« Jeunes compatriotes, ma génération a douloureusement failli. Après une indépendance politique imaginaire, qui a été vite obérée, nous nous sommes volontairement assujettis aux anciens colonisateurs en devenant leurs valets, des mendiants et enfin de compte des despotes burlesques. Sans science et sans conscience, nous avons dangereusement hypothéqué votre avenir. Si la résistance à l’oppression et à la misère ne doit pas nécessairement passer par la violence, vous ne devez pas laisser les chaînes de la peur ni les entraves de la frustration vous paralyser ou vous livrer au désespoir.
Sachez que dans son combat pour la justice, la vérité et la liberté, l’homme a toujours une compagnie cosmique. En dépit de vos souffrances et des incertitudes sur votre avenir, vous devez avoir la conviction que le régime anachronique d’exploitation et d’oppression actuel est entrain de clamecer. Le PRR œuvre pour que fatalement et sûrement un nouveau régime de justice, de liberté et de bonheur naisse. Pour cela, vous ne devez pas réagir avec amertume mais chercher à changer vos souffrances en une force créatrice car la souffrance imméritée est rédemptrice.
Le pouvoir moribond en place a transformé vos écoles et vos universités en des sortes de bidonvilles d’aliénation et de dégradation de la morale. Des millions de nos compatriotes vivent dans des conditions économiques qui les étranglent et dans des situations sociales qui les paralysent. Les récentes tragédies de notre histoire, la honteuse inclination de nos dirigeants à frauder et à choisir la voie basse de la corruption et de l’égoïsme sont des réalités qui doivent nourrir votre courage, fortifier et soutenir votre détermination à changer le cours des choses.
Jeunes compatriotes, vous ne devez pas abandonner les hautes valeurs de la foi mais s’en tenir fermement, en cherchant à porter le défi à la gouvernance calamiteuse actuelle et aux injustices outrancières qu’elle développe. Vous êtes appelés à être les libérateurs de la nation et vous n’avez le choix que d’être le levain actif pour le triomphe démocratique et le progrès.
Aucun de vos véritables problèmes ne sera résolu si vous attendez dans l’oisiveté ou dans l’illusion que des opposants et Dieu prennent la responsabilité de le résoudre à votre place. Le salut du Togo dépend avant tout et essentiellement de vous. Ensemble dans une merveilleuse unité de dessein, vous pouvez changer radicalement la situation présente du pays.
Le PRR vous assigne devant le Tribunal de l’histoire pour vous demander de vous réveiller, d’extirper de vos âmes la peur, le doute et les ressentiments afin de vous élever aux vertus morale et spirituelle, indispensables à votre victoire et à notre rédemption. Ma génération est en pleine débâcle. Prenez le flambeau et par votre nature essentielle luttez pour vaincre tout ce qui menace l’atteinte de nos plus grands biens. N’oubliez jamais qu’aucune nation ne peut vivre heureuse si elle est mi- esclave et mi- libre.
Je suis convaincu que vous réussirez si vous adoptez les principes de la justice, de la vérité et de la liberté. C’est la loi impérative de la vie.
Le gouvernement en place nous plonge dans un gouffre sans fond. Ne demeurez pas des sujets abâtardis. Ma génération dénaturée a perdu la lucidité et le sens de l’honneur. Vous devez sans délai prendre votre destin en main. Car ce sont les plus corrompus et les plus perfides qui ont confisqué le pouvoir et qui font de la politique politicienne. Il n’y a pas d’UNIR. Il n’y a que les plus gredins de ce qui reste du RPT et de nouveaux marauds. Ne soyez pas engourdis et complices de l’état de servitude, de médiocrité et d’immoralité qu’ils font régner dans le pays. C’est une anomalie monstrueuse de souffrir en silence les pilleries, les paillardises et les débauches du hommeau et des fémelins de la nation.
Jeunes compatriotes, le juge du tribunal de l’histoire devant lequel je vous assigne vous condamne à la mission exigeante d’agir ici et maintenant pour sonner le glas de l’aberration politique et sociale que nous subissons. Que Dieu vous inspire et vous protège ».