5ème anniversaire de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) : Quel bilan pour le parti?

Politique

Publié le mercredi 21 octobre 2015 | UNIR

© aLome.com par Parfait
Clou de la célébration des 5 ans d`existence du parti ANC
Lomé, le 11 octobre 2015. Artères de la capitale du Togo et Place du Changement, plage de Lomé. L`écurie de l`ANC, sur toute l`étendue du territoire togolais, rassemblée autour de son président national FABRE.

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Jean-Pierre Fabre promet un compte-rendu sous forme de déballage de son dernier séjour européen

- 31/7/2015

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Activités des partis politiques 2015

Quatre ans de marche inutile et deux cuisants échecs à l'élection présidentielle - Incapacité notoire de rassembler pour s'assurer une victoire!

L'Alliance Nationale pour le Changement (ANC) vient de souffler sa cinquième bougie. Le président nationale de ce parti, Jean-Pierre Fabre, et ses militants n'ont pas manqué de se faire entendre à cette occasion à travers des discours et des manifestations. Le cinquième anniversaire de l'ANC a été fêté avec faste en présence de toutes les fédérations et des cadres du parti.

Pour mémoire, ce parti créé après une dissidence au sein de l'Union des Forces de Changements (UFC) s'est imposé comme la deuxième force politique du Togo derrière le parti au pouvoir. Sa création est intervenue à la suite d'une grande crise au sein de l'UFC après le scrutin présidentiel de 2010 auquel Jean-Pierre Fabre, l'ancien secrétaire général de ce parti, était candidat.

En effet, le président de l'UFC, Gilchrist Olympio, n'a pas digéré la trahison de son poulain Jean-Pierre Fabre qui l'a dribblé pour se positionner comme candidat du parti. Après l'échec de Jean-Pierre Fabre battu par Faure Gnassingbé en 2010, le président national de l'UFC avait engagé son parti dans une discussion avec le RPT pour entrer au gouvernement et participer à la gestion du pays.

Cette démarche engagée par Gilchrist Olympio n'était du goût de son secrétaire général Jean-Pierre Fabre qui, non seulement, s'y est farouchement opposé, mais également a tenté d'évincer son président pour prendre la tête du parti. Mais le vieux loup Gilchrist ne s'est pas laissé faire.

Il a résisté aux attaques de Jean-Pierre Fabre qui a monté ses sympathisants pour le lapider au cours d'un meeting du parti à la plage. Il n'a eu la vie sauve que grâce à l'intervention des forces de sécurité qui ont réussi à l'extirper des lanceurs de cailloux aux ordres de Jean-Pierre Fabre. C'est ainsi que Jean-Pierre Fabre a quitté l'UFC avec pratiquement 80% des cadres et militants pour créer l'ANC.

Appliquant la méthode consistant à diaboliser tous ceux qui rentrent dans le gouvernement du RPT, Jean-Pierre Fabre et ses affidés n'ont ménagé aucun effort pour réduire Gilchrist Olympio et son parti à néant.

Ainsi, après les législatives de 2013, l'ANC de Jean-Pierre Fabre a raflé la mise en décrochant 17 sièges à l'Assemblée Nationale tandis que l'UFC s'en est sortie laminée avec seulement trois (03) députés.

Quatre ans de marche inutile

Après seulement cinq ans d'existence, l'ANC a battu le record mondial de la marche. La marche étant une discipline Olympique, les Togolais attendent impatiemment que l'ANC ramène une médaille d'or au pays.

En effet, après son cuisant échec au scrutin présidentiel de 2010, Jean-Pierre Fabre lance une mobilisation de ses militants pour une marche chaque samedi en vue, dit-il, de réclamer sa prétendue victoire. Ainsi, chaque samedi, les militants de l'ANC marchent de Kondjindji à la plage pour débiter des inepties et insulter proprement Faure Gnassingbé et son gouvernement.

Mais par la suite, bien que les militants fatigués de marcher ne répondent plus massivement à l'appel, l'homme a persévéré jusqu'au jour où il a été reçu en audience à sa demande par le Président de la République, Faure Gnassingbé, en 2014. Qu'a-t-il obtenu à l'issue de ces marches hebdomadaires?

Apparemment rien, sauf qu'il a dévalorisé la marche au Togo à telle enseigne que lorsqu'on appelle à la marche, à peine quelques dizaines de personnes répondent présentes. Il en a fait l'amère expérience après la proclamation des résultats du scrutin présidentiel du 25 avril 2015.

Voulant comme d'habitude contester les résultats pourtant certifiés par tous les observateurs, le président national de l'ANC lance un appel pour trois jours de marches les 27, 28, 29 mai dernier. Si le premier jour une dizaine de personnes était sortie, les deux derniers jours ont été purement et simplement boudés par ses militants. Ce qui montre clairement le désaveu de ses militants qui ont passé quatre années de marche sans aucun résultat.

Après cinq ans d'existence, l'ANC a participé à des élections législatives et à une présidentielle. Si les législatives ont permis au parti de décrocher 17 députés à l'hémicycle pour se positionner comme chef de file de l'opposition, la présidentielle a été pour lui une véritable débâcle.

Jean-Pierre Fabre qui est à sa deuxième participation à l'élection présidentielle, n'a pas trouvé le chemin qui mène vers la présidence.

Si en 2010 il a dribblé son mentor Gilchrist Olympio pour se présenter au scrutin sous la bannière de l'UFC, en 2015 c'est avec sous les couleurs de son parti, l'ANC, en coalition avec trois autres partis regroupés au sein du CAP2015 qu'il a encore tenté sa chance, mais sans succès.

Il apparait donc clairement que non seulement il est incapable de s'adjuger la victoire, mais surtout il n'a pas le sens de rassembleur.

Jean-Pierre Fabre et son incapacité de rassembler

Cinq ans après la création de son parti, Jean-Pierre Fabre peine à rassembler l'opposition autour de lui.

Dans son discours à l'occasion des cinq ans de l'ANC, l'homme, toujours égal à lui-même, n'a pas hésité à lancer des piques à ses amis de l'opposition. " Notre participation au dernier scrutin présidentiel avec CAP 2015, a permis de démasquer tous les soutiens et les défenseurs du régime de dictature qui, tapis dans l'ombre, prétendent lutter pour le changement auquel aspirent les Togolaises et les Togolais ", a déclaré Jean-Pierre Fabre.

Or il n'y a pas longtemps, Eric Dupuy, le chargé de la communication de l'ANC, avait nommément accusé le Comité d'Action pour le Renouveau (CAR) d'avoir battu campagne pour UNIR et d'avoir trahi l'opposition. Abondant dans le même sens, la vice-présidente de l'ANC, Mme Isabelle Amégavi a déclaré une guerre au CAR et à l'OBUTS.

Au lieu de taire cette polémique inutile et lancer un appel au rassemblement de toute l'opposition, Jean-Pierre entre à son tour dans la danse et accuse sans le citer le CAR. Et pourtant, un cadre du PSR, Attakpa Joseph, a clairement indiqué qu'un seul parti de l'opposition ne peut jamais battre à lui seul le candidat de UNIR. Or, le CAR est la troisième force politique au Togo. En combattant sans ménagement le CAR, c'est que Jean-Pierre Fabre signe son échec au scrutin présidentiel de 2020.

Cinq ans après la naissance de leur parti, les cadres et les militants de l'ANC devraient comprendre que avec Jean-Pierre Fabre, c'est un échec assuré. La solution serait donc de se débarrasser de lui pour incompétence et manque de résultat positif et choisir un bon leader qui a la sagesse pour les conduire à la victoire.

Selon certaines sources proches du parti, cette idée fait son petit bonhomme de chemin et au prochain congrès de l'ANC, l'on peut s'attendre à des surprises au sein de ce parti.

Après cinq ans de règne sans aucun résultat positif, Jean-Pierre Fabre doit rendre le tablier et laisser la place à un autre cadre qui peut relancer le parti pour les prochaines échéances électorales.

Aliziou Dominique

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