitude économique, non à la domination économique de la France via FCFA, non au pillage de nos économies qui condamnent les populations africaines à la pauvreté et au désespoir ».
« En effet depuis la création du CFA au lendemain de la deuxième guerre mondiale, il a été mis sur pied un système qui consiste à reverser 50% des réserves d’argent de la zone franc au Trésor français. Ceci, pour obtenir de ce pays une garantie de convertibilité dont on peut bien se passer aujourd’hui. Des dépôts qui seraient estimés à plus de 8 000 milliards de francs CFA. Soit plus de 12 milliards d’euros », lit-on dans la déclaration appelant à cette marche.
Il faut ajouter qu’une manifestation similaire est prévue à Lomé par le Mouvement Martin Luther King le 31 octobre prochain, pour accompagner cette initiative africaine.
Au regard de ces manifestations qui pourraient se répéter, on peut dire que l’engagement de Kako Nubukpo provoque un début de prise de conscience chez les Africains. Reste à savoir si ces derniers arriveront à faire plier la France.